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Le sens des mots, un podcast des Éditions de l'ENS de Lyon
En 2013, la BNF faisait l’acquisition d’un trésor national : les Archives de Michel Foucault, l’un des philosophes français les plus importants du 20e siècle. 117 boîtes couvrant près de quarante années de travail, des milliers de pages manuscrites, des notes de lecture, et la matière première des livres du philosophe. Y figure notamment le manuscrit des Aveux de la chair, appelé à devenir le dernier tome de sa monumentale Histoire de la sexualité. Le livre auquel Foucault aura consacré le plus de temps, sans parvenir à l’achever complètement, et que Gallimard publiera à titre posthume en 2018.
Ce livre-monument nous plonge dans les textes de l’Antiquité chrétienne à la recherche de la rupture opérée par le christianisme dans notre rapport au corps, au plaisir, à la sexualité. Un texte dans lequel Foucault interroge ce moment, dans l’histoire de la subjectivité, où on va se demander : pour savoir qui tu es, interroge d’abord ton désir.
Aujourd’hui nous recevons le philosophe Philippe Chevallier, pour nous parler de la nouvelle édition revue et augmentée de son livre, Michel Foucault et le christianisme. Un livre qui reste encore à ce jour le seul en langue française consacré à l’ensemble des travaux de Foucault sur le christianisme. Mais un livre qui aborde aussi toutes les lectures de Foucault sur le sujet. De l’Antiquité tardive jusqu’à la littérature moderne, de Gustave Flaubert à Georges Bataille en passant par Maurice Blanchot.
Comment notre sexualité en est-elle venue à faire la vérité sur nous-mêmes ? Et comment est-elle devenue coupable à travers les aveux de la chair ? Quel destin le christianisme a-t-il eu dans nos vies ? Dans la manière de nous conduire ? De connaître notre désir ? Ou encore de chercher notre salut ? Et en quoi l’approche de Foucault a-t-elle renouvelé notre manière de lire la doctrine des Pères de l’Église ? Une doctrine sexuelle élaborée, rappelons-le, au cours des cinq premiers siècles de notre ère.
Cette réédition que nous publions à quelques semaines du 40e anniversaire de la mort de Foucault, bénéfice d’un travail de première main dans les archives du philosophe, avec nombre de références et de textes méconnus ou inédits. Elle reconstitue pour la première fois l’odyssée rédactionnelle de son ouvrage posthume Les Aveux de la chair.
Philippe Chevallier a choisi de nous parler de ce livre en trois mots : aveu, christianisme et religion.
Philippe Chevallier est philosophe. Spécialiste de Michel Foucault, il a participé à l’édition Pléiade de ses œuvres (Gallimard, 2015). Il est l’auteur de Michel Foucault, le pouvoir et la bataille (Puf, 2014) et co-dirigé le collectif Foucault, les Pères, le sexe (Éditions de la Sorbonne, 2021). Il travaille à la Bibliothèque nationale de France.
[Extrait audio]Michel Foucault : Histoire de la sexualité, La volonté de savoir (1977 / France Culture)
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Quand on parle de Matera aujourd’hui, on pense forcément à l’une des villes les plus anciennes du monde. Nichée au cœur de la Basilicate, dans le sud de l’Italie, à la frontière avec les Pouilles, elle était encore, il y a un demi-siècle, « la honte » de l'Italie. Son extrême pauvreté, ses conditions de vie misérables, sa surpopulation, lui valurent cette réputation.
Ses habitants vivaient alors dans des grottes datant du paléolithique, les célèbres Sassi, sans lumière, ni eau courante ou tout-à-l'égout. On raconte, à l’instar d’un Carlo Levi en 45, que chaque famille n’avait en général, qu’une seule de ces grottes pour toute habitation et qu’ils y dormaient tous ensemble, hommes, femmes, enfants, chiens, brebis, cochons. Le président du Conseil de l’époque Alcide de Gasperi, qui visitera Matera en 50, ira même jusqu’à la qualifier de « honte nationale ». Ordre sera alors donné d’évacuer les Sassi.
En 93, Matera est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. Sa notoriété va alors commencer à se développer. Tant et si bien que le cinéma la choisira même pour décor, dans « La Passion du christ », « Ben-Hur », et plus récemment le James Bond « Mourir peut attendre ». Plus de 25 ans après, en 2019, Matera est désignée Capitale européenne de la culture. Elle entre alors dans une nouvelle ère pour devenir aujourd’hui un haut-lieu culturel de l’Italie du Sud.
L’architecte Marina Rotolo que nous recevons aujourd’hui pour son livre Labellisation et fabrique urbaine, nous propose une immersion dans les coulisses de ce processus. Elle suit à la trace les interactions mais aussi les jeux de pouvoirs qui sont à l’œuvre dans cette course au label.
Elle a choisi de nous parler de son livre en trois mots : label, culture et patrimoine.
[Extrait audio]Matera 2019 - Il Momento della Proclamazione nella piazza di Matera
Marina Rotolo est docteure en architecture, membre permanente de l’équipe de recherche IPRAUS/AUSser à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville et maîtresse de conférences associée à l’École nationale supérieure d’architecture de Bretagne. Ses recherches portent sur les processus de labellisation patrimoniale et culturelle, notamment sur les villes Capitales européennes de la culture. Architecte HMONP, elle continue d’exercer auprès des CAUE sur des missions de concertation et de sensibilisation à l’architecture.
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« Avant d’être une sphère particulière de la vie sociale (avec ses institutions, ses partis, ses discours, ses idéologies), la politique est d’abord un ensemble d’expériences quotidiennes de domination et d’injustice, d’égalité et de fraternité, à travers lesquelles se fait ou se défait notre monde commun. » C’est en ces termes que le philosophe Jean-Jacques Rosat préfaçait les chroniques d’Orwell en 2008.
Comment se forgent les opinions politiques ? Comment comprendre de l’intérieur une Révolution ? Quels sens donner au vote ? À quoi ressemble une enquête ethnographique ? Comment saisir le « politique par le bas ou le « politique sans en avoir l’air » ? Et en quoi finalement l’ethnographie, jusqu’ici conçue comme la méthode propre à l’anthropologie, peut nous apporter un éclairage sur les grandes questions et les thématiques canoniques de la science politique ?
Aujourd’hui nous parlons de l’ouvrage collectif Ethnographie(s) politique(s). Il a été codirigé par Sarah Mazouz, Romain Pudal et Martina Avanza. Il est issu du groupe de recherche Ethnopol, pour ethnographie politique, soutenu et financé par la AFSP (association française de science politique), dont l’ambition était de réunir des chercheurs, des ethnographes, s’intéressant tous, mais de manières différentes, aux questions politiques.
Vote, partis politiques, mouvements sociaux, politisation, mais aussi coulisses de l’événement protestataire, printemps arabes, État et pratiques bureaucratiques… autant de thématiques classiques qui sont repensées dans ce livre de façon originale, grâce à des enquêtes de terrain présentées par des spécialistes.
Chaque chapitre du livre est ainsi consacré à une question classique de la science politique, et permet de voir comment l’ethnographie politique se pratique, comment elle se déploie. Comment, finalement, cette méthode propose un dialogue fécond entre la science politique, l’anthropologie, la sociologie ou encore l’histoire, réaffirmant ainsi l’idée de sciences sociales.
Romain Pudal, Directeur de recherche au CNRS et Directeur du CERLIS, le Centre de recherches sur les liens sociaux, a choisi de nous en parler en trois notions : rapports au politique, par le bas et enquête.[Extraits audio]
Son manifestation, LaSonotheque
Jeunes socialistes des MJS, Maritima Médias
"La politique, c’est des paroles en l’air": on a suivi les jeunes pendant la campagne présidentielle, France Info
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Ils sont soixante-quinze, et quatre-vingts, et cent à courir nus dans la gouttière, à démonter les serrures, à cavalcader dans les escaliers, à déclouer les planchers pour y faire des cachettes, à chier dans le lit du voisin, à casser quinze assiettes d’un coup, à pisser dans les marmites de nouilles, à boucher les lavabos avec des morceaux de couvertures, à jeter les copains tout habillés dans l’eau du bassin, à aller voir les copains dans les maisons d’éducation voisines pour les décider à s’évader et à venir avec eux au centre « où on n’est pas emmerdé ».
C’est ainsi que Fernand Deligny décrivait en 1947 dans son livre Les vagabonds efficaces, les enfants auxquels il avait affaire au Centre d’observation et de triage de Lille. Mais de quels enfants parlait-il exactement ? Orphelins, arriérés et prétendus irrécupérables, autistes mutiques ou gravement psychotiques, enfants placés sous main de justice, délinquants caractériels, enfants inadaptés ?
Deligny, l’instituteur inclassable, l’éducateur singulier, le conteur, poète et écrivain n’aura de cesse de travailler avec des enfants en marge, non pas tant pour les aider à rentrer dans le rang ou à s’adapter, mais pour construire avec eux des conditions d’existence propices, en dehors de l’institution.Aujourd’hui nous recevons Michaël Pouteyo, docteur en philosophie, formateur en travail social, et éducateur spécialisé, pour parler de son livre Fernand Deligny, enfant et institution. Pour une histoire de l'enfance en marge. Dans cette enquête philosophique Michaël Pouteyo nous livre la pensée et l’action, la langue et la grammaire, de cette grande figure de l’éducation spécialisée : Fernand Deligny.
Michaël Pouteyo a choisi de nous parler de ce livre en trois mots : marge, institution et enfant.
Cet ouvrage, Fernand Deligny, enfant et institution. Pour une histoire de l’enfance en marge de Michaël Pouteyo, est disponible en version papier sur le site d’ENS Éditions et dans toutes les bonnes librairies. Il est également disponible en version numérique sur la plateforme OpenEdition Books, dans la collection « La croisée des chemins ».
Michaël Pouteyo est docteur en philosophie et formateur en travail social, chercheur associé à l’IHRIM ENS Lyon, UMR 5317. Ses travaux portent sur les idéologies qui entourent l’enfance en marge, la philosophie de l’éducation, l’histoire du travail social et son développement institutionnel.
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Les Balkans, souvent présentés comme « complexes », constituent une véritable mosaïque de cultures, de langues, de religions et de paysages. De Vienne, haut lieu des diasporas balkaniques, jusqu'à Bihać, aux portes de l'Union européenne que les migrants tentent de franchir, une longue route serpente entre montagnes et vallées, villes chargées d’histoires et pays souvent en crise.
Alors que les pays de la région attendent une intégration européenne promise depuis 2003, les nuages s'amoncellent à nouveau. Corruption, clientélisme, dérive autoritaire des dirigeants, conflits non réglés en Bosnie-Herzégovine comme au Kosovo. Cette région voisine serait-elle le miroir grossissant de toutes les tensions géopolitiques de notre continent ?
Pourquoi les Balkans ont-ils toujours mauvaise presse ? Pourquoi sont-ils perçus comme une zone d’instabilité, de désordre et de mauvaise gouvernance ? Ce carrefour composite, est-il seulement un « cul-de-sac » ? N’est-il pas aussi un espace riche de passages, de rencontres et de transitions ?
Qui mieux que Jean-Arnault Dérens, historien et journaliste, grand spécialiste de la région, co-rédacteur en chef du média en ligne le Courrier des Balkans, pour nous aider à répondre à ces questions.
Il vient justement nous en parler, avec sa casquette de co-directeur de l’ouvrage Balkans, qui paraît dans la collection « Odyssée, villes-portraits », magnifiquement illustré par l’artiste paysagiste Julien Rodriguez.
Jean-Arnault Dérens a choisi de nous parler de ce livre en trois mots : périphérie, exode et patrimoine.
Cet ouvrage, Balkans, sous la direction de Jean-Arnault Dérens et Benoît Goffin, est disponible en version papier sur le site d’ENS Éditions et dans toutes les bonnes librairies. Il est publié dans la collection « Odyssée, villes-portraits », qui propose des parcours originaux et sensibles, entre géographie subjective et littérature de voyage, pour comprendre et décrypter les espaces intimement.
Jean-Arnault Dérens, historien et journaliste français, spécialiste des Balkans, co-rédacteur en chef du Courrier des Balkans, a longtemps vécu dans les pays de l’ancienne Yougoslavie et partage aujourd’hui son temps entre les Balkans et la Bretagne. Collaborateur régulier de nombreux médias et revues francophones (Mediapart, Le Monde Diplomatique, La Libre Belgique, Etvdes, etc), il est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’Europe du Sud-Est, et co-dirige notamment l’ouvrage Balkans (ENS Éditions, 2024).
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Les battements du cœur, les jours de la semaine, le cycle des saisons, et tous ces petits gestes qui font notre quotidien… Notre vie est faite de répétitions. Mais qu’en est-il de la répétition dans le langage ?
L’institution scolaire nous a inculqués qu’il fallait la proscrire comme un défaut de style. Ce livre s’attache au contraire à l’appréhender de manière positive. Qu’est-ce qui change quand des sons, des mots, des phrases sont dits plusieurs fois ? En quoi la parole sert-elle autre chose que la transmission d’informations ? Pourquoi la répétition est-elle utilisée dans les pratiques poétiques, politiques, religieuses et magiques ? Pourquoi nous fait-elle entrer dans le régime de l’« évocation » ? La répétition traverse ainsi tous les genres de discours, des slogans aux jeux de mots, des prières religieuses aux formules performatives… Comment en rendre compte ?
Aujourd’hui nous parlons de l’ouvrage de la linguiste germaniste Emmanuelle Prak-Derrington, Magies de la répétition dont l’apport et l’originalité consiste à présenter pour la première fois une définition unitaire de la répétition dans le langage. Dans cette étude riche et foisonnante, préfacée par Claude Hagège, Emmanuelle Prak-Derrington mobilise ainsi des disciplines telles que la psychanalyse, la psychologie de la perception, mais aussi la philosophie ou l’anthropologie pour mettre au jour la magie de la répétition.
Emmanuelle Prak-Derrington a choisi de nous parler de son livre en 3 mots : répétition, figure et magie.
Emmanuelle Prak-Derrington est agrégée d’allemand et maîtresse de conférences (HDR) à l’ENS de Lyon. Elle enseigne la linguistique et la stylistique allemandes.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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La production et la reproduction des inégalités et des différences est une question classique en sciences sociales. L’apport de la sociolinguistique est de montrer comment et pourquoi cette fabrique des inégalités se joue aussi sur le terrain des langues et du langage. Pour mieux comprendre la mise en œuvre de ces processus aujourd’hui mais aussi par le passé, il est donc nécessaire d’engager une exploration du vécu des acteurs sociaux dans tous les aspects de leur vie. Et d’engager aussi ce qu’on pourrait appeler une approche véritablement ethnographique.Monica Heller, linguiste et anthropologue canadienne a initié et développé cette approche dans l’univers qui est le sien : la société canadienne. Qu’en est-il de la politique étatique en matière de langue au Québec ? Qu’est-ce que cela veut dire, de ne parler que français à la maison, à l’école, et au travail ? Est-ce qu’agir sur la langue est une voie vers le pouvoir ou le changement social ? Qui, au Canada, invente et fait circuler le discours de la nation, et avec quelles conséquences ?
L’ouvrage dont nous parlons aujourd’hui, Éléments d’une sociolinguistique critique, dont nous proposons ici une réédition, pose les bases de ce concept. Il s’appuie pour ce faire sur une ethnographie de longue durée sur l’évolution des discours, des pratiques et des idéologies du Canada francophone.
Avec sa publication originale en 2002, ce livre a ouvert tout un champ de recherche et est vite devenu une référence essentielle et un outil important de formation. Cette deuxième édition comprend le texte original et plusieurs nouveaux éléments inédits, dont la préface de l’auteure qui met à jour ses réflexions et ses recherches depuis vingt ans.
Dans ce nouvel épisode du sens des mots, nous recevons Monica Heller, pour nous parler de son livre en 3 mots : inégalités, sociolinguistique et ethnographie.
Professeure émérite à l’université de Toronto, Monica Heller est spécialisée dans les domaines de la sociolinguistique et de l’anthropologie linguistique. Ses recherches portent sur les idéologies de la langue et de la nation, surtout au Canada francophone.
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À la fin du XIXe siècle, l’Europe est hantée par une peur du déclin qui s’est exprimée en termes de dégénérescence. En Grande-Bretagne certains penseurs alertent leurs contemporains sur la déchéance physique et morale de la nation. Il y aurait même des livres dangereux et empoisonnés qui auraient contribué à entretenir cette atmosphère délétère. De nombreuses fictions de la période dite « fin-de-siècle » et du début du XXe siècle ont reflété les anxiétés de l’époque, d’une façon qui pourrait également en avoir attisé les craintes. Certains best-sellers et leurs héros, Jekyll, Hyde, Dracula, Dorian Gray, Sherlock Holmes et Jack l’éventreur, sont encore bien connus de nous aujourd’hui.Que recouvre exactement le concept de dégénérescence ? Comment cette théorie s’est-elle développée ? Comment la fiction a-t-elle participé à la construction de la dégénérescence ? Quelles formes ont pris les idées de morbidité et de monstruosité dans le roman britannique à cette période ? Et enfin, comment la dégénérescence se transforme-t-elle en création ?
L’ouvrage dont il est question aujourd’hui, Jack and Jekyll. La dégénérescence en Grande-Bretagne 1880-1914, se situe au croisement des recherches en civilisation et en littérature britanniques.
Dans ce nouvel épisode du sens des mots, nous recevons Nathalie Saudo-Welby, pour nous parler de son ouvrage en 3 mots : dégénérescence, normes, et gothique.
Ancienne élève de l’ENS de Fontenay-Saint-Cloud et agrégée d’anglais, Nathalie Saudo-Welby est professeure à l’université de Picardie. Spécialiste d’histoire des idées et de littérature victorienne et édouardienne, elle est l’auteure d’un ouvrage sur le roman féministe victorien et édouardien (Le courage de déplaire, Classiques Garnier, 2019) et de nombreux articles consacrés à la fiction des années 1880-1914 et aux arts visuels.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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En 1973, l’IVG est illégale en France. Les femmes avortent en subissant l’angoisse de la clandestinité, et parfois au péril de leur vie. Des médecins et des militantes non-médecins se battent alors pour légaliser l’avortement et en limiter les risques pour les femmes. Un puissant mouvement social se met alors en marche pour l’accès libre à l’avortement. Le MLAC, Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception, en constitua le fer de lance. Des médecins, étudiants, militantes du Planning familial, du MLF et du GIS (Groupe Information Santé), mais aussi des femmes n’ayant jamais milité jusqu’alors vont se regrouper. Ces hommes, ces femmes proposeront un accompagnement inédit, basé sur l'apprentissage et la transmission des gestes abortifs avec un mot d’ordre central : lutter contre l’hégémonie du savoir médical. Ces individus d’horizons divers militeront ensemble pour que l'avortement soit exercé à la simple demande de la femme et remboursé par la sécurité sociale, en tant qu'acte médical. En 1975, la loi Veil est votée, l’avortement est dépénalisé dans les seules conditions prévues par la loi : il ne peut être pratiqué que par des médecins, à l’hôpital.
Aujourd’hui nous parlons du livre de la sociologue Lucile Ruault, Le spéculum, la canule et le miroir. Avorter au MLAC, une histoire entre féminisme et médecine publié dans la collection perspectives genre. Un livre qui retrace la sociohistoire des mouvements pour l’avortement de 1972 à 1984. L’originalité de cet ouvrage est de se pencher sur les MLAC « dissidents », en particulier ceux d’Aix en Provence, de Lille, de Lyon et de Paris Place des Fêtes, ces derniers ayant poursuivi la pratique de l’avortement entre femmes après la loi Veil en 75. Lucile Ruault œuvre ainsi à élaborer « une autre histoire » de l’avortement et des MLAC.
Quels furent ces parcours militants ? Pourquoi le combat pour le droit à l'avortement ne s'est-il pas terminé avec la loi Veil ? Quelle pratique abortive inventer entre médecins et profanes ? Qui former ? Pourquoi l’avortement doit-il être pris en charge par les femmes ? Les MLAC dissidents peuvent-ils être qualifiés de féministes ?
Lucile Ruault a choisi de nous parler de son livre en 3 mots : démédicalisation, utopie et expériences.
Lucile Ruault est chargée de recherche CNRS en sociologie politique, au Centre de recherche médecine, sciences, santé et société (Cermes3), et membre du comité de rédaction de la revue Nouvelles Questions Féministes. Ses travaux portent sur le travail procréatif et les savoirs hétérodoxes en santé.
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Aujourd’hui, les technologies numériques et l’intelligence artificielle sont partout : smartphones, objets connectés, voitures autonomes… Ce nouveau milieu technique donne lieu à des réactions souvent très polarisées : les uns ne jurant que par les progrès technologiques alors que les autres rejettent ces mêmes nouvelles technologies jugées déshumanisantes.Mais n’y a-t-il pas un problème à penser les choses de façon aussi radicale ? Avec d’un côté les transhumanistes, qui attribuent des propriétés humaines aux machines (en parlant de machines pensantes, de machines intelligentes ou de machines conscientes), et d’un autre côté, une tradition philosophique qui oppose culture et technique, ou pensée et technique.
Mais finalement, est-ce qu’on ne s’empêche pas, avec des positions aussi polarisées, de penser cette relation entre les humains et leur milieux techniques ? Comment penser cette relation hors des oppositions métaphysiques ?
Si Anne Alombert convoque aujourd’hui les pensées de deux philosophes français du « moment philosophique » des années 60, Derrida et Simondon, c’est précisément pour sortir de cette alternative.
Pourquoi est-il nécessaire de transformer la relation entre philosophie et sciences ? Comment se transforme-t-elle dans les œuvres de Jacques Derrida et Gilbert Simondon ? C’est l’une des questions au cœur de ce livre.
Ce livre s’inscrit donc dans ce que le philosophe Frédéric Worms décrit comme une « histoire relationnelle de la philosophie ». C’est-à-dire un livre qui s’intéresse finalement moins à des auteurs, des écoles, ou des courants déterminés. Et qui ne cherche pas non plus à établir des comparaisons, ou identifier des ressemblances et des différences entre Simondon et Derrida. Un livre enfin qui offre au lecteur d’aujourd’hui des ressources importantes pour appréhender notre actualité et qui ouvre de nouvelles perspectives d’avenir.
Le sens des mots invite aujourd’hui Anne Alombert à nous parler de son livre, Penser l’humain et la technique. Derrida et Simondon après la métaphysique.
Elle a choisi de nous en parler en trois mots : métaphysique, humain et technique.
Anne Alombert est maîtresse de conférences en philosophie contemporaine à l’université Paris 8. Ses recherches portent sur la question des rapports entre vie, technique et esprit dans l’histoire de la philosophie, ainsi que sur les enjeux anthropologiques des transformations technologiques contemporaines, notamment à partir des travaux de Jacques Derrida, Gilbert Simondon et Bernard Stiegler. Elle est co-autrice de l’ouvrage Bifurquer (2020), autrice du livre Schizophrénie numérique (2023) et membre du Conseil national du numérique.
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Comment Bombay, devenue Mumbai, s’affirme aujourd’hui comme la capitale du marché de l’art contemporain indien ? Comment l’art contemporain s’est-il développé sur ce territoire ? Quels sont les ressorts de cette industrie, certes plus discrète que celle du Bollywood, mais tout aussi globalisée ? Et enfin, quels sont les acteurs et les lieux qui ont participé à l’essor de l’art contemporain et de son marché à Mumbai ?Cet ouvrage, Mumbai hors cadre, est une invitation à découvrir – ou redécouvrir – l'une des plus grandes métropoles d’Asie, à partir d’un objet d’étude original : l’art contemporain. Christine Ithurbide nous propose une plongée captivante dans ce monde : ses galeries internationales, ses espaces de production, ses réseaux de travailleurs, ses univers souterrains.
Elle nous entraîne dans une géographie de l’art contemporain complexe et méconnue qui met en lumière de multiples réseaux d’ateliers et de travailleurs invisibles, installés dans les quartiers industriels où les œuvres sont fabriquées, dans une logique de pouvoirs et de castes toujours persistante.
Telle Joyce décrivant les Gens de Dublin, Christine Ithurbide a su pénétrer le cœur de Mumbai et nous amène à repenser la géographie de l’art comme une géographie du pouvoir.
Le sens des mots invite aujourd’hui Christine Ithurbide, auteure de Mumbai hors cadre. Une géographie de l'art contemporain en Inde.
Elle a choisi de nous parler de son livre en trois notions : art contemporain indien, territoire et travailleurs.
Christine Ithurbide est chargée de recherche CNRS à Passages, Bordeaux (UMR 5319). Diplômée en géographie et en histoire de l’art, ses recherches portent sur les reconfigurations sociales et spatiales des industries culturelles en Inde dans le contexte de la mondialisation et du déploiement des technologies numériques. Elle a été consultante pour l’Unesco de New Delhi, en charge d’un rapport sur les politiques artistiques en Inde, et co-auteure avec Tejshree Savara du Legal Handbook for the Artist Community in India (2020).
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Pourquoi n'y a-t-il pas eu de grands artistes femmes ? c’est le titre que la grande historienne de l’art américaine Linda Nochlin avait donné à son essai en 1971. Elle y affirmait alors à l’époque « l’histoire de l’art féministe est là pour semer la zizanie, remettre en question et voler dans les plumes du patriarcat ».C’est un fait. Les femmes sont mal représentées dans le monde des arts. Entre 2015 et 2020, une exposition monographique sur cinq au Centre Pompidou était consacrée à une artiste femme. Dans les expositions, les collections publiques et privées, et sur le marché de l'art contemporain, les femmes peinent, encore, à émerger. Elles sont pourtant majoritaires dans les écoles d'art et presque la moitié des artistes sont des femmes. Mais alors, comment expliquer ce paradoxe ? Les artistes femmes seraient-elles moins talentueuses que les hommes ? Leur travail de moins bonne qualité ?
Cet ouvrage de sociologie, fondé sur une enquête d’envergure, propose un éclairage inédit sur les inégalités de genre dans les carrières artistiques en s'intéressant aux parcours des diplômées d’une prestigieuse école des beaux-arts française. Du recrutement dans l’école à l’exposition en galerie, en passant par la formation artistique et la construction d’un réseau professionnel, cet ouvrage rend compte des mécanismes défavorables aux carrières artistiques féminines et saisit les ressorts qui permettent de réussir malgré tout.
Le Sens des mots invite aujourd’hui Mathilde Provansal à parler de son livre, Artistes mais femmes. Une enquête sociologique dans l'art contemporain.
Cet ouvrage a reçu le Prix de thèse “Valois – jeunes chercheuses et chercheurs” du Ministère de la culture, et le prix de l'Observatoire national de la vie étudiante.
Mathilde Provansal a choisi de nous parler de son livre en 3 mots : visibilité, école, et carrière.
Mathilde Provansal est normalienne et docteure en sociologie. Elle a réalisé sa thèse de doctorat, dont est tiré cet ouvrage, à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sous la direction de Marie Buscatto. Elle poursuit ses recherches sur les inégalités liées au genre dans les arts et enseigne à l’université LMU de Munich.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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La dépression tire-t-elle son origine d’un déséquilibre en sérotonine ? Le coup de foudre amoureux serait-il le résultat d’une compatibilité phéromonale particulière ? L’allaitement maternel est-il la stricte condition du lien affectif mère-enfant ? Des variations génétiques peuvent-elles être tenues responsables de l’échec scolaire ?Les neurosciences et la génétique ont connu un véritable essor lors de ces trente dernières années. Avec leur diffusion, tant scientifique que médiatique, s’impose désormais une tendance à « biologiser le social » c’est-à-dire, à importer des grilles d’analyses et d’action inspirées de la biologie ou puisées au sein des sciences du vivant dans un nombre grandissant d’univers. En particulier lorsqu’il s’agit d’intervenir sur notre santé ou notre bien-être.
Le Sens des mots invite Sinem Gunes, Justine Vincent et Laurine Thizy à parler de l'ouvrage collectif Biologisations. Les usages sociaux de l'argument biologique en santé , qu’elles ont codirigé avec Irem Nihan Balci. Un ouvrage, publié par ENS Éditions dans la collection Sociétés,
espaces, temps.
Elles ont choisi de nous en parler en 3 mots : santé, biologisation et pouvoir.
Cet ouvrage fait suite au colloque international « Biologiser les faits sociaux. La “biologie” comme justification des discours et des pratiques », organisé à l’ENS de Lyon les 22 et 23 novembre 2018 par le laboratoire junior franco-turc Corps Ordonnés. Ce laboratoire junior réunit de jeunes chercheur·es en sciences sociales français·es et turc·ques autour de questionnements sur la façon dont les institutions disciplinent les corps. Il a été fondé en 2016 par un partenariat étudiant entre Galatasaray Üniversitesi d’Istanbul (GSÜ) et l’ENS de Lyon.
Ont contribué à ce volume :
Camille Bajeux, Irem Nihan Balci, Maëlys Bar, Abigail Bourguignon, Marlène Bouvet, Léa Delmaire, Pascal Ducournau, Marie Gomes, Sinem Gunes, Béatrice Jacques, Aurore Koechlin, Sébastien Lemerle, Dominique Memmi, Laurine Thizy, Justine Vincent.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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En 1978, Georges Liénard et Émile Servais publiaient en Belgique Capital culturel et inégalités sociales, issu de leur thèse commune. Un livre qui rendait alors compte de l’une des premières enquêtes d’envergure sur les mécanismes de socialisation des enfants, sur les rapports à l’école selon les classes sociales, et plus généralement sur la transmission du capital culturel entre les générations.Près de 50 ans plus tard, cet ouvrage fait l’objet d’une réédition dans la collection Bibliothèque idéale des sciences sociales, et nous (re)donne accès à un texte important, précurseur, et injustement méconnu.
Mais qu’est-ce que le capital culturel et le capital symbolique ? En quoi jouent-ils un rôle dès la maternelle ? En quoi par exemple l’organisation matérielle et spatiale de la maison nous dit des choses sur le rapport à la culture selon les familles ?
Cette réédition nous permet de mieux comprendre la fabrique des inégalités et les processus sociaux qui contribuent à les produire, dès le plus jeune âge. Toutes les questions posées par cette enquête sont encore d’actualité, et les chiffres nous le confirment. Aujourd’hui en France, seulement 10% d’enfants d’ouvriers accèdent à l’université.
Le sens des mots invite Georges Liénard à parler du livre qu’il a coécrit avec Émile Servais, aujourd’hui disparu, intitulé Capital culturel et inégalités sociales. Morales de classes et destinées sociales.
Georges Liénard a choisi de nous en parler en trois notions : capital culturel, transmission et morales de classe.
Georges Liénard est sociologue, professeur ordinaire émérite de l’université de Louvain et membre associé au CIRTES (Centre interdisciplinaire de recherche Travail, État et Société). Il a été directeur de la FOPES-UCL (Faculté ouverte en politique économique et sociale). Ses recherches portent notamment sur les processus structurant les inégalités culturelles et sur la multidimension des modes de pouvoir social et de pouvoir symbolique (pouvoir, compromis, domination et violence sociale et symbolique).Émile Servais (1939-2017) est sociologue, professeur extraordinaire à l’université de Louvain et haut fonctionnaire au ministère de la Région wallonne. Il a aussi été président pendant plus de trente ans d’un grand mouvement d’action sociale et politique. Ses recherches portaient sur les processus des inégalités culturelles et sociales ainsi que sur les mouvements d’initiative citoyenne et sur l’analyse des institutions.
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Le sens des mots, un podcast des Éditions de l'ENS de Lyon
Vous êtes-vous déjà demandé comment nous sont parvenus les plus grands textes américains dans la période de l'entre-deux-guerres ? Savez-vous pourquoi le roman noir américain a connu un vif succès en France à partir de 1945 ? Et qui a œuvré à la diffusion de la littérature française aux États-Unis ?Ils ont créé la première agence littéraire en France ; ce sont William et Jenny Bradley. Leurs noms ne sont pas familiers, et pourtant, ils ont fait connaître les plus grands auteurs à partir des années 20. Du côté français, on peut citer : Clemenceau, Cendrars, Colette, Gide, Malraux, Sartre et Camus. Et du côté américain : Dreiser, Hemingway, Faulkner, Stein, Dos Passos, Chandler et Baldwin.
Le sens des mots invite aujourd’hui Laurence Cossu-Beaumont à parler de son livre, Deux agents littéraires dans le siècle américain. William et Jenny Bradley, passeurs culturels transatlantiques .
Ce livre nous plonge dans l’histoire intime d’un couple franco-américain, mais aussi dans l’histoire littéraire, du livre et de l’édition, et surtout dans l’histoire avec un grand H ! Dans son ouvrage, Laurence Cossu-Beaumont nous emmène à la rencontre des acteurs du monde du livre, au cœur des sociabilités mondaines. Des salons de l’île Saint-Louis aux villégiatures de la Côte d’Azur, jusqu’aux rives américaines vers lesquelles les paquebots transportaient livres, lettres et voyageurs.
Elle a choisi de nous en parler en trois mots : mariage, traversées et siècle américain.Laurence Cossu-Beaumont est professeure à l’université de la Sorbonne Nouvelle, en histoire et culture des États-Unis. Son travail se situe au croisement des études africaines-américaines, de l’histoire du livre et des échanges culturels transatlantiques en France et aux États-Unis aux XIXe et XXe siècles.
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Depuis près de 30 ans, les psychothérapies ont connu en Inde une forte expansion, nettement renforcée par l’explosion du libéralisme et de la mondialisation.Mais comment ce pays qui fascine tant aborde-t-il la souffrance psychique et la maladie mentale ? Que se passe-t-il dans le cabinet des psychothérapeutes indiens ? L’étude de la psychanalyse en Inde peut-elle faire progresser nos connaissances dans ce domaine ? Et enfin, comment la psychanalyse contribue-t-elle à diffuser des valeurs individualistes dans une société de castes pourtant réputée pour sanctifier le groupe et dénier toute valeur à l’individu ?
Le Sens des mots invite aujourd’hui Anne Gagnant de Weck à parler de son livre Un divan à Delhi. Psychothérapie et individualisme dans l'Inde contemporaine.
À partir d’une riche ethnographie et de portraits approfondis de jeunes femmes en thérapie, ce livre est la première enquête de sciences sociales sur la pratique psychanalytique aujourd’hui à Delhi. Il montre en quoi l’expérience contemporaine de la thérapie est le reflet des profondes transformations qui traversent la société indienne.
Anne Gagnant de Weck a choisi de nous parler de son livre en 3 mots : psychothérapie, individualisme et middle class.
Ancienne élève de l’École normale supérieure de Lyon, Anne Gagnant de Weck est actuellement professeure dans le secondaire et chargée d’enseignement dans le supérieur. Ses recherches portent d’une part sur les mutations contemporaines de la société indienne et d’autre part sur les transformations de la société française liées à la montée en puissance des questions écologiques. Tiré de sa thèse de doctorat en sociologie, Un divan à Delhi est son premier livre.
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Le sens des mots, un podcast des Éditions de l'ENS de Lyon
Quelles sont les relations entre religions et classes sociales ? Quel rôle joue la religion dans la reproduction des inégalités de classe ? Mais aussi, comment la religion impacte-t-elle les trajectoires de mobilité sociale ? Et enfin, quels sont les déterminants sociaux du religieux ?
Le Sens des mots invite aujourd’hui Juliette Galonnier et Ana Perrin-Heredia à parler du livre qu’elles ont co-dirigé avec Anthony Favier et Yannick Fer, Religions et classes sociales.
À la croisée de plusieurs disciplines, cet ouvrage rassemble onze enquêtes pour renouer avec ce champ d’investigation, en partie délaissé ces dernières années par les sciences sociales. Un livre qui interroge nos manières de voir (ou de ne pas voir) ces liens entre religion et classes sociales, et qui nous aide à comprendre la fabrique des frontières sociales et la reproduction des inégalités.
À travers une immersion dans différents contextes historiques, aires géographiques, traditions religieuses mais aussi auprès de groupes sociaux très divers, ce livre démontre l’actualité et les enjeux de ces questions.
Juliette Galonnier et Ana Perrin-Heredia ont choisi de nous en parler en 3 mots : frontières, classements et désajustements.Soyez indulgents pour la qualité sonore, cet entretien a été enregistré à distance !
Juliette Galonnier est Assistant Professor au Centre de recherches internationales (CERI/Sciences Po). Ses travaux de recherche portent sur la construction sociale des catégories raciales et religieuses ainsi que sur leur imbrication fréquente. Ses investigations empiriques se concentrent sur l’islam en situation minoritaire, dans une perspective comparée (France, États-Unis). Elle a récemment co-dirigé deux ouvrages : Les politiques de lutte contre la radicalisation (Presses de Sciences Po, 2022) et Qualifier le racisme (Mouvements/La Découverte, 2022). À Sciences Po, elle enseigne les méthodes qualitatives et la sociologie des religions.
Ana Perrin-Herredia est chargée de recherche au CNRS, rattachée au Centre de recherche sur les liens sociaux (CERLIS / Université de Paris). Ses travaux portent sur les usages du capital économique et les logiques de distinction dans la construction des groupes sociaux et les rapports entre (fractions de) classes. Ses enquêtes ethnographiques, en particulier auprès des classes populaires, lui permettent notamment d’investiguer les ressorts, les plus discrets, de la domination économique. Sur ce sujet, outre plusieurs chapitres d’ouvrage et articles de revue, elle a publié avec Hélène Ducourant, Sociologie de la consommation (Armand Colin, 2019).
Ont contribué à ce volume :Véronique Altglas, Gabrielle Angey, Julien Beaugé, Lorraine Bozouls, Maureen Burnot, Christel Coton, Lucine Endelstein, Anthony Favier, Yannick Fer, Juliette Galonnier, Drissa Koné, Stéphanie Maffre, Thierry Maire, Ana Perrin-Heredia et Detelina Tocheva.
Cet ouvrage a été publié avec le soutien de l’Association française de sciences sociales des religions (AFSR), du Centre universitaire de recherches sur l’action publique et le politique (CURAPP-ESS) et du Centre Maurice Halbwachs (CMH).
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Le sens des mots, un podcast des Éditions de l'ENS de Lyon
L’apparition du Big Data ainsi que les progrès de l’intelligence artificielle ont durablement impacté les manières de gouverner. La donnée, devenue enjeu politique majeur, n’est plus uniquement utilisée pour quantifier la société et l’observer, elle est désormais massivement collectée puis analysée pour mieux comprendre et identifier nos besoins et nos attentes. À partir de gigantesques masses de données, les algorithmes permettraient à présent de «prédire» nos comportements pour mieux les gouverner.
Mais comment sont fabriqués ces algorithmes et par qui ? Sont-ils neutres et objectifs ? Quels sont les enjeux sociaux, éthiques et politiques liés à l’usage de ces données ? Des stratégies commerciales et marchandes sont elles à l’œuvre derrière cette exploitation ? Peut-on encore protéger nos données ?
Le Sens des mots invite aujourd’hui Anaïs Théviot à parler du livre qu’elle a dirigé sous le titre, Gouverner par les données ? Pour une sociologie politique du numériquedans la collection Gouvernement en question(s). Elle a choisi de nous en parler en 3 mots : Big data, humain et politiste.
Cet ouvrage collectif est une invitation à rentrer dans la boîte noire des algorithmes. De l’analyse des publicités ciblées sur les réseaux sociaux, aux usages de l’application Waze, de l’exploitation des données pour influencer les intentions de votes ou cibler les attentes des consommateurs, cet ouvrage propose ici les bases d’une sociologie politique des données et du numérique. Il entend aussi donner des outils aux lecteurs pour dépasser et déconstruire les mythes et les croyances véhiculés par le big data.
Vous pouvez retrouver cet ouvrage en version papier sur le site d’ENS Éditions et en version numérique sur la plateforme OpenEdition Books.
Anaïs Theviot est maîtresse de conférences en science politique rattachée au laboratoire ARENES (UMR 6051) et à l’université catholique de l’Ouest. Elle s’intéresse au militantisme partisan en ligne et est l’autrice de Faire campagne sur Internet, paru aux Presses universitaires du Septentrion en 2018. Anaïs Theviot est responsable d’un projet MUTADATA, financé par l’Agence nationale de la recherche. Il porte sur les reconfigurations des campagnes électorales en France et aux États-Unis, au prisme des big data. Est d’ailleurs paru en 2019 aux Éditions du Bord de l’eau, Big data électoral. Dis-moi qui tu es, je te dirai pour qui voter.
Ont contribué à cet ouvrage :Pierre-Yves Baudot, Anne Bellon, Jonathan Bonneau, Lucien Castex, Antoine Courmont, Laurianne Enjolras, Laurence Grondin-Robillard, Ouassim Hamzaoui, Florian Hémont, Thomas Jammet, Baptiste Kotras, Clément Mabi, Guillaume Marrel, Marc Ménard, André Mondoux, Julien Rossi.
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Nous les avons entendus et lus, dans les manifestations ou bien encore dans les médias ou sur les réseaux sociaux. Mais comment se construisent les discours de haine et de radicalisation ? Et comment peut-on les définir ? Qu’est-ce qui les déclenche et qui sont celles et ceux qui les diffusent ? Le discours haineux est-il d’ailleurs vraiment de la haine ? Et comment ne pas haïr ? La violence peut-elle être productive lorsqu’il s’agit de défendre ses intérêts ? Enfin, que disent ces discours de notre monde contemporain ?Que ce soit à travers l’antisémitisme, le négationnisme, le racisme, le sexisme, l'homophobie ou encore les violences des manifestations d’opposition aux politiques gouvernementales, la haine semble traverser bien des discours et des débats. Encore faut-il la définir et tenter d’en comprendre les mécanismes en discours. Car comprendre la façon dont se construit le discours de haine et de radicalisation, grâce aux outils fournis par la recherche, c’est aussi être en
mesure d’y faire face et d’y répondre autrement, au-delà de l’émotionnel ou de la polémique.
Le Sens des mots invite aujourd’hui Nolwenn Lorenzi Bailly et Claudine Moïse à parler du livre qu’elles ont co-dirigé dans la collection Langages sous le titre, Discours de haine et de radicalisation. Les notions clés. Un ouvrage de référence qui, à partir de données d’actualité, présente aux lecteurs sous la forme de fiches synthétiques un large éventail de notions qui témoignent de la diversité de ces discours de haine.
Emprise, intolérance, insulte, menace, ou encore complot, discrimination, populisme, fake news, doxa ou fachosphère sont quelques-unes des notions explorées dans ce livre parmi la soixantaine qui le composent pour mieux décrypter ces discours et en comprendre tous les enjeux.Nolwenn Lorenzi Bailly et Claudine Moïse ont choisi de nous parler de ce livre en parler en 3 mots : ennemi, polémique et médiation.
Nolwenn Lorenzi Bailly est post-doctorante au LIRDEF, à la faculté d'éducation de Montpellier dans le cadre du projet AREN-DIA qui vise à acculturer les élèves à la pratique de l'argumentation.
Claudine Moïse est professeure des universités, membre du laboratoire Lidilem (Laboratoire de linguistique et didactique des langues étrangères et maternelles) au sein de l'université Grenoble Alpes (UGA).Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Le sens des mots, un podcast des Éditions de l'ENS de Lyon
Les peintures de la grotte ornée d’Altamira découvertes en 1879, véritable chef-d’œuvre de l’art paléolithique, n’ont cessé d’interroger chercheurs, artistes et grand public. Les bisons polychromes, chevaux et cervidés représentés dans ce haut-lieu de l’art pariétal ont marqué les débuts mouvementés de la reconnaissance de l'art du Paléolithique supérieur. Comment penser cet « art avant l’art » ? Comment qualifier ces œuvres des origines dont la réalisation est antérieure et irréductible au concept d’art qui est le nôtre aujourd’hui ? Quels concepts faut-il mobiliser pour analyser ces productions artistiques dans leur spécificité ? Comment enfin, de Moore à Picasso l’art moderne a-t-il pu rencontrer l’art le plus ancien en nous forçant à réviser une conception linéaire de l’histoire de l’art ? Le sens des mots donne la parole à Audrey Rieber à l'occasion de la parution de l'ouvrage collectif qu'elle a dirigé, L'art avant l'art. Le paradigme préhistorique. Audrey Rieber nous parle de l'ouvrage en trois mots : support, œuvre et histoire.Audrey Rieber est maîtresse de conférences en philosophie à l’ENS de Lyon et membre de l’Institut d’histoire des idées et des représentations dans les modernités.
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