Episodi
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Le romancier Paul Greveillac a rencontré Mylinh Nguyen, tourneuse sur métal et lauréate du prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la main en 2013 dans la catégorie « Talents d’exception ».
Après avoir installé son atelier à Meudon en 2006 Mylinh Nguyen devient lauréate du prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main en 2013 dans la catégorie « Talents d’exception ». Elle concentre ses recherches sur des expérimentations portant sur la biomécanique avec des pièces réalisées à partir de techniques d’usinage sur métaux et de brasure d’argent.
Vision(s) est en pause ! Avant de commencer la nouvelle saison, on m’a offert la possibilité de partager un contenu qui pourrait vous intéresser ! Ce sont 8 épisodes tirés la nouvelle saison du podcast « Des Ailes aux talents », qui met à l’honneur neuf lauréats du Prix Liliane Bettencourt. Chaque épisode de ce podcast est le fruit d’une rencontre entre un talent et une plume afin de mettre en lumière l’artisanat d’art. Je suis curieux d’avoir vos retours. On se retrouve très rapidement en octobre. Merci et bonne écoute !
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La romancière Pauline Delabroy-Allard a rencontré Aurélie Leblanc, tisserande, et Lucile Viaud, designer, toutes deux lauréates du prix Liliane Bettencourt dans la catégorie « Dialogues » en 2023. Tisserande formée à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Aurélia Leblanc a fait du tissage manuel et de l’échelle artisanale son fer de lance, engagée dans une quête d’innovation technique, qu’éthique et écologique.
Formée à l’École Boulle, Lucile Viaud a créé son atelier éponyme où elle lie son savoir-faire avec son amour des ressources naturelles. Elle collabore depuis 2018 avec le laboratoire Verre & Céramiques de l’Institut des Sciences chimiques de Rennes, en tant qu’artiste-chercheuse. Elles se rencontrent aux Ateliers de Paris avec un incroyable objectif commun : tisser du verre.
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Episodi mancanti?
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Le romancier François-Henri Désérable a rencontré le Maître d’art Nelly Saunier, plumassière et lauréate du prix Liliane Bettencourt dans la catégorie « Talents d’exception » en 2009.
Formée à l’ENSAAMA Olivier de Serres, Nelly Saunier crée maintenant des œuvres originales et met son talent au service de designers, costumiers, décorateurs et de grands couturiers. En parallèle de son travail d’atelier, elle est engagée dans le devoir de transmission qui incombe aux Maîtres d’art et transmet son savoir-faire de plumassière aux jeunes générations depuis vingt ans.
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La journaliste et romancière Nolwenn le Blevennec a rencontré François-Xavier Richard, ennoblisseur de papiers et créateur de l’Atelier d’Offard et lauréat du prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main dans la catégorie « Talents d’exception » en 2009.
Diplômé de l’École des beaux-arts d’Angers en 1994, François-Xavier Richard est engagé en 1997 par la maison Mauny, l’une des dernières manufactures de papier peint à la planche, il crée deux ans plus tard l’atelier d’Offard et se spécialise dans la réalisation de papiers peints sur mesure, contribuant au renouveau d’un artisanat d’art oublié depuis le milieu du XXe siècle.
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Le romancier Franck Courtès a rencontré Nicolas Marischael, orfèvre d’exception et lauréat de la catégorie « Dialogues » en 2015 du prix de l’Intelligence de la Main.
Issu d’une famille d’orfèvres depuis trois générations, Nicolas Marischael se lance dans la création contemporaine en 2001. Il déménage l’atelier historique en 2012 et s’installe au Viaduc des arts dans le XIIe arrondissement. Il commence alors à collaborer avec des designers dans l’objectif d’aller plus loin dans la création. Il milite pour une vision plus moderne de son métier en le sortant de son univers classique, par l’ajout notamment de nouvelles technologies.
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La romancière Catherine Cusset a rencontré la céramiste Kristin McKirdy, lauréate du prix Liliane Bettencourt dans la catégorie « Talents d’exception » en 2009.
Diplômée de UCLA, Kristin McKirdy développe une démarche d’artiste plasticienne centrée sur l’art de la céramique. Avec un goût prononcé pour les formes archaïques ou anthropomorphiques et le polissage à la pierre ou au métal, ces techniques se retrouvent souvent dans ses sculptures. Elle est à ce jour une figure emblématique de la céramique contemporaine.
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Le photographe et écrivain Philippe Bordas a rencontré le Maître d’art Fanny Boucher, héliograveuse de renom spécialisée en gravure taille-douce et fondatrice de l’Atelier Héliog. Elle est également Lauréate du prix Liliane Bettencourt, catégorie « Talents d’exception » (2020).
Suite à son diplôme de l’École supérieure des arts et industries graphiques, Fanny Boucher fonde en 2000 l’Atelier Héliog, dédié aux techniques de la gravure taille-douce et plus particulièrement l’héliogravure au grain, alors en passe de disparaître. Ayant acquis depuis le prestigieux titre de Maître d’art, elle diffuse et transmet ce précieux savoir-faire à l’international.
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La romancière Léna Ghar a rencontré Aurélie Lanoiselée, brodeuse et lauréate du prix Liliane Bettencourt dans la catégorie « Talents d’exception » en 2009.
Formée à l’École supérieure des arts appliqués Duperré à Paris, Aurélie Lanoiselée oriente ses recherches vers la broderie haute couture. Ses expérimentations, qui bouleversent les codes de la broderie traditionnelle par l’utilisation de matériaux modestes combinés à des matériaux précieux, ont inspiré Christian Lacroix et Christophe Josse, et mené à différentes collaborations avec les maisons Carven, Givenchy et Dior.
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Comme beaucoup, j’ai découvert le travail de Charlotte Abramow avec son projet Maurice, tristesse et rigolade, une série photographique touchante dédiée à son père, victime à ce moment-là d’un cancer et d’un coma. Le projet est en grande partie mis en scène et pourtant, je n’ai rarement été aussi touché par certaines images. Cela se joue sur des détails : un sourire, un regard, une main posée délicatement sur le visage, un nez qui dépasse de la couette du lit. C’est un projet qui change le regard sur la maladie et qui fait du bien. Une façon de faire face, de la douleur à la résilience artistique. De ce fait, je n’étais pas très surpris, en rencontrant Charlotte, de retrouver la même part d’humanité, de sensibilité et d’humour chez elle.
Dans cet épisode, la photographe et vidéaste belge commence par nous raconter ses premiers souvenirs liés à la photographie, influencée par sa mère qui capturait des moments familiaux avec un appareil argentique Nikon. À 13 ans, Charlotte découvre la photographie de manière autodidacte, capturant des images simples sur son Skyblog. C'est en découvrant les œuvres de Paolo Roversi qu'elle ressent un véritable électrochoc artistique, qui la pousse à explorer plus profondément ce médium. Son parcours la mène à l'école des Gobelins à Paris, où elle affine ses compétences techniques et développe son style singulier.
Charlotte nous parle également de ses collaborations avec la chanteuse Angèle, des premières images jusqu'à la réalisation de clips. Charlotte explique comment elle a abordé la vidéo, un médium nouveau pour elle, en s'inspirant de sa manière de photographier. Cette transition vers la vidéo a élargi son champ d'expression artistique, lui permettant de raconter des histoires de manière encore plus immersive.
Enfin, l’artiste aborde des sujets plus larges tels que l'importance de la couleur dans son travail, son rapport au corps et à la féminité, ainsi que son engagement pour une représentation diversifiée et inclusive. Elle évoque également ses projets éducatifs, comme le manuel Sex Education avec Netflix, qui visent à transmettre des notions essentielles de respect et de consentement à travers l'image.
Cet épisode est une plongée captivante dans le parcours et les inspirations de Charlotte, une artiste qui photographie avec le cœur et qui transforme la réalité en poésie visuelle.
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J’ai toujours trouvé les photographies d’Emma Le Doyen intrigantes, accessibles et esthétiques à la fois. C’est ainsi que la photographe définit aussi ses images : elle recherche la beauté dans le quotidien, les choses à la fois simples et “pudiques”. Dans ce podcast, je la trouve spontanée, surprenante, touchante et drôle.
On découvre sa grande passion pour les définitions, son histoire de vie — de son enfance immergée dans un milieu artistique (et non intellectuel, selon elle) à un parcours scolaire chaotique — qui finalement la dirige vers ce qu’elle aime par-dessus tout : créer, que cela soit au départ en dessinant qu’en photographiant. D’ailleurs, l’artiste évoque l’une de ses premières expériences en photographie de nuit avec ses amies ainsi que son amour pour la photographie argentique, qu’elle découvre d’abord en noir et blanc puis en couleur.
Emma nous entraîne également dans ses projets personnels, ses obsessions et ses réflexions sur la mémoire, le temps et l'authenticité de ses souvenirs capturés en images. Durant toutes ces années, elle continue de développer et nourrir un travail personnel qui se concentre principalement sur des projets au long cours où le temps est en effet essentiel. On pense au livre HécatombeTV, où elle photographie pendant près de 10 ans toutes les télévisions cathodiques abandonnées dans la rue. Il y a aussi son projet de cœur, Marcelle, sur sa grand-mère, qu’elle documente pendant près de 11 ans.
Tous les projets photographiques personnels en cours d’Emma sont souvent empreints d’une forme de mélancolie douce, comme si les reliques pouvaient devenir remèdes. Dis moi au revoir, son premier projet auto-édité paraîtra courant octobre 2024. C’est le récit poétique et métaphorique de la vie d’un sentiment amoureux. Et c’est aussi dans cette dynamique qu’elle reprend un travail plastique et ajoute le dessin à sa pratique quotidienne.
Au début, je parlais de photographies “esthétiques” pour décrire le travail de l’artiste. Dans le podcast, elle nous rappelle l’une de ses définitions : L'esthétique (ou théorie des arts libéraux, gnoséologie inférieure, art de la beauté du penser, art de l'analogon de la raison) est la science de la connaissance sensible.
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Il y a un mot qui me vient immédiatement pour décrire Jonathan Bertin : passionné. De ses premiers pas en photographie, au téléphone, où il capture de manière compulsive des scènes du quotidien, il en vient aujourd’hui, avec son dernier livre sorti chez Four Eyes Editions, à se consacrer pendant plus d’un an de manière viscérale à un courant artistique bien connu : l'impressionnisme. Quand on s’intéresse à la photographie et à la culture photographique, on peut difficilement passer à côté du travail de Jonathan, que cela soit sur ses différents réseaux (Instagram, Youtube, Twitch) ou désormais en librairie et dans les salles d’exposition. Oui, Jonathan est un photographe qui vient de l’univers Instagram et oui, l’influence a eu et a encore une grande place dans son quotidien. Il l’assume : il faut savoir raconter ses images. Quand on regarde de plus près, comme je l’ai fait ces dernières années, on ne peut pas le résumer à cela. Jonathan est un obsessionnel et un rêveur, deux qualités souvent présentes chez un artiste.
Dans ce podcast, Jonathan nous emmène dans son univers, soulignant l'importance des couleurs dans sa pratique. Ayant grandi en Normandie, il a rapidement été influencé par son environnement familial riche en créativité, sans pour autant avoir reçu une éducation centrée sur la culture ou l’histoire de l’art. Il partage également son expérience des voyages, soulignant évoquant combien explorer de nouveaux environnements nourrit son inspiration et enrichit sa vision artistique. La Covid-19 a été une période marquante pour lui, le forçant à redécouvrir la beauté de son quotidien et à ajuster sa méthode de création et d'inspiration.
Le podcast aborde également l'impact des réseaux sociaux sur sa carrière son parcours, un outil qui a façonné ses débuts et lui a permis de partager sa passion avec une large audience. Jonathan évoque ses influences, notamment le photographe Ernst Haas ou plus récemment Jack Davison, et explique comment ces inspirations ont enrichi sa pratique. Il décrit son projet récent Impressionism, qui vise à capturer de manière innovante en photographie le mouvement, la lumière et les couleurs. Jonathan termine en partageant ses réflexions sur l'importance de rester curieux, d'expérimenter sans cesse et de voir le monde avec un regard toujours renouvelé. Un podcast passionnant.
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J’ai eu le grand plaisir de découvrir le travail de Cécile Smetana, photographe documentaire franco-danoise, à l’occasion de cet entretien. En faisant mes recherches, j’apprends qu’elle débute comme photojournaliste dans des zones de conflits et de crises, principalement en Afrique centrale, mais qu’elle s’est éloignée du photoreportage depuis plusieurs années, partageant aujourd’hui son travail entre projets personnels et commandes commerciales. Cette rupture avec une certaine tradition du photojournalisme s’est imposée à Cécile comme une nécessité pour trouver son identité de photographe. Ne souhaitant plus documenter ces territoires à travers le prisme de la violence ou de la misère, elle envisage aujourd’hui son écriture documentaire du point de vue de la subjectivité et de l’intime. Dans ses projets personnels, qu’elle continue de réaliser auprès de communautés africaines, en Afrique centrale et dans d’autres régions du monde, la photographe cherche à transmettre les histoires individuelles des personnes qu’elle rencontre sur place et avec qui elle noue une relation. En parcourant son travail, je suis effectivement frappée par la douceur et l’intimité qui en émanent. Ses images, majoritairement des portraits, sont calmes, empreintes d’une intemporalité presque magique. Les personnes qu’elle photographie irradient de lumière et apparaissent souvent en présence d’éléments naturels et de paysages évanescents, comme dans un rêve. On sent une proximité et un dialogue avec les sujets, qui laissent s’exprimer la subjectivité dans la présence et le regard.
Pour lire le texte en entier : https://www.visions.photo/podcasts/cecile-smetana
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[EN]
I had the great pleasure to discover the work of Cécile Smetana, a French-Danish documentary photographer, on the occasion of this interview. During my research, I learnt that she began her career as a photojournalist in conflict and crisis zones, mainly in Central Africa, but that she moved away from photojournalism several years ago and now shares her work between personal projects and commercial commissions.
Cécile felt that this break with a certain tradition of photojournalism was necessary to find her own identity as a photographer. No longer wishing to document these territories through the lens of violence or misery, she now envisages her documentary approach from a subjective and intimate point of view. In her personal projects, which she continues to carry out among African communities, in Central Africa and in other regions of the world, the photographer seeks to convey the individual stories of the people she meets locally and with whom she develops a relationship. Looking through her work, I was struck by the gentleness and the intimacy emanating from it. Her images, mostly portraits, are calm and filled with an almost magical timelessness. The people in her photographs glow with light and often appear in the presence of natural elements and evanescent and dreamlike landscapes. Her photographs convey an intimate dialogue with their subjects, allowing them to express their individuality freely, both through their presence and eyes.
To read the full text : https://www.visions.photo/podcasts/cecile-smetana-en
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Je tombe sur le travail de Céline Clanet l’été dernier, à Arles. Dans l’une des nombreuses librairies des Rencontres, le gros livre de sa série Ground Noise, présentée en même temps à Croisière, attire tout de suite mon attention. Avec sa couverture soignée et étrange, son titre énigmatique appelle à une émotion synesthésique, l’idée évocatrice d’un son pour décrire ses photos. Difficile de résister à la tentation d’ouvrir le livre, puis de courir voir l’exposition. Devant les images, je me sens transporté dans un univers à la fois fascinant et dérangeant, où les registres microscopiques et cosmiques se rejoignent dans un noir et blanc intense qui scelle des sensations secrètes, presque mystiques.
Intrigué par une telle approche où le documentaire, l’expérimental et le poétique cohabitent, je commence à m’intéresser à ses autres projets. Je découvre ainsi ses longues années d’immersion en Laponie et la rencontre avec le peuple Sámi (Máze, Kola, Pasvik). Puis, ses travaux de commande, toujours sur le fil d’une recherche personnelle et d’une exploration du lointain, du secret, du caché, ou de l’inconnu (Accès réservé, Les Chapieux…). Enfin, Les îlots farouches, le projet avec lequel Céline participe à la grande commande nationale du ministère de la Culture et de la BnF, Radioscopie de la France, qui affirme une fois de plus son intérêt pour des sujets et des histoires liées à la nature, avec une sensibilité véritablement écologique, presque militante.
Céline Clanet reviendra dans cet épisode de Vision(s) sur l’ensemble de son parcours, de ses recherches et ses explorations, sur les raisons profondes de ses choix, sur ses intuitions, ses questionnements, ses doutes… Porté par sa voix douce et ferme, nous découvrons une photographe généreuse et bienveillante, dotée d’une extrême lucidité sur le métier de photographe et d’une grande maturité intellectuelle, qui ne cesse de s’interroger sur les méthodes et le sens même de sa démarche.
Dans le texte qui accompagne le livre de sa série Kola, la photographe écrit s’être immergée dans l’histoire et le paysage qu’elle souhaitait raconter « comme on enfonce un pied dans une neige dont l’épaisseur reste inconnue ». En effet, cette formule est très évocatrice de la conception qu’a l’artiste de la photographie en général : une photographie comme une aventure, fondée avant tout sur le sentiment d’excitation et sur le plaisir tout personnel de la découverte. Pour elle, cela semble être un moyen de vivre des expériences uniques, un prétexte pour explorer des espaces singuliers, trouver des refuges silencieux dans le chaos du monde et étancher une certaine soif d’absolu. Et en même temps une idée de la photographie qui contient aussi toute la dimension du risque : quand le pied va-t-il toucher le sol sous la neige, et que va-t-il trouver au fond ? Le dialogue avec Céline Clanet est une occasion pour se confronter à ce vertige.
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« J’aime bien dire que je suis un punk romantique ». Romantique pour le choix des couleurs et des sujets : photographies de paysage, d’enfants, de fleurs… Punk pour le côté expérimental : les flous, les déformations, les accidents. Paul Rousteau m’accueille un jour de pluie dans son atelier à POUSH, un lieu qui rassemble de nombreux artistes à Aubervilliers. Au moment où on enregistre le podcast, Paul prépare une exposition dans la galerie parisienne Romero Paprocki. Il reprend la peinture, son premier amour, en mélangeant les médiums et les expérimentations.
Le podcast dure environ une heure et l'artiste me parle notamment de son éducation “à la marge”, dans l’école alternative Steiner-Waldorf, accusée de nombreuses fois de dérives sectaires. Pourtant, c’est selon lui ce qui forme aujourd’hui son œil. Puis, il y a la découverte des peintres impressionnistes, très présents et ancrés dans son travail. Il découvre la photographie dans un dictionnaire des maladies car sa mère est infirmière. « Le musée des horreurs », affirme-t-il. Les sujets traités dans l’entretien sont variés : son rapport au nu, aux couleurs, son utilisation de filtres et de différents accessoires, l’importance des médiums et de la retouche… Il évoque ses différents divers projets, notamment Eden, Visions of Joy ou le plus récent Seascapes.
Enfin, nous échangeons autour de sa commande pour Roland Garros et de son utilisation quelque peu polémique de l’IA. C’est l’occasion de parler de ce sujet, qui inquiète de plus en plus une majorité des photographes. Ce qui ne semble pas être le cas de Paul. Un échange généreux et intéressant, rythmé en arrière-plan par les coups de pinceaux frénétiques d’un autre artiste partageant l’atelier.
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Pour vous inscrire, c'est ici : https://www.visions.photo/live-2
Vision(s) fête ses 5 ans le 25 mai !
Au programme :— Live #2 : une discussion d’environ une heure autour des nouveaux enjeux de la photographie documentaire avec William Keo et et Mathias Benguigui.
— Un endroit spécialement conçu pour échanger autour de l’édition photographique et une signature de livres en partenariat avec la librairie La Comète.
— Un bar et restaurant pour pouvoir ensuite échanger.
— Un DJ Set de 22h à minuit avec Neil Bopperson pour danser !
Les lives sont gratuits mais l’inscription est obligatoire et les places sont très limitées. Dès 21h, c'est entrée libre pour tout le monde !
🤝 Merci à nos partenaires :
MPB, la plus grande plateforme en ligne au monde pour acheter vendre et échanger du matériel photo et vidéo d’occasion, qui nous suit sur le podcast et sur cette nouvelle aventure.La Comète, la librairie photographique de Picto.
Quai de la Photo, centre d’art flottant dédié à la photographie à Paris où on auront lieu ces premiers lives.
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Pour accéder à la version sous-titrée, cliquez ici.
Pour cet entretien, j’ai retrouvé Lucia dans les locaux de l’agence Belleville où je travaille, à deux pas du parc des Buttes Chaumont. C’était un samedi matin très ensoleillé et on a longuement discuté, libres de nous éterniser dans ces bureaux vides. J’ai été particulièrement frappée par la curiosité insatiable de Lucia, ses inspirations et intérêts multiples, son appétence pour tout ce qui l'entoure. Chacune de ses réponses soulevait dans ma tête une nouvelle question, nous faisant rebondir d’un sujet et d’une idée à l’autre très rapidement. Au point de délaisser assez vite - j’avoue - la liste des questions que je m’étais imprimée. Sans doute aussi parce que c’était la première fois que j'interviewais une artiste de mon âge et que j’étais particulièrement curieuse de comprendre son rapport à ce monde dans lequel notre génération vit, évolue, s’engage, crée… Et que la photographie, cet art du détail qui permet de transmettre un regard personnel, est une matière particulièrement riche quand il s'agit d’interroger et d'interpréter ce monde justement. Même quand elle montre des choses « simples », du quotidien. Des couverts et une assiette qui traînent à la fin d’un repas, des jambes croisées sous une table, le geste d’une première bouchée…
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[EN]
For this interview, I met Lucia at the Belleville agency where I work, a stone's throw from the Buttes Chaumont park in the 19th arrondissement. It was a sunny Saturday morning and we had a long chat, happily lingering in these empty offices. I was particularly struck by Lucia's insatiable curiosity, her many inspirations and interests, and her appetite for everything that surrounds her. Each of her answers raised a new question in my head, and we bounced from one subject to another very quickly. In fact, I must admit that I quickly abandoned the list of questions I'd printed out for myself. Probably also because it was my first interview with an artist of my age and I was particularly curious to understand her views on the world in which our generation lives, evolves, commits and creates… And because photography, with its eye for detail and its ability to convey a personal vision, is a particularly rich medium when it comes to questioning and interpreting this very world. Even when it shows 'simple', everyday things. Cutlery and a plate lying around at the end of a meal, legs crossed under a table, the gesture of a first bite...
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J’ai rendez-vous dans un studio photo du 18ème arrondissement, situé sur les hauteurs de Montmartre. Grand, cheveux bruns presque rasés, Remi Besse m’accueille avec un grand sourire. D’une voix calme, il me propose d’enregistrer le podcast dans l’une des pièces situées au fond du studio. Son regard reste paradoxalement alerte et les yeux sont rivés en permanence sur son téléphone portable. Il semble toujours attendre un appel, un message, un projet… Remi me donne l’impression d’un passionné et d’un vrai boulimique de travail.
Réalisateur et photographe basé à Paris, l’artiste signe depuis plusieurs années des images pour l’industrie de la mode et plusieurs figures majeures du champ musical. C’est d’ailleurs en regardant un clip pour IDK et Kaytranada — dans lequel des livreurs en vélo survolent les routes et les toits de Paris — que je redécouvre récemment son travail. Sa photographie est souvent mélangée à la peinture, qu’il découvre d’ailleurs très tôt lors de sa formation aux Arts Décoratifs de Paris.
Dans ce podcast, nous parcourons le fil conducteur de son travail, ses premières influences (d’une fameuse pochette des Strokes aux clips de Jonathan Glazer) et nous parlons de l’importance du collectif. Remi nous décrit certaines photographies et rencontres importantes et évoque également sans tabou la « concurrence » dans son milieu.
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Après le premier Live autour de la thématique de la photographie plasticienne, j’avais envie de prolonger en podcast avec le travail très intéressant de Manon Lanjouère.
Plongé dans des espaces intimes, physiques, ou métaphysiques, le travail pluridisciplinaire de Manon Lanjouère interroge nos imaginaires et révèle un séduisant alliage de sciences et de poésie. Ces deux disciplines disposées sur un même plan dégagent une inquiétante étrangeté plastiquement attractive. La recherche scientifique, dans les domaines de l’astronomie, de la météorologie ou encore de l’océanographie, est souvent le point de départ et la source de ses projets.
En s’inspirant de la littérature et textes de vulgarisation scientifique et en empruntant les codes liés au monde scientifique tels que le systématisme protocolaire, les expériences, la collecte d’échantillons ou encore le matériel de laboratoire, bien qu’il ne s’agisse le plus souvent que de transpositions, de conversions ou de ré-interprétations, les productions de l’artiste nous plongent alors au centre d’événements naturels qui ne pourraient avoir lieu qu’en rêve. Des phénomènes naturels qui bien qu’expliqués scientifiquement gardent pourtant sur nous un pouvoir de fascination important.
Derrière chaque histoire, la tentative de comprendre l’interaction entre le paysage et l’humain reste centrale. Manon Lanjouère est dans une constante interrogation sur notre rapport à la Terre, au vivant, à l’Univers et questionne la frontière entre artificiel et naturel à l’ère de l’anthropocène.
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Après avoir publié un podcast avec Yan Morvan, un photographe en activité depuis plus de 50 ans, j’ai voulu questionner Louis Lepron, journaliste et photographe récent. Il ne s’agissait en aucun cas de les comparer mais il est intéressant, dans le fil chronologique des podcasts publiés, de constater, malgré une différence d’expérience notable, que les photographes se posent toujours autant de questions. Certes, ce ne sont pas toujours les mêmes, mais la photographie, comme tout art, appelle au questionnement, interpelle et fait douter.
Louis est resté pendant plus de 10 ans au sein du même média, Konbini, dans lequel il réalisait d’ailleurs déjà beaucoup de photos, la plupart du temps après les interviews. Il y a un peu plus d’un an au moment où l'on enregistre ce podcast, il décide de tout quitter pour devenir indépendant et tenter sa chance dans la photographie, passion quasi viscérale depuis de nombreuses années. Les questionnements et le parcours qui en découlent depuis sont très intéressants et peuvent toucher un grand nombre de personnes.
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En préparant l’entretien, Yan Morvan, photographe depuis plus de 50 ans, me glisse au téléphone qu’il s’intéresse à « la comédie humaine ». Un concept intéressant vu son parcours. Photojournaliste, artiste, enquêteur, écrivain..., Yan n’aime pas qu’on le range dans une case, ça tombe bien. Je comprends au fur et à mesure de l’entretien qu’il est un vrai passionné, collectionneur d’images et d’histoires.
Dans ce podcast riche en contenu et anecdotes, Yan Morvan évoque ses débuts à Libération et ses premiers projets, notamment sur les Blousons Noirs à Paris. Il revient sur certains moments charnières de sa carrière : la photographie de Lady Di, la guerre au Liban et la période Newsweek, sa rencontre avec Guy Georges, sérial killer, autrefois indic pour la police. Nous parlons de son rapport à la photographie, notamment de son intérêt pour la chambre photographique 20x25, utilisée pour la série au long cours Champs de Bataille.
Pendant toute sa vie de photographe, Yan Morvan s’est intéressé aux obsessionnels et aux personnes « à la marge ». Il continue aujourd’hui en traitant le sujet du crack à Paris, entre deux commandes de presse en Ukraine ou en Palestine. Derrière son côté provoc, le photographe est finalement un grand sensible. Je pense qu’on le comprend dans ce podcast. Du moins, je l’espère.
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