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"Habemus Bastard", de Jacky Schwartzmann et Sylvain Vallée, chez Dargaud. Sur le rayon BD de votre librairie préférée, la perle de la semaine est un polar bien déjanté avec un élément de la couverture qui m’a immédiatement conquis. Un modèle du genre, le type de couverture qu’on prendrait comme exemple à ne pas suivre dans toutes les écoles de bande dessinée. Une silhouette noire légèrement de travers barre presque toute la composition et le visage qui la domine est coupé par le haut de la couverture à peine plus haut que la bouche : nous ne verrons donc pas à quoi ressemble cet étrange personnage. Mais il faut que je complète l’information pour que vous compreniez à quel point Sylvain Vallée a tapé juste. La silhouette noire est celle d’une soutane de curé, on le devine au col romain et à la grande croix qui tranchent sur le noir. Et puis il y a cette main... --- Thierry Bellefroid évoque le 9éme art, la Bande Dessinée, avec les sorties et les rééditions. Passezdu bon temps, un album à la main, le mercredi à 13h45 dans Lunch Around The Clock sur Classic 21, la radio Rock'n'Pop.
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"Aparthotel Deluxe" d’Edo Brenes, aux éditions La Boîte à Bulles. Partons pour un pays de rêve, mais il n’est pas question de plages de sable fin dans ce livre. c’est une aventure urbaine à laquelle je vous convie, même si elle se déroule dans un pays d’Amérique Centrale qui fait souvent fantasmer : le Costa Rica et sa capitale, San José, plus précisément un immeuble d’un quartier populaire de la ville. L’histoire s’appelle "Aparthotel Deluxe", un titre qui donne le ton. C’est une chronique sociale, car au gré des situations et des personnages croisés, nous découvrons une photographie des classes populaires ou, pour être plus exact, d’une classe moyenne qui ne connaîtra ni la précarité ni l’opulence. Mais c’est surtout une chronique du deuil. --- Thierry Bellefroid évoque le 9éme art, la Bande Dessinée, avec les sorties et les rééditions. Passezdu bon temps, un album à la main, le mercredi à 13h45 dans Lunch Around The Clock sur Classic 21, la radio Rock'n'Pop.
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Fehlende Folgen?
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"Bâtardes de Zeus" par Agnès Maupré, aux éditions Dupuis. La Grèce Antique, tout ce que nous pensions savoir de la mythologie grecque est revu et digéré par une autrice française qui joue avec l’ancien pour faire du neuf. Agnès Maupré s’intéresse depuis longtemps à la littérature classique. Elle a par exemple adapté en bande dessinée le roman "Au Bonheur des Dames" de Zola ou donné un coup de neuf aux aventures de Milady De Winter, LE personnage féminin des "Trois Mousquetaires". Cette fois, plus question d’adaptation au sens strict : elle s’appuie sur les textes de la mythologie grecque pour construire un scénario original qui s’interroge sur la question du destin, de l’identité, de la résilience, aussi. C’est un roman graphique féministe, il y a un petit côté #metoo. Agnès Maupré ne s’est pas mis en tête de dénoncer le sexisme de la mythologie grecque, on ne demande pas des comptes à l’Antiquité. En revanche, elle se sert de la quête de ces deux jeunes femmes pour inventer une histoire d’aventure pleine d’improbables rencontres porteuses de sens. Zeus viole à tout va, sème sa semence, ne s’occupe jamais des conséquences... --- Thierry Bellefroid évoque le 9éme art, la Bande Dessinée, avec les sorties et les rééditions. Passezdu bon temps, un album à la main, le mercredi à 13h45 dans Lunch Around The Clock sur Classic 21, la radio Rock'n'Pop.
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"Le SAV de la BD, Tribioute-en-train" par Jacq, chez Vraoum ! Quand on achète quelque chose, on doit parfois faire appel au service après-vente, le SAV, en abrégé. "Souvenirs Approximativement Véridiques", c’est la traduction de ce SAV un peu particulier auquel nous convie un architecte bruxellois par ailleurs auteur de bande dessinée, Jacques Noach, alias Jacq. La première page de son petit livre est comme un rideau de scène qui s’ouvre. La fille de l’auteur lui demande : "Ça parle de quoi, toutes ces BD abîmées, dans ta bibliothèque ?". Son père lui répond : "Hein ? Euh, houla, ça remonte à loin, quand même… Mais je peux essayer. Enfin… Si je me souviens bien." En deux pages, le plus généralement réparti sur 7 cases à peine, ces résumés décalés visent toutes les grandes séries classiques : des Schtroumpfs à Lucky Luke en passant par Yoko Tsuno, XIII, Thorgal, Le Petit Spirou, Les Tuniques Bleues, Garfield, Boule et Bill, Natacha ou les Peanuts. --- Thierry Bellefroid évoque le 9éme art, la Bande Dessinée, avec les sorties et les rééditions. Passezdu bon temps, un album à la main, le mercredi à 13h45 dans Lunch Around The Clock sur Classic 21, la radio Rock'n'Pop.
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Le titre est éloquent, nous n’allons pas flâner sur la rambla ni nous perdre dans les méandres des chantiers de la Sagrada Familia : Barcelona, Âme noire nous emmène dans une ville refermée sur ses secrets, la Barcelone des années franquistes. Pour nous raconter le destin de Carlitos Moreno, pas moins de cinq auteurs - quatre Espagnols et un Belge – sont à la manœuvre.
Au départ, il devait s’agir d’une saga en six volumes, mais au final, c’est un épais roman graphique en grand format et en couleurs qui nous emmène dans cette ville qui fut le dernier bastion républicain lors de la guerre d’Espagne. L’action se déroule précisément après cette période, d’abord à l’orée de la Seconde Guerre mondiale, pour rebondir fin des années 40 afin de suivre l’ascension de celui qui n’était qu’un enfant dans les premières pages. Les deux scénaristes, Denis Lapière et Gani Jakupi, s’intéressent dans ce livre à la question de l’injonction sociale et de l’atavisme familial, des sujets qui auraient tout à fait pu être traités dans un polar pur jus, mais qui ici, sont habilement tressés à la trame politique des années de dictature espagnole. --- Thierry Bellefroid évoque le 9éme art, la Bande Dessinée, avec les sorties et les rééditions. Passezdu bon temps, un album à la main, le mercredi à 13h45 dans Lunch Around The Clock sur Classic 21, la radio Rock'n'Pop. -
"Petit Pays" de Marzena Sowa et Sylvain Savoia, d’après Gaël Faye, chez Dupuis, Aire Libre. Vous le savez sans doute, on vient de commémorer les trente ans du génocide rwandais, qui a démarré le 6 avril 1994. Il y a déjà eu des bandes dessinées sur le sujet par le passé. Mais celle-ci est un regard décalé, qui a déjà connu une vie en roman et une autre au cinéma. "Petit Pays", le premier roman du chanteur Gaël Faye, est sorti en 2016. Et depuis, il s’en est vendu un million d’exemplaires. L’auteur a su trouver dans ce livre émouvant une manière de transcender ses souvenirs d’enfance et d’aborder la douloureuse question du génocide sans se départir d’une sorte d’innocence. Il y raconte le quotidien d’un gamin de père français et de mère tutsi qui vit au Burundi voisin. Le livre se déroule avant, pendant et après le génocide de 1994. Peu après la sortie de ce roman auréolé de prix – dont le Goncourt des Lycéens -, l’éditeur José-Louis Bocquet se met en tête de le faire adapter par deux auteurs des éditions Dupuis qui semblent tout indiqués. Ils ont commencé à travailler sur le sujet dès 2017. La Bande Dessinée sort enfin. Entre-temps, une transposition a eu lieu au cinéma en 2020 et une autre au théâtre. C’est un épais roman graphique en couleur et en grand format. Il fait un peu moins de 130 pages et il raconte donc l’enfance de Gaby, ce garçon imaginaire dont la vie va se retrouver profondément affectée par les événements d’avril 94. --- Thierry Bellefroid évoque le 9éme art, la Bande Dessinée, avec les sorties et les rééditions. Passezdu bon temps, un album à la main, le mercredi à 13h45 dans Lunch Around The Clock sur Classic 21, la radio Rock'n'Pop.
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"La Révolution Emoji", par David Groison et Paul Rey, Bayard Graphic. Une fois n’est pas coutume, Comics Street ne nous emmène pas sur les chemins de la fiction, voici une sorte d’essai en bande dessinée. "La Révolution Emoji", c’est le titre de ce faux reportage qui est pourtant une véritable enquête. Au croisement du documentaire en BD et de la fiction vulgarisatrice, deux auteurs, David Groison et Paul Rey, nous emmènent au pays des émojis. On devrait plutôt dire sur la planète Emoji, tant ces petits pictogrammes numériques ont conquis les utilisateurs de tous les continents. David Groison, le scénariste, est journaliste. Il a frappé à toutes les portes pour percer le mystère des origines, mais aussi ceux des enjeux économiques, juridiques, linguistiques et politiques des émojis. Une fois en possession des éléments, lui et son dessinateur, Paul Rey, se sont demandé comment rendre tout cela intelligible et y installer une forme de narration. Le choix a été simple : en imaginant une jeune journaliste qui ferait cette enquête pour son magazine. Andréa se rend donc au Japon rencontrer l’homme qui a inventé l’émoji en 1997, Shigetaka Kurita. Passionnante rencontre, qui n’est que la première d’une longue série. --- Thierry Bellefroid évoque le 9éme art, la Bande Dessinée, avec les sorties et les rééditions. Passezdu bon temps, un album à la main, le mercredi à 13h45 dans Lunch Around The Clock sur Classic 21, la radio Rock'n'Pop.
