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  • Aujourd'hui en France - Dimanche a compté les jours, « soixante-sept » précisément après la démission du gouvernement Attal, « Barnier rend enfin sa copie » et elle « demeure très marquée à tribord » affirme Le Parisien.

    Premier enseignement pour Le Journal du Dimanche, « un air de 'déjà-vu', avec la reconduction de sept ministres du gouvernement sortant », une équipe qui selon le JDD « ressemble furieusement à ce qu'elle aurait pu incarner en 2022 », elle qui respecte « une cohérence politique d'un macronisme davantage appuyé sur sa jambe droite ».

    Sur son site internet, Libération décrit un « attelage macronie-LR qui tire très à droite », « À droite toute » martèle L'Humanité quand Le Monde analyse « une équipe, loin de l'union nationale promise par Emmanuel Macron ».

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    La course à la Maison Blanche

    À un peu plus d'un mois de la présidentielle américaine, L'Express égrène les atouts de Kamala Harris pour battre Donald Trump, « les conseils d'Obama, la popularité de son colistier, l'appui de la droite anti-Trump, celui de Taylor Swift », sans oublier son « arme secrète », à savoir, « elle-même ».

    « Joviale mais sérieuse, jeune », oui, « mais expérimentée » relève l'hebdomadaire quand dans Le Point, François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la Recherche Stratégique, assure que la vice-présidente actuelle « n'a pas de politique étrangère », en tout cas « pas encore » précise-t-il, sur ce thème, Le Point s'interroge, les deux candidats ne sont-ils pas « bonnet blanc et blanc bonnet ? »

    Autre interrogation soulevée par L'Express, « la nouvelle tentative d'assassinat est-elle une aubaine pour Donald Trump ? », peut-être, « à l'heure où les derniers sondages le voient marquer le pas face à sa rivale démocrate ».

    Le procès des viols de Mazan à la Une également

    Et Marianne qui se demande, « les violeurs sont-ils des hommes ordinaires ? », dans un dossier consacré à l'affaire, le magazine dissèque le profil des 50 accusés qui comparaissent aux côtés de Dominique Pélicot... « âge moyen... 47 ans... retraités, plombiers, électriciens, boulangers, correspondant de presse, infirmier, barman... » la liste est longue et « sorte de preuve », s'il en fallait une, souligne Marianne « que les violeurs peuvent être n'importe qui : nos amis, voisins, collègues, amants, nos frères ou nos pères ». Dans « Les 50 » comme on les identifie désormais, il y a selon l'hebdomadaire « ceux qui avouent et ceux qui nient », « des enfances violentées et des enfances heureuses », « les intégrés et les délinquants », difficile de dresser un profil type du violeur, c'est plutôt un « sordide portrait de groupe composé de monsieur Tout-le-Monde », et c'est à lire cette semaine dans Marianne.

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    Le magazine l'Équipe titre ce samedi sur « Le choc Cheptegei »

    Dans son édito, Géraldine Catalano n’hésite d’ailleurs pas à établir selon elle « un parallèle qui pique les yeux », « d’un côté, Gisèle Pélicot, une septuagénaire héroïne, érigée en symbole de courage, de l’autre, Rebecca Cheptegei, une athlète ougandaise dont l’assassinat au Kenya a horrifié le monde ». « On s’en doute » poursuit la rédactrice en chef, « la déferlante MeToo a des effets contrastés selon que l’on réside dans telle ou telle partie du globe ».

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    L’Équipe s’est ainsi rendu en Ouganda

    Là où « l’indignation monte contre les violences faites aux femmes, un fléau qui touche particulièrement les athlètes dans cette région du monde ». À la rencontre de proches Rebecca Cheptegei, brûlée vive par son compagnon, mais aussi de femmes et d’hommes venus exprimer leur colère. En trois ans, trois coureuses de fond ont été la cible de féminicides. « Les athlètes femmes vont à l’encontre de la norme sociale selon laquelle les hommes sont propriétaires » lance Joan Chelimo, fondatrice d’une association créée au lendemain du meurtre d’une prometteuse coureuse de fond, « mais en 2024, les femmes sont fatiguées, il faut que les hommes les laissent être des femmes ». « Les hommes » renchérit-elle, « sont effrayés par le ‘girl power’ que nous représentons ».

    L’affaire a été d’autant plus retentissante que Rebecca Cheptegei a participé au marathon des Jeux de Paris cet été

    « ENFIN, le monde est choqué ! » s’emporte une avocate qui dénonce l’impunité en Ouganda, sur les deux dernières années, « 14 681 cas de violences domestiques ont été recensés, seules 823 condamnations ont été prononcées ! » source-t-elle, avant de lâcher « Rebecca ne doit pas être morte pour rien, il faut transformer ce choc en action ».

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    Et puis on vous en parlait cette semaine sur RFI, Akissi est arrivée à Paris

    Et avec elle, « la haine d'une armée de trolls » raconte M, le magazine du Monde. Akissi, c'est le nom de cette héroïne imaginée par la scénariste franco-ivoirienne Marguerite Abouet, elle est certes moins célèbre que sa grande sœur Aya de Yopougon mais les aventures d'Akissi ont déjà connu dix tomes dans les quartiers d'Abidjan, et pour le onzième, la jeune fille débarque dans la capitale française.

    Un périple mis en avant cet été par Gallimard jeunesse sur sa page Facebook

    Et quelle ne fut pas la surprise de l'éditeur et de l'autrice à la découverte de « centaines de commentaires racistes postés en réponse à la publication ». « Un déferlement révélateur du climat anti-immigration en France » peut-on lire dans le supplément du Monde. Mais pas de quoi décourager Marguerite Abouet qui dans ces quelques lignes rappelle un dicton transmis par sa mère et qu'on a également beaucoup entendu sur nos antennes en début d'année à l'occasion de la CAN : « découragement n'est pas ivoirien ».

  • Pas de surprise, c'est à la quasi unanimité que les hebdomadaires font leur Une avec une photo du nouveau Premier ministre. Le Point le surnomme « le régent », et se demande « s'il peut nous sortir de là ». « Comment tenir trois ans ? » s'interroge de son côté l'Express, à côté d'une caricature de Michel Barnier portant Emmanuel Macron sur ses épaules. « La droite est de retour », claironne le Figaro Magazine, qui se demande tout de même si Michel Barnier « peut réussir ». Quant à l'hebdomadaire Marianne, il divise sa Une en deux. Moitié pour Michel Barnier, « en intérim » nous dit-on, moitié pour Emmanuel Macron, « en sursis ». « Pour nommer Michel Barnier », ajoute Marianne, « le chef de l'État a bien dû dealer avec Marine Le Pen. Le voilà pieds et poings liés, au Rassemblement National, premier en nombre de députés, mais aussi aux Républicains, qui représentent moins de 5% des électeurs et qui s'imaginent tous au gouvernement ».

    Cohabitation inédite

    Pour mesurer la popularité de Michel Barnier, la Tribune Dimanche publie un sondage, selon lequel le nouveau Premier ministre entame sa mission avec « 34 % d'opinions favorables ». « Alors qu'Emmanuel Macron regagne deux points ». Que va donner cette cohabitation inédite ? Le Nouvel Obs est loin d'être enthousiaste : « les deux hommes pourront bien jouer la comédie de la vraie-fausse cohabitation, cela n'aura des incidences que sur la forme, pas sur le fond. Michel Barnier ne devrait proposer que la prolongation du jeu macronien, tout en étant sommé de donner des gages au Rassemblement National ». C'est aussi le sentiment du Point, selon lequel « la droite approuve et vante son sens du consensus ». « Malgré son penchant rigide, voire austère (...) cet ancien du Quai d'Orsay, ne serait pas du genre à aller au bras de fer ». C'est en tout cas ce que l'entourage du président aurait assuré à Emmanuel Macron. Enfin, Marianne, sans enthousiasme, trouve tout de même quelques qualités au nouveau Premier ministre : « il n'y a aucune raison de penser », nous dit l'hebdomadaire, « qu'il ne tentera pas sincèrement d'affronter une situation que beaucoup d'autres ont fuie, pour ne pas compromettre leurs chances à la présidentielle ».

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    « Voitures de sang »

    À la Une également, le calvaire des Soudanais. De nouveau confrontés à la guerre depuis un an et demi. Confrontés à la guerre et à la famine... L'ONU et les organisations humanitaires ne cessent de tirer la sonnette d'alarme, mais rien ne semble pouvoir tirer les soudanais de ce cauchemar. Témoin cet article paru dans le XXI, intitulé « Voiture de sang du Soudan, symptôme d'une hécatombe ». De quoi s'agit-il ? Il s'agit de voitures venues du Soudan, « neuves et sans plaque d'immatriculation », « des voitures volées, qui apparaissent au Tchad, depuis un an et demi sur les marchés, au bord d'une route », « ou roulant à tombeau ouvert dans le désert », raconte l'envoyé spécial de XXI. « Elles disparaissent une fois qu'une nouvelle vie leur a été inventée, une plaque d'un pays tiers rivetée, une carte grise falsifiée, ou la vie de leurs anciens propriétaires effacée ». Certains de ces véhicules ont été « pillés à l'état soudanais », d'autres à des « particuliers », ou encore « rachetés à des réfugiés qui vendent tous leurs biens pour se payer à manger ». Pire encore... « des hommes d'affaires se bousculent pour acheter ces "voitures de sang" dont certains des propriétaires ont été tués ». Comme ce gros 4X4, dans lequel « on aurait retrouvé des passeports tachés de sang, de trois enfants et de leur mère ». Les FSR, les Forces de soutien rapide, des paramilitaires opposés à l'armée régulière, seraient particulièrement actives dans ce trafic, selon un témoin. Il dit les « voir passer chaque jour dans son village avec des dizaines de voitures, qui vont toutes au Tchad »...

    Le courage et l'exil

    Enfin M, le supplément du Monde, a rencontré trois jeunes iraniennes confrontées à l'exil. Trois jeunes actrices qui ont « secrètement joué » dans « Les graines du figuier sauvage », du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof, qui a obtenu à Cannes le Prix Spécial du Jury. « Elles ont dû fuir précipitamment l'Iran, laissant leurs familles derrière elles. Elles vivent aujourd'hui à Berlin », précise M. Avant de jouer dans ce film, « elles ne s'étaient jamais rencontrées ». Mais après la mort de Mahsa Amini, il y a tout juste deux ans, « les trois actrices avaient décidé de ne plus accepter de compromis avec le pouvoir ». « Si j'avais accepté de porter le foulard sur scène ou devant la caméra », explique l'une d'entre elles, « cela serait revenu à normaliser ce qui, depuis des années, est l'outil de répression des femmes ». Leur courage leur a coûté cher, elles ont dû quitter l'Iran sans dire au revoir à personne, pour prendre la route de l'exil. Tout comme le réalisateur, Mohammad Rasoulov, dont le film « Les graines du figuier sauvage » sort mercredi en France.

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  • La photo de Michel Barnier est en Une de la Tribune Dimanche et du Journal du Dimanche. Costume sombre, se tenant droit, il déclare à la Tribune Dimanche « J'ai une grande liberté », ce que semble aussitôt démentir Marine Le Pen dans le même journal. « Ce gouvernement sera sous surveillance », annonce la patronne du Rassemblement national dans une longue interview. « Nous avons posé nos exigences », ajoute-t-elle, « et nous ne les changerons pas ».

    Le Journal du Dimanche, de son côté, a obtenu quelques déclarations de Michel Barnier, dans les heures qui ont suivi sa nomination. « Chaque citoyen est important », dit-il. Son slogan : « respecter les Français, faire respecter la France ». Rien de surprenant donc de la part de celui qui dit aborder sa mission « avec le calme des vieilles troupes », et qui assure « qu'il écoutera tout le monde ».

    Le nouveau Premier ministre fait la Une de l'actualité en France, mais pas pour Aujourd'hui en France Dimanche qui lui préfère Tony Estanguet, le président du comité d'organisation de Paris 2024, sacré « homme de l'été ». « Il va clore ce soir, au Stade de France, les plus folles semaines de sport que la France ait jamais connues et durant lesquelles tout lui a réussi ». Pour un peu, Aujourd'hui en France Dimanche lui prédirait un avenir politique. « Ceux qui l'ont côtoyé », nous dit-on, « sont unanimes : ils le voient capable de faire tout, ou presque ».

    Charnier et famine

    Mais pendant les folles semaines olympiques que la France a traversé, le monde a continué de tourner. Et il tourne plutôt mal, si l'on en croit la presse hebdomadaire. « Inondations, famine, épidémie de rougeole, pénurie de médicaments », énumère le Nouvel Obs, pour lequel « la pire crise humanitaire du monde ne sévit pas au Moyen-Orient ou en Ukraine, mais au Soudan ».

    « Khartoum la capitale a été rasée par la guerre, près de 15 000 soudanais ont été massacrés, et les charniers sont visibles sur les images satellites », précise Sara Daniel, grand reporter, qui ajoute : « plus de 10 millions de Soudanais ont fui leur foyer, la famine pourrait être plus meurtrière que celle qu'a connue l'Éthiopie dans les années 1980 ». Mais « malgré ce tableau apocalyptique, il y a peu de chances que la situation préoccupe à temps l'opinion publique internationale et ses diplomates », conclut le Nouvel Obs.

    Un mur de 50 kilomètres

    Le monde tourne mal et les exemples ne manquent pas. Paris Match s'est rendu à la frontière entre Haïti et la République dominicaine. « Scellée à sa voisine par la géographie, la République dominicaine rêve de larguer les amarres », explique l'hebdomadaire. « Se couper du pays le plus pauvre des Amériques, elle qui est la première destination touristique des Caraïbes. À l'ouest, la misère et la noirceur des gangs. À l'est, la croissance et la blancheur des plages ? », interroge Paris Match qui nous parle de ces « 170 kilomètres » de frontière que les autorités dominicaines rêvent de rendre « étanches ». Cela en construisant un mur, fait de béton et de grillage, et qui compte déjà « une cinquantaine de kilomètres ».

    Mais comme partout dans le monde, un mur ne suffit pas à décourager ceux qui fuient la misère ou la guerre. Beaucoup d'Haïtiens tentent et parviennent à le franchir. Et ce n'est pas la seule épreuve qu'ils affrontent. Auparavant, ils doivent traverser une rivière, une étape dangereuse pour ces Haïtiens qui, pour la plupart, « ne savent pas nager », nous explique Paris Match. L'hebdomadaire publie la photo d'une famille qui sort de l'eau, un homme, deux femmes dont l'une est enceinte, et deux jeunes enfants dont un bébé. « Expulsée le matin même », précise l'hebdomadaire, cette famille tente de revenir en République dominicaine où elle a vécu trois ans ».

    « Les femmes vont sauver l'Iran »

    Dernière étape pour cette revue de presse : l'Iran. « Les femmes vont sauver l'Iran », affirment, d'une même voix, l'actrice Zar Amir et l'écrivaine Azar Nafisi, dans le Nouvel Obs. Deux iraniennes qui vivent en exil. La première en France, la seconde aux États-Unis. Deux femmes qui expriment leurs espoirs, « deux ans après la mort de Mahsa Amini, et le mouvement Femmes, vie, liberté ».

    Pour Azar Nafisi, « les femmes iraniennes ont découvert leur pouvoir. Elles descendent dans la rue sans savoir si elles rentreront vivantes et couvrent le son des balles avec leurs chansons. Elles incarnent une autre forme de révolution, non violente. Si une seule mèche de cheveux peut leur valoir une centaine de coups de fouet, la torture ou une balle entre les yeux, c'est le signe même de leur puissance. Le régime les craint, il voit dans leurs corps un danger », assure Azar Nafisi.

    « Quel futur imaginez-vous pour l'Iran ? » demande le Nouvel Obs à Zar Amir. « Je suis très enthousiaste », répond-elle. « Une page s'est tournée et on ne reviendra pas en arrière, même si on doit le payer cher. Les femmes vont sauver l'Iran ».

  • À l'heure de la rentrée, il va falloir sortir les calculatrices et réviser les soustractions, puisque « pour 2025, il faudra au moins 20 milliards d'euros d'économies » : c'est la première leçon donnée, dans les colonnes d'Aujourd'hui en France Dimanche, par le ministre démissionnaire des Comptes publics. « Aucun gouvernement ne pourra, selon Thomas Cazenave, s'exonérer de la poursuite des efforts pour réduire le déficit. » Il va donc falloir calculer vite, puisque le projet de budget pour l'an prochain doit être présenté au Parlement dans un mois pile, et qu'aucun nouveau gouvernement n'est pour l'instant installé. Celui qui doit bientôt partir a donc proposé, en attendant, un budget identique à cette année, qui pourra être modifié par la future équipe gouvernementale.

    Mais « rien ne dit que la France accouchera d'une loi de finances en bonne et due forme », prévient L'Express, qui rappelle que le texte devra être adopté par les parlementaires. C'est « un 110 mètres haies qui s'annonce, d'après le magazine, avec vent de face, sans échauffement, et dans un stade globalement hostile, quel que soit le dossard de celui ou de celle qui portera le texte ». Dans ses pages, L'Express schématise les différents scénarii institutionnels envisageables, en fonction d'un vote favorable ou non. « Le rejet du budget aurait l'effet équivalent à celui du vote d'une motion de censure », concluent deux professeurs de droit public cités par l'hebdomadaire.

    « Budget : la France ingérable » en Une de L’Express, « La bombe à fragmentation » titre Le Nouvel Obs, « La France sur un volcan » en couverture du Point

    Pour éviter, comme le redoute L'Express, un « chaos fiscal doublé d'une crise institutionnelle », Le Nouvel Obs réfléchit donc aux mesures sur lesquelles des « pourparlers » pourraient s'engager. Des économies seraient notamment possibles avec les « rentes indues » : la taxe sur les superprofits de l'électricité, qui a été « mal conçue », selon le magazine, ou l'impôt sur les revenus du capital qui « pourrait augmenter de quelques points » au-delà de 30%. Des mesures qui pourraient rapporter, d'après Le Nouvel Obs, « entre 5 et 10 milliards d'euros ».

    Le problème, pour Le Point, c'est que « la pression fiscale » en France est déjà « la plus élevée d'Europe ». L'hebdomadaire reconnaît pourtant qu'il faut faire des économies, « parce que sans cela, l'Etat n'aura plus beaucoup de marge de manœuvre », entre la « charge des intérêts de la dette » en hausse et le risque, pointé par un économiste cité par Le Point, d'une nouvelle dégradation de la note de la France par les agences. « Gare au crash », prévient donc Le Point, qui mentionne aussi l'inquiétude des patrons. « Depuis la dissolution, 60% des entreprises de taille intermédiaire ont choisi, précise le magazine, de suspendre tout ou partie de leurs investissements en attendant d'y voir plus clair. » L'autre mise en garde, rappelée dans tous les articles, concerne aussi la Commission européenne, qui attend, d'ici le 20 septembre, le plan budgétaire des Etats membres pour les prochaines années. La France porte déjà un bonnet d'âne, puisqu'elle est visée par une procédure de déficit excessif lancée par le Conseil européen, fin juillet.

    Bernard Cazeneuve, encore Premier ministre ?

    Bref, la classe est désordonnée, et pourtant... Le directeur de l'établissement, Emmanuel Macron, n'a pas encore désigné de nouveaux professeurs. Tous les médias s'impatientent : le président devait annoncer le nom du ou de la nouvelle cheffe du gouvernement en début de semaine... Puis peut-être d'ici vendredi... Ce sera désormais après la rentrée, « au plus tard mercredi », d'après Le Journal du Dimanche, qui remarque l'allure « détendue » d’Emmanuel Macron depuis son déplacement en Serbie ; signe, selon certains, qu'il a déjà fait son choix. Mais lequel ? « On a le sentiment que personne ne veut se mouiller », constate l'ancien ministre Clément Beaune, dans Le Point.

    Un nom revient pourtant avec insistance : Bernard Cazeneuve, l'ancien Premier ministre de François Hollande. L’hypothèse « divise » le Parti socialiste, titre Le Monde, et elle n'est pas validée par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui continue de soutenir la candidature de Lucie Castets, choisie par le Nouveau Front populaire. « Pour que son arrivée à Matignon soit perçue comme une bonne nouvelle, écrit Le Monde, encore faudra-t-il que Bernard Cazeneuve puisse proposer l'abrogation de la réforme des retraites, l'augmentation du smic ou la restauration de l'impôt de solidarité sur la fortune. » Autant de « lignes rouges » listées par des opposants. « C'est un homme de qualité », reconnaît tout de même Nicolas Sarkozy, dans Le Figaro. Mais l'ancien président dit vouloir un « Premier ministre de droite ».

    D'autres bons élèves sont cités, comme Karim Bouamrane, « le "Barack Obama" de Saint-Ouen », titre Le Nouvel Obs, qui estime que « l'ambitieux maire socialiste, nouvelle coqueluche de la gauche anti-Mélenchon, a vu sa cote grimper en flèche » depuis les Jeux olympiques. Certains articles mentionnent aussi Didier Migaud, le président de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique : hypothèse écartée par l'une des sources du JDD. « Le président a-t-il envie d'un Premier ministre ? », se questionne finalement Laureline Dupont, dans L'Express.

    S’inspirer des Jeux olympiques et paralympiques

    On en vient à se demander s'il ne faudrait pas adopter, avec la classe politique, la méthode de Caroline Goldman : Le Nouvel Obs consacre sa Une à cette psychologue pour enfants et adolescents qui prône, selon le magazine, « un retour à l'autorité », et qui s'oppose à « l'éducation positive ». Une psychologue de plus en plus médiatisée mais aussi controversée, explique Le Nouvel Obs, notamment lorsqu'elle relativise l'existence des troubles neurodéveloppementaux de l'enfant (par exemple, le trouble du spectre autistique ou le trouble de l'attention).

    La rentrée est bien là, et seuls quelques articles et éditos nous rappellent encore que la France est portée, cet été, par la magie des Jeux olympiques et paralympiques. « Les Français souhaitent que les hommes politiques s'inspirent du respect des règles, du respect des adversaires et adoptent l'esprit d'équipe », écrit Ruth Elkrief dans Aujourd'hui en France Dimanche. « En renonçant à l'esprit partisan, les dirigeants politiques permettront aux Français de penser que la magie des JO n'aura pas été que le songe d'une nuit d'été », ajoute Bruno Jeudy dans La Tribune Dimanche. Reste à savoir s'il n'est pas trop tard pour éviter le 0 pointé.

  • La nostalgie des hebdos s’incarne, à travers une gueule, un regard, et aussi un ego immortalisé par les Guignols de l'Info :

    Ces louanges qu'Alain Delon n'aura pas lues, elles tapissent les Unes et les pages intérieures des principaux hebdos - nos confrères de l'Obs, du Point, du Figaro Magazine, de L'Express, de La Croix Hebdo retracent quasiment tous la carrière et la vie privée de l'interprète du Samouraï enterré le 24 août... de ses relations compliquées avec les femmes et ses enfants, parfois son amitié trouble avec l'homme politique d'extrême droite Jean-Marie Le Pen.

    Des dossiers spéciaux qui sont surtout l'occasion de ressortir une icône du passé : Alain Delon torse nu, trempé de sueur et d'eau salée, les muscles bandés à la barre du voilier où se jouera le drame de Plein Soleil. L'acteur prête son charme et son regard ténébreux à Tom Ripley, l'antihéros du film de René Clément tourné en Italie il y a 65 ans déjà.

    L'Humanité Magazine revient de son côté trois décennies en arrière

    Avec l'interview d'un rappeur devenu rare.

    MC Solaar fera son énième retour à la fête de l'Humanité, 32 ans après sa dernière apparition au festival... Et dans cet entretien, le rappeur nostalgique aux accents bucoliques déplore la montée de l'extrême droite en France : « Plus les régimes sont autoritaires, moins la culture a le droit de parler », dit-il... MC Solaar qui veut laisser de la place aux « questions écologiques » dans ses textes. Il sera sur scène dans trois semaines au festival du journal de gauche.

    La gauche française fascinée par les dictateurs selon L'Express

    L'hebdo libéral affiche à sa Une Staline, Mao, Fidel Castro, Pol Pot... « les anticapitalistes s'entichent de régimes socialistes souvent sanguinaires »... l'occasion pour L'Express d'étriller « le socialisme du XXIe siècle promu par Hugo Chavez au Venezuela, [qui] s'est achevé comme les expériences du XXe siècle : en dictature ».

    Et le magazine de tirer le « bilan désastreux » de Fidel Castro, Nicolas Maduro, et Evo Morales accusés d'avoir « provoqué misère et chaos » en Amérique Latine... L'Express s'inquiète d'une potentielle arrivée de « Jean-Luc Mélenchon et de sa clique » au pouvoir, en tirant un trait d'union entre les dirigeants socialistes latino-américains et les Insoumis qualifiés de « danger pour [la France] ».

    Il faudrait d'ailleurs « tourner la page Macron et Mélenchon, délaisser Jupiter et Robespierre » : les propos sont de Raphaël Glucksmann dans une interview au Point. L'eurodéputé, qualifié de « nouveau chantre de la social-démocratie », « somme la gauche de rompre enfin avec La France Insoumise » selon l'hebdo conservateur. Raphaël Glucksmann qui voit le Nouveau Front Populaire comme une « unité d'action électorale contre l'extrême droite ».

    Dans la foulée de cet entretien avec Raphaël Glucksmann, autre interview, autres tacles dans Le Point, ceux de Sophia Aram. L'humoriste dénigre la « secte mélenchonniste » et « la soumission des sociaux-démocrates ». Sophia Aram qui conspue « une extrême gauche totalitaire et stupide » qui s'autorise « les mêmes violences que l'extrême droite », selon elle.

    Lucie Castets tente d'exister pour Matignon

    Long format dans L'Obs et dans L'Express sur la haute fonctionnaire de 37 ans, propulsée candidate du Nouveau Front Populaire au poste de Premier ministre. La défenseure des services publics qui débat avec les partis du NFP et se débat face à leurs divisions. L'Obs révèle que Lucie Castets « travaille d'arrache-pied » : « groupes de travail » qui « planchent sur des plans d'actions en matière de Pouvoir d'achat, éducation, santé, transition écologique ». L'économiste Lucas Chancel fait partie de « cette équipe Castets » qui a pour objectif d'aboutir « à des mesures concrètes pouvant être mises sur la table dès la nomination de Lucie » dit-il. Un autre des proches de Lucie Castets confie : « nous préparons un scénario où elle serait appelée dans quelques mois, après la chute d'un gouvernement de droite ».

    La nomination du nouveau Premier Ministre qui pourrait arriver après les Jeux Paralympiques...

    La trêve sportive qui pourrait se prolonger... dans un beau reportage photo de Louis Canadas, M, le magazine du Monde, retrace les images des Jeux Olympiques, « un moment suspendu » qui a « transfiguré la capitale en cité idéale ». Le photoreporter a sillonné Paris pendant toute la quinzaine et capturé la ferveur et la fête populaire des JO, comme lors de la course cycliste suivie par des milliers de spectateurs qui ont transformé la Butte Montmartre en Alpe-d'Huez le temps d'une journée.

    Pas de nostalgie en revanche dans L'Equipe Mag. Le supplément du journal des sports est déjà en mode Paralympique. Portraits du triathlète malvoyant Thibaut Rigaudeau et de son guide Cyril Viennot... leurs épreuves : 750 mètres de natation dans la Seine attachés par un élastique, 20 kilomètres de vélo tandem, et 5 kilomètres de course à pied attaché par la taille. Top départ le 2 septembre du pont Alexandre-III. Pour gagner il faut donc beaucoup de complicité comme le confirment les Français Thibaut Rigaudeau et Cyril Viennot. Parfois même un peu trop : sur Instagram, Cyril Viennot ancien champion du monde chez les valides en rigole : « quand on est guide d'un athlète malvoyant il faut aimer transmettre. J'ai brillamment réussi [en refilant] ma gastro à Thibaut la semaine dernière ».

    La Croix L'Hebdo se met aussi « dans les roues de nos champions » à l'occasion d'un reportage en immersion avec L'équipe de France de tennis-fauteuil. Trois mois de préparation avec le capitaine Yannick Noah et ces joueurs qui veulent être de la sélection paralympique. Parmi eux, Stéphane Houdet, 53 ans, triple champion paralympique du double. Le vétéran ne veut pas passer le relais à la jeune génération, dans un monde où le sport et la performance prennent le pas sur le handicap.

    Mais ce sont parfois les infrastructures qui mettent au pas les personnes handicapées : L'Express revient sur ces transports parisiens toujours inaccessibles aux personnes dites à mobilité réduite, des hommes et des femmes en fauteuil roulant ou à moitié paralysée qui se confrontent au métro, aux centaines de marches d'escaliers, aux escalators en panne et à l'absence d'ascenseurs... 22 millions d'euros ont été investis pour adapter près de 1800 arrêts de bus. Une déception pour ces usagers alors que seules 29 stations de métro sur les 320 que comptent le réseau francilien sont entièrement accessibles. L'association APF France Handicap s'énerve : « Pourquoi la France n'en est pas capable ? » en comparant Paris à Londres, qui a réussi à rendre son métro accessible à hauteur de 18% (pour 272 stations), malgré un réseau plus ancien et enfoui plus profondément que celui de Paris.

    Dans Le Guépard, Alain Delon sous les traits de Tancrède disait : « il faut que tout change pour que rien ne change ».

    En matière de transports et d'accessibilité à Paris, on peut le dire : rien ne change pour que rien ne change.

  • « Alain Delon, étoile du cinéma français est mort », annonce le Monde, au dessus d'une photo en noir et blanc de l'acteur. « Personnage tout autant qu'artiste », « il aura vécu son art avec une intensité sans égale ». « Alain Delon, monstre sacré du cinéma, est mort à 88 ans », titre de son côté le Parisien, qui a également choisi une photo de l'acteur en noir et blanc et qui lui rend hommage, estimant « qu'il laisse derrière lui une carrière exceptionnelle, mais aussi une vie extrêmement romanesque ». « Il n'appellera pas aujourd'hui », poursuit le Parisien. « C'était un rituel : lorsqu'on publiait un article sur lui, Alain Delon décrochait son téléphone pour remercier. Numéro masqué, mais voix inimitable, grave, incandescente, magnétique ». « Il prend le large », annonce de son côté Libération, avec là encore une photo en noir et blanc, sans doute plus adaptée que la couleur, pour rendre hommage à l'acteur dont Libération nous parle ainsi : « Figure tutélaire du cinéma, symbole d'une masculinité ombrageuse, l'acteur au charisme fou a enchaîné les chefs-d'oeuvre, de "Plein Soleil" au "Guépard" en passant par le Samouraï ou "Rocco et ses frères". On avait fini par le croire immortel, poursuit le quotidien. « Il nous avait pourtant prévenu : "Un héros doit toujours savoir mourir" ».

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    Article 68

    « Mélenchon-Macron, le chantage de la destitution », titre la Tribune Dimanche, avec en Une la photo du président français et du leader de La France insoumise, qui affichent tous deux un air préoccupé. Il y a de quoi, puisque depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, en juin, la France navigue à vue, faute de gouvernement. Et certains, visiblement, trouvent le temps long. C'est le cas des Insoumis, dont Jean-Luc Mélenchon, qui signent une tribune, dans la Tribune Dimanche, intitulée « Démettre le président plutôt que nous soumettre ». « Emmanuel Macron serait sur le point de nommer un chef de gouvernement sans tenir compte du résultat des dernières élections législatives qu'il a perdues »... déplorent les Insoumis. Pour rappel, c'est la coalition de gauche, le Nouveau Front populaire, qui est arrivé en tête du scrutin... mais il semble bien qu'Emmanuel Macron ne choisira pas comme Première ministre Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire. La France insoumise parle d'ores et déjà de « coup de force institutionnel contre la démocratie ». Et juge « que la cause de cet abus de pouvoir doit être sanctionnée, c'est-à-dire le président de la République lui-même ».... Comment le sanctionner ? « Grâce à l'article 68 de la Constitution » répond la tribune de La France insoumise. « Cet article défini les conditions de la destitution du chef de l'État, en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatibles avec l'exercice de son mandat ». Ceci étant, la procédure de destitution n'est « pas si simple » nous explique la Tribune Dimanche. Pour avoir une chance d'aboutir, « la proposition doit être adoptée par les deux assemblées, puis être votée à la majorité des deux tiers par les parlementaires réunis en Haute Cour ». Et il faudrait aussi attendre « le début de la session parlementaire début octobre ».

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    Barbarie d'État

    En Afghanistan, cela fait désormais trois ans que les talibans ont repris le pouvoir. C'est le sujet de l'éditorial du Point, qui parle de l'Afghanistan, comme du « pays qui détestait les femmes ». « Voilà plus de mille jours », nous dit-on, « que les talibans ont interdit aux filles de plus de 12 ans de fréquenter les écoles en Afghanistan, mille jours qu'ils ont réintroduit la barbarie d'État dans ce grand pays d'Asie centrale, transformée en un "émirat islamique" ». « Quelle naïveté des dirigeants occidentaux », déplore le Point, « qui croyaient dur comme fer que la nouvelle génération islamiste serait plus "modérée" que la précédente ! Impatients de se retirer du pays, les Américains ont fermé les yeux sur le drame qui se préparait. Si incroyable que cela paraisse, l'accord conclu le 29 février 2020 au Qatar, par les émissaires du président Donald Trump avec les talibans, ne faisait aucune mention du droit des femmes ».

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    Emmurées vivantes

    Paris-Match de son côté s'est rendu sur place... L'envoyée spéciale de l'hebdomadaire a notamment rencontré Zeinab, « une adolescente de 13 ans qui a perdu le sourire depuis qu'elle ne peut plus aller à l'école ». « Elle est prostrée dans la pièce unique où vit sa famille, dans un quartier pauvre de l'ouest de Kaboul ». « Dans l'espoir de la consoler », poursuit Paris Match, « sa mère lui répète sans y croire, que les talibans seront un jour chassés, luttant contre le sentiment d'abandon qui a envahi des millions d'Afghanes. Depuis qu'elle ne peut plus étudier, Zeinab se lève chaque matin à 4 heures, pour travailler dans une fabrique de tapis. Douze heures par jour (...) pour à peine plus d'un euro, précise l'hebdomadaire qui se désole : Sans avenir, exploitée, coupée de ses amis, la fillette a sombré dans la dépression, ce mal mystérieux devenu l'ultime prison dans laquelle les talibans ont précipité les femmes, après les avoir emmurées vivantes ».

  • « Paris c'était magique », s'exclame la Tribune Dimanche, qui espère que la France saura « garder la flamme », « cette parenthèse enchantée aura » nous dit-on, « fait du bien à tout le monde ». Tony Estanguet, le patron du comité d'organisation, est tout sourire. « Acteurs publics, privés, monde sportif, tout le monde a vraiment joué le jeu », affirme-t-il. « Mais le petit supplément d'âme c'est beau, et ça, on ne le maîtrisait pas, donc merci les Français ! »

    Pour Le Journal du Dimanche, la France est allée « jusqu'au bout du rêve », alors qu'Aujourd'hui en France Dimanche salue le « bouquet final » : « le sacre historique des volleyeurs et d'Althéa Laurin, en taekwondo, qui permet à la France de battre son record du nombre de médailles d'or ».

    « Ce dimanche matin, c'est un mélancolique chant de départ qui flotte dans l'air », ajoute Aujourd'hui en France, après avoir rappelé que le tube de Johnny Hallyday « Que je t'aime » « est entonné après chaque victoire tricolore ». « Paris », ajoute le journal, s'apprête à baisser le rideau sur des Jeux qui ont transformé la ville en une immense chorale. Des stades aux bassins, des podiums aux gradins, rarement la France n'avait autant chanté d'une même voix ».

    Moment de grâce

    Les hebdomadaires ne sont pas en reste. Le Point fait sa Une avec Léon Marchand, jeune homme blond au sourire tranquille, 22 ans, et déjà quatre médailles d'or olympique autour du cou. Le Point qui s'émerveille face à cette France « qui croit en elle ». « Une capitale resplendissante, des spectateurs enthousiastes, des performances exceptionnelles... Les Français auraient-ils retrouvé la joie de vivre ? » s'interroge l'hebdomadaire qui a ouvert ses colonnes à quatre écrivains, dont Pascal Bruckner, qui lui aussi s'émerveille : « la France connaît un moment de grâce inattendu », dit-il, « alors que beaucoup prédisaient le pire, ergotant sur les problèmes logistiques et s'agaçant des perturbations dans les transports. Or, nous avions tout prévu, tout anticipé. Tout, sauf le succès. »

    Pour Daniel Rondeau, écrivain lui aussi et « adepte de la boxe », nous dit-on, « ce sont les rêveurs qui ont gagné ». « Un grain de folie leur disait qu'il fallait transformer la ville en terrain de jeu des champions, ils l'ont fait. Montmartre, Versailles, les Invalides, la Seine et la tour Eiffel sont devenus le décor naturel d'un incroyable parc Olympique. »

    Bulle olympique

    Et pourtant le contexte ne semblait pas favorable. Gouvernement démissionnaire, impasse politique... avant les Jeux, la France allait plutôt mal.

    Le Nouvel Obs le rappelle et se réjouit de cette « ferveur retrouvée quelques semaines après s'être déchiré lors de la dissolution de l'Assemblée nationale ». L'hebdomadaire se réjouit aussi de cette « nation qui retrouve le goût de l'autre, et accueille le monde à bras ouverts, après avoir failli porter l'extrême droite au pouvoir ». L'historien Pascal Blanchard, parle, lui, d'une « parenthèse enchantée », « qui s'est manifestée ces derniers jours par le selfie des pongistes sud et nord coréens. Tout peut arriver dans les Jeux », dit-il. « Mais qu'on ne se fasse pas d'illusion, cette bulle olympique ne dure que quinze jours. »

    L'Express nous explique d'ailleurs « pourquoi les JO ne changeront pas les Français ». « Hélas », se désole l'hebdomadaire, « les Jeux Olympiques ne sont bien souvent qu'une trêve dans l'histoire du pays organisateur. Pronostiquons donc qu'après cette parenthèse enchantée, la France retournera vite à ses turpitudes politiques, à son allergie des têtes qui dépassent comme à ses penchants pessimistes. »

    « Ne boudons pas cette communion populaire, qui aura fait oublier les déboires du quotidien » ajoute toutefois Marianne, mais « ce n'est pas la victoire de Teddy Riner qui va redonner du lustre au parcours d'Emmanuel Macron, quand bien même ce dernier en a fait des tonnes pour être sur la photo. La dernière médaille remise, il lui faudra redescendre sur terre et assumer les lendemains d'une double bérézina électorale, dont il est le premier acteur et la première victime », conclut Marianne.

    Été 1998

    Le chef de l'État n'aurait-il donc rien à espérer des JO ? Le Nouvel Obs ironise sur la question. « Rien d'étonnant », dit-il, « à ce qu'Emmanuel Macron se soit lancé, non pas dans une course aux médailles mais aux médaillés, pour récupérer un peu de la lumière projetée sur eux ». « Forcément », ajoute l'hebdomadaire, « le chef de l'État a en tête le souvenir de l'été 1998 et de la victoire à la Coupe du Monde de Football. Cet été-là, les cotes de popularité de Jacques Chirac et de Lionel Jospin avaient explosé de 10 points. »

    « Alors, même histoire en 2024 ? » interroge le Nouvel Obs. « Ce serait oublier », répond-il, « que cet "effet Coupe du Monde" s'était vite étiolé, que l'image d'une France "black-blanc-beur" pacifiée s'était rapidement effondré » et que quatre ans plus tard, le leader de l'extrême droite Jean-Marie Le Pen arrivait au « second tour de l'élection présidentielle ».

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  • C'est une « parenthèse enchantée », que saluent les journaux ce dimanche 4 aout 2024, et particulièrement la Tribune Dimanche. « Un souffle de légèreté et d'insouciance caresse et grise les têtes de nos compatriotes », nous dit la Tribune. « Les 'Marseillaises' spontanément entonnées dans les enceintes sportives trouvent un écho dans les cafés, les campings ou les cercles familiaux et amicaux ».

    « Sale temps pour les grincheux » constate le Journal du Dimanche. « Dès le lendemain de la cérémonie d'ouverture, la France entière a basculé dans une frénésie collective, et en quelques jours, les Jeux sont devenus une source de bonheur partagée, mais aussi le révélateur d'une fierté patriotique inattendue ». « Les Jeux ont fait chavirer le cœur des Français », s'exclame, de son côté, Aujourd'hui en France Dimanche. « Chaque jour est une fête populaire. Comme si nous vivions le remake du film culte "Un jour sans fin", bloqué sur le 14 juillet. Paris s'est transformé en parc d'attraction olympique, où même les policiers font la ola ».

    Autant dire que ceux qui ont fui la capitale en cette période, pour éviter les JO, ne sont pas à la fête. Aujourd'hui en France Dimanche en a interrogé quelques-uns. « J'ai l'impression de rater un moment historique », raconte ainsi Valentine. « C'est comme si j'avais été invitée à une fête et que j'avais refusé ». Quant à Philippe, il se désole : « c'est regrettable de ne pas être là pendant cette période exceptionnelle qu'on n'aura pas l'occasion de revivre ».

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    La vie ailleurs

    C'est donc une « parenthèse enchantée » que les hebdomadaires mettent à profit pour prendre du recul sur une actualité souvent anxiogène. Le Nouvel Obs se propose ainsi de « lever les yeux pour explorer les nouveaux mystères de l'Univers », grâce à l'astrophysicien David Elbaz, selon lequel « on a découvert la face cachée de l'univers ». « Aujourd'hui » dit-il, « on sait que, dans notre seule Galaxie, il y a des centaines de milliards de planètes. Il y a donc dans l'univers des dizaines de milliers de milliards de terres, des planètes rocheuses pouvant accueillir de l'eau liquide et de ce fait potentiellement habitables ». Une découverte qui nous plonge dans des abîmes de réflexion.

    « Plusieurs mystères m'empêchent de dormir », avoue l'astrophysicien. « Celui que je trouve le plus fascinant, c'est l'existence de la vie ailleurs dans l'Univers. Certains me disent : "Mais bon, qu'est-ce que ça change ?" Ça change tout », explique David Elbaz. « Surtout si on peut entrer en contact avec d'autres êtres vivants. C'est mon rêve d'enfant », avoue-t-il. Conclusion du Nouvel Obs : « ces avancées majeures "confirment "que nous ne sommes pas grand-chose, quasiment rien à l'échelle de l'Univers. Surtout, que l'infini du cosmos devrait nous inviter à l'humilité, à la conscience de la chance de notre vie terrestre et à la volonté partagée de la préservation de notre planète comme de notre espèce ».

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    Vieillir en restant jeune

    Une espèce dont certains scientifiques veulent prolonger la longévité. « Bientôt tous centenaires », s'exclame le Point, avec en Une la photo de Clint Eatswood, 94 ans, qui continue de tourner des films et n'a visiblement pas l'intention de prendre sa retraite. Le Point a aussi rencontré le sociologue Edgar Morin, 104 ans, toujours tenaillé par la « curiosité ». « Je ne sais pas pourquoi j'existe », dit-il, « pourquoi je suis dans cette pièce, en train de parler avec vous. J'ai toujours l'étonnement ». Certes, les centenaires en pleine forme ne sont pas légion, mais « il faut avoir en tête que nous allons vivre, en moyenne, 30 % de notre vie, après 60 ans », estime le gériatre Bruno Vellas, qui ajoute : « nos sociétés n'ont jamais et confrontées à une telle situation ».

    Et les scientifiques nous réservent encore de bien belles surprises... Comme la « reprogrammation cellulaire », qui « rend leur jeunesse aux cellules vieillissantes en réinitialisant leur programme épigénétique », nous explique le Point. Certains « milliardaires américains » (qui n'hésitent pas à financer la recherche) comptent sur les scientifiques, « pour mettre au point rapidement une thérapie anti-vieillissement qu'ils pourront appliquer à eux-mêmes ou à leurs enfants. » Autant dire que nous ne serons pas tous égaux dans la course à la « reprogrammation cellulaire ».

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    Country

    Et si l'on vit de plus en plus vieux, il faudra s'occuper, pourquoi pas en jouant au cow-boy... Pas comme Clint Eatswood, mais comme ces milliers de Français passionnés par « ​​​​​​​la culture western » qui, nous dit le Point, « gagne du terrain ». Les photos nous les montrent (souvent jeunes retraités) en jean, chemise à carreaux, santiags et bien sûr chapeau de cow-boy, parfois montés sur des chevaux, ou encore dansant sur des airs de country. Ils se retrouvent entre eux, à l'occasion de rassemblements de festivals, « Ici, on vient pour danser, sourire aux gens, se faire des amis, en retrouver d'autres », explique Roger. « Avant », ajoute le sociologue Jérôme Fourquet, « il y avait l'église, le parti et le syndicat. La country remplace le bal populaire, en version saloon ». Jouer au cowboy ou comment se fabriquer une petite « parenthèse enchantée », si on a raté les JO !

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  • L'heure est déjà au cocorico, avec les premières médailles françaises, dont la première médaille d'or, décrochée par l'équipe de France de Rugby à 7, une équipe qui fait la Une de tous les journaux ce dimanche. « Dupont première star », titre Aujourd'hui en France Dimanche, « le demi de mêlée des Bleus a survolé la finale de Rugby à 7, hier soir à Saint-Denis, en balayant les Fidjiens ». « La France l'adore », surenchérit l'Équipe, alors que la Tribune Dimanche salut « la France qui brille », et le Journal du Dimanche, « une moisson de médailles », car grâce au rugby, au judo et à l'escrime, les Français ont déjà 4 médailles autour du cou.

    Démonstration d'humanité

    Des JO dont l'ambition ne s'arrête pas aux performances sportives. « Le sport est un précieux outil de soft power », affirme ainsi l'Express, qui a interviewé l'Ambassadeur pour le Sport au ministère des Affaires étrangères, Samuel Ducroquet. À ses yeux, « le sport est un outil extrêmement précieux pour rapprocher les peuples, à commencer par les plus jeunes générations. C'est le cas en Afrique », ajoute-t-il, évoquant par exemple, « un partage d'expertise entre la France et le Sénégal autour de l'organisation des Jeux olympiques de la Jeunesse à Dakar, en 2026 ».

    L'Express a aussi interrogé Sebastian Coe, ancien champion de 1 500 mètres, organisateur des JO de Londres en 2012, auxquels « ceux de Paris sont », nous dit-on, « souvent comparés ». Qu'observe-t-il ? Que « le mouvement olympique est l'une des plus grandes démonstrations d'humanité, qui incarne par essence la condition humaine, la nature compétitive des individus et même des nations ». Pour Sebastian Coe, il faut « comprendre que les Jeux sont bien plus vastes que toutes les questions d'organisation ou même que les résultats. L'ambition globale doit être de créer des Jeux qui engagent, enthousiasment et même rassemblent le pays ».

    L'espoir des Démocrates

    À la Une des hebdomadaires également cette semaine : une femme, Kamala Harris. Kamala Harris ou « l'espoir anti-Trump », s'exclame le Nouvel Obs. La vice-présidente et désormais candidate à la Maison Blanche, « a démarré sur les chapeaux de roue, avec une énergie qui place soudain le vétéran Donald Trump dans le rôle du candidat âgé, rassis et grincheux ». « Le fait de voir les Républicains paniquer nous dit tout ce qu'on a besoin de savoir », ironise un député démocrate.

    De son côté le Point, nous propose le portrait d'une vice-présidente qu'il juge « effacée », mais à laquelle il s'intéresse de près, album photos à l'appui. On y voit, en noir et blanc, la petite Kamala Harris manger une glace en 1966, l'étudiante souriante en 1986, ou encore la femme de pouvoir, à son bureau de procureure générale de la Californie en 2012. « À quoi ressemblera la guerre éclair de la candidate ? » interroge le Nouvel Obs, qui répond ainsi : « À une offensive tous azimuts contre Trump ». Kamala Harris affiche, nous dit l'hebdomadaire, « un parcours de vie impressionnant. Elle racontera comment la fille d'une chercheuse indienne en cancérologie et d'un économiste jamaïcain est devenue procureure, puis procureure générale, sénatrice et enfin vice-présidente ». Et peut-être, dans quatre mois, présidente des États-Unis...

    Compromis

    La France, elle, se cherche toujours un Premier ministre. Marianne a choisi de résumer la situation dans un dessin. Un dessin de Jiho qui nous montre des hommes et des femmes se battre, bras et jambes entremêlés, avec au-dessus de ce croquis, une question : « Un futur Premier ministre se cache dans cette image. Sauras-tu le retrouver ? ».

    Trêve de plaisanterie, il faut tout de même dire que le Nouveau Front populaire a fini par se mettre d'accord sur un nom, après de longues semaines de tractations. Son choix s'est porté sur Lucie Castets, une haute fonctionnaire, que la Tribune Dimanche a interrogée chez elle à Paris. Elle se présente comme « une femme de gauche, avec des convictions féministes et écologistes ». Mais elle affirme « n'appartenir à aucun courant ».

    Toutefois, il y a pour le moment un obstacle de taille à sa nomination, la Tribune Dimanche le lui rappelle : « Emmanuel Macron considère que vous n'avez pas la capacité de gouverner, faute de majorité suffisamment solide ». Ce à quoi Lucie Castets répond : « Le président doit prendre au sérieux le résultat des élections législatives et mettre au gouvernement la formation politique qui est arrivée en tête, le Nouveau Front populaire ». Un rien langue de bois, Lucie Castets est plus claire lorsqu'il s'agit de parvenir à une majorité, elle se dit « prête à chercher des compromis avec les autres groupes, à l'exception du Rassemblement national ».

  • « JO- 5 » titre la Tribune Dimanche pour qui « les Jeux sont faits ». Le journal s'attarde sur la cérémonie d'ouverture « la plus ambitieuse de l'histoire », espérant visiblement que les Français, jusqu'ici modérément enthousiastes, vont enfin se passionner pour les Jeux de Paris, malgré la crise politique que traverse le pays. « Votons la confiance pour les JO », nous dit la Tribune Dimanche, « espérons que nous verrons venir ou revenir la flamme de l'insouciance et de l'enthousiasme chez nos compatriotes pour la cérémonie d'ouverture ».

    De son côté, le Journal du Dimanche met côte à côte le judoka multi-médaillé Teddy Riner, et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, tous deux sourient devant les anneaux olympiques, et Gérald Darmanin assure « nous sommes prêts ». « Dans cinq jours », précise le JDD, « Paris accueillera 160 chefs d'État et de gouvernement pour la cérémonie d'ouverture, observée par quatre milliards de téléspectateurs. Sous la protection de 45 000 policiers et gendarmes. Du jamais vu ».

    Enfin, Aujourd'hui en France Dimanche fait également sa Une sur les Jeux olympiques et y va aussi de sa petite pique aux « grincheux, aigris, pessimistes, pisse-froid », « les Jeux sont là à Paris, et le monde continue de tourner. Ils s'installent dans nos rues, s'imposent dans nos esprits (...) l'enthousiasme se renforce jour après jour : plus de six millions de Français ont déjà suivi le parcours de la flamme olympique », s'exclame Aujourd'hui en France.

    « Van Gogh de pacotille »

    À la Une également, Donald Trump « le survivant » Et même le « miraculé », nous dit le Point. En Une, on voit l'ancien président américain sourire, en regardant semble-t-il vers le ciel, un gros pansement blanc sur l'oreille droite, témoin de la tentative d'assassinat dont il a été l'objet il y a une semaine.

    Le Point raconte son premier meeting après cette tentative d'assassinat. « La foule se dresse, en adoration, tandis qu'il joint les mains et formule un "thank you" muet. Puis il se rassied. Il n'a même pas eu besoin de parler ». « La comparaison avec un homme qui semble en pleine possession de ses moyens est cruelle pour Joe Biden, qui, à 81 ans, a la démarche chancelante et paraît parfois absent. Trump est pourtant à peine moins âgé : il a fêté son 78ème anniversaire le mois dernier ».

    Le Point donne aussi la parole à l'écrivain irlandais Colum McCann (qui vit aux États-Unis) et qui n'a pas de mots assez durs pour les deux candidats à la Maison Blanche, qualifiant l'un de « Van Gogh de pacotille », et moquant « le pas traînant » de l'autre. « Cela fait longtemps qu'en matière de politique américaine, la métaphore incontournable est celle du combat de boxe - mais un combat entre vieux », ajoute cruellement Colum McCann.

    « Autopilotage »

    Le président français Emmanuel Macron figure également en bonne place dans la presse hebdomadaire. Emmanuel Macron, le « marcheur immobile » ironise l'Express. « Pour la première fois depuis l'élection de 2017, le maître de la Macronie ne s'appelle plus Emmanuel Macron. Le chef de l'État voulait à tout prix retarder l'échéance de sa succession. Il l'a accélérée ». « Un marcheur immobile », donc, ou plutôt un « incendiaire », selon les mots de Marianne.

    « Depuis la dissolution surprise du 9 juin, Emmanuel Macron évolue sur un champ de ruines ». Et sa responsabilité est incontestable aux yeux de l'hebdomadaire : « Trahissant le Parti socialiste, avant de le dépecer, puis rééditant la besogne avec les Républicains, il n'a jamais souhaité construire un parti fort ». Les témoignages de son entourage sont sans appel... « Le niveau de solitude et d'autopilotage est inédit », accuse un ancien conseiller. Alors qu'Alain Minc, « increvable consultant » nous dit Marianne, « assure lui-même que le président méprise 75 % des gens et jalouse les 25 % restants ».

    Chasse au bonheur

    Enfin, en ce 21 juillet, n'oublions pas que, pour beaucoup, l'heure est aux vacances. Le Nouvel Obs nous invite à « changer d'air ».« Il ne s'agit pas », nous dit l'hebdomadaire, « de déserter, mais de respirer. Peut-être même de retrouver le sourire ; car face à un raz de marée de crises, les motifs de réjouissance se cachent, comme s'ils avaient peur d'être soudain assommés par une nouvelle catastrophe ». « Oui, si on a le privilège de partir à la chasse au bonheur cet été, il faut le faire », poursuit le Nouvel Obs. « Pour en revenir plus solide, plus intelligent, plus attentif au monde et aux autres ».

    L'hebdomadaire propose « 50 idées pour savourer l'été ». L'une des plus tentantes peut-être : randonner avec Soulages dans l'Aveyron, « quatre jours de marche, de Rodez où naquit le peintre de l'outrenoir (mot inventé par l'artiste signifiant "au-delà du noir", NDLR) jusqu'à Conques, où il conçut les vitraux de la splendide église abbatiale ». Un peu plus de 60 kilomètres au total, 60 km de bonheur.

  • La quasi-totalité des hebdomadaires font leur Une sur le Rassemblement National, et son président Jordan Bardella, potentiel futur Premier ministre, si l'extrême droite remporte les prochaines élections. Photo de Jordan Bardella en gros plan pour l'Express, avec ce titre : « le mystificateur ». Le Nouvel Obs clame : « la République assiégée », avec une photo en noir et blanc de Jordan Bardella et Marine Le Pen face à face. Le Point, de son côté, annonce « le choc qui vient », avec une photo (également en noir et blanc), de la famille Le Pen, le père, la fille et la nièce, avec Jordan Bardella. Même choix du côté de la Tribune Dimanche et du Journal du Dimanche, qui font leur Une sur Jordan Bardella (et sur les autres premiers ministrables pour la Tribune Dimanche) et qui publient tous deux un sondage donnant le Rassemblement National assez largement gagnant. Interviewé par le JDD, Jordan Bardella assure « vouloir réconcilier les Français et être le Premier ministre de tous les Français, sans aucune distinction ». Dans la Tribune Dimanche, plusieurs centaines d'élus locaux, dont l'ancien Premier ministre Édouard Philippe, appellent à « un sursaut républicain ».

    Autodestruction

    Il faut dire que le camp présidentiel semble à bout de souffle. L'heure n'est pas à la rigolade, ni à l'indulgence pour Emmanuel Macron. « C'est l'histoire d'un camp qui assiste, impuissant, à son autodestruction accélérée », écrit le Point, pour qui « le camp présidentiel menacé d'asphyxie par le RN et ses alliés de droite et par le Nouveau Front Populaire à gauche, en appelle au réflexe républicain ». Emmanuel Macron ? « Se peut-il qu'il ait déclenché une dissolution surprise, sans même l'avoir préparée ? » interroge le Point qui affirme : « les explications et le récit de son entourage portent à le croire ». Toujours dans le Point,le RN se frotte les mains, sans craindre les excès. L'eurodéputé Philippe Olivier, conseiller spécial de Marine Le Pen, assure que « le bloc central s'effondre sur lui-même. Ne reste en face qu'un bloc de gauche qui va de quasi-terroristes jusqu'à François Hollande, nous laissant toute la place du gaullisme ». « Un comble », remarque le Point, « pour un parti né de l'antigaullisme ».

    Obsessions

    Le Nouvel Obs, lui, se pose de nombreuses questions. « À quoi ressemblerait l'exercice du pouvoir par l'extrême droite ? » s'interroge l'hebdomadaire. « Cinquante-deux ans après sa création, derrière la façade présentable, le parti fondé par Jean-Marie le Pen demeure obsédé par la lutte contre l'immigration et la mise en place d'un État sécuritaire » estime le Nouvel Obs qui s'interroge encore : « Quelles parties de son programme à la présidentielle Jordan Bardella pourrait-il appliquer depuis Matignon ? Avec quelle dose de radicalité, de préférence nationale ? Faudrait-il s'attendre à des protestations de rue massives, à la libération de la parole raciste, à des poussées de fièvre dans les quartiers ? » « La police », questionne encore le Nouvel Obs, « sera-t-elle le bras armé du RN ?» lequel, ajoute l'hebdomadaire, « a toujours défendu des mesures liberticides, souvent réclamées par les policiers. Parmi elles, la présomption de légitime défense, vieille antienne de l'extrême droite dénoncée par la gauche comme "un permis de tirer" ».

    Autre interrogation, posée cette fois-ci par Marianne : que feront les élites ? Marianne, nous parle d'une « incroyable ruée qui pousse des dizaines de politiques, hauts fonctionnaires, diplomates, patrons et financiers à proposer leurs services au parti nationaliste dont l'arrivée au pouvoir semble inexorable ». Mais la démonstration tourne court... Il est question de « préfets qui, pour la première fois, réfléchissent à quitter la fonction publique », et « de financiers qui », nous dit-on, « ne sont pas prêts à signer un chèque en blanc ». L'Express de son côté, affirme que « des préfets rendront leur casquette ». L'un d'entre eux assure : « il est inimaginable que je salue Jordan Bardella en uniforme ». Un ancien préfet ajoute : « personne n'a envie de servir un exécutif à la main du Rassemblement national. Mais les gens se demandent évidemment ce qu'ils pourront faire ensuite. Beaucoup ont des enfants et un prêt à rembourser ».

    Sacrifice

    Enfin, à une semaine du premier tour des législatives, M, le supplément du Monde, apporte quelques notes d'humour... M a recueilli le témoignage des « champions de la procuration », celles et ceux qui veulent absolument voter, mais qui ne peuvent matériellement pas le faire. Entre les lignes, on comprend qu'il s'agit d'électeurs penchant plutôt à gauche... Et qui se débrouillent comme ils le peuvent pour trouver la personne qui votera à leur place. « Je viens de contacter mon ex pour une procuration, on ne peut pas dire que je ne me sacrifie pas pour la cause », s'exclame ainsi l'un de ces « champions de la procuration ».

  • Marianne mitraille « Le Dr Folamour à l’Élysée » – Plutôt qu’un duel « projet contre projet » avec l’extrême-droite, « Emmanuel Macron a préféré la déflagration » – « face à la défaite, il a choisi de brutaliser le pays, de priver les électeurs de débats nécessaires... le tout au risque d’une instabilité dangereuse » tempête le magazine souverainiste.

    Le Point refait le portrait du « Président-Narcisse » – « qu’il soit si fier de son bilan laisse perplexe sur sa lucidité » – reste à savoir si après « avoir cassé le miroir », Macron-Narcisse s’attaquera « aux vrais problèmes du pays » – comme le rétablissement des finances publiques pour le magazine conservateur. Cela suppose qu’il « dispose d’une majorité, ce qui paraît incertain ».

    L'accusation de narcissisme revient dans l'Obs, dans l'Express, dans Alter Eco... et aussi dans ce dessin de Marianne : le président français caricaturé assis à son bureau, visage collé contre un miroir… « Non mais quel génie ! » s'extasie-t-il devant son reflet – autour de lui, les colonnes de la République et de l’Assemblée nationale sont ravagées par les flammes bleu blanc rouge du Rassemblement national.

    « Incendiaire » : le mot barre le visage d’Emmanuel Macron, en couverture de L’Humanité Magazine – le journal de gauche grince : « En bon banquier, Emmanuel Macron importe la spéculation dans le monde politique avec tous les dangers que cela comprend. »

    Il y a donc peu d’indulgence envers le chef de l’État

    L’Express évoque le goût du risque d’Emmanuel Macron à sa Une – avec cette illustration : une bombe à retardement affichant J-20, compte-à-rebours entre la dissolution de l’Assemblée et le premier tour des législatives anticipées.

    L’hebdo de centre-droit s'interroge : « en vingt jours, les Français vont-ils être en mesure de réinventer la politique ? le spectacle relève plus de la tambouille politicienne (...) que de l’émergence d’un esprit de résistance citoyenne ».

    Emmanuel Macron en prend pour son grade : « Ni Jacques Chirac, ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande n’avaient autant fait grandir le Front National – aucun n’avait autant joué avec le feu ». Et L’Express de redouter « un sombre dimanche le 7 juillet »... pour l'empêcher « Emmanuel Macron doit comprendre que les dés de la France ne sont pas tous entre ses mains. »

    De son côté M rembobine l'allocution télévisée du président dimanche dernier :

    « Que voyez-vous ? » demande le magazine du Monde...

    « Un président suicidaire, un pyromane, un fin stratège ? (...) tout ça à la fois ? (...) Une seule chose ne se discute pas : Emmanuel Macron était en noir à l’heure du drame ».

    Ce drame s’est joué en coulisses

    Le Point, L’Obs, et M déroulent « l’histoire secrète d’une décision historique »… M raconte ainsi « Les Apprentis-Sorciers de la dissolution » – cet entourage discret du président qui a écrit le scénario, interprété la semaine dernière.

    Une figure en ressort : Bruno Roger-Petit, conseiller mémoire de l’Elysée, qui entend ratisser sur le terrain de la droite la + dure. M relève que « BRP, comme on l'appelle, se paye le luxe de sous-entendre que la dissolution c’est son choix ».

    « Une dissolution kamikaze » vitupère l’Obs qui tend son micro aux membres de la majorité sortante – certains ne sont pas tendres envers leur champion : « Il est complètement dingue » lâche un élu parisien.

    Emmanuel Macron explique lui que « cette décision s'imposait » dans un entretien au Figaro Magazine. « Je dis aux Français : n'ayez pas peur, allez voter (...) L'heure est à la clarification » assure celui qui avoue aussi n'avoir « jamais cru aux sondages ».

    En vue des législatives, les autres camps se préparent

    Le Rassemblement national active son Plan Matignon détaille Le Point, c'est à dire les investitures express de députés potentiels en + des 88 sortants de l’Assemblée.

    L’hebdo conservateur sonde la résistance de l’appareil d’Etat : pour ce préfet « la machine ne fera pas obstruction » en cas de victoire de l’extrême droite. Un connaisseur tempère : « il n’y aura pas plus de 200 députés RN, cela forcera les autres à s’entendre ».

    L’entente c’est le défi de la gauche et du nouveau Front Populaire avance l’Obs. Mais il y a un problème : Jean-Luc Mélenchon... décrit comme « un allié encombrant » des socialistes, et que le RN et le camp présidentiel « camperont en épouvantail ».

    Ce spectre de la discorde suscite le « cauchemar démocratique » de l’Obs :

    « Jordan Bardella montant quatre à quatre les marches de l’hôtel de Matignon » signe de « l’arrivée au pouvoir du premier gouvernement d’extrême-droite de la Ve République ».

  • C'est l'Express qui nous parle cette semaine de ce qu'il appelle une « drôle de guerre ». « De plus en plus d'États mènent sur le Vieux Continent un conflit qui ne dit pas son nom », explique l'hebdomadaire. « La Russie notamment multiplie désinformation et actes de sabotage ». Et les exemples ne manquent pas : « Des milliers de fausses alertes à la bombe sèment la panique dans les écoles lituaniennes », « un mystérieux incendie dévaste l'un des plus grands centres commerciaux de Pologne » (...) « tandis qu'à Paris, trois individus déposent en plein jour, des faux cercueils au pied de la Tour Eiffel, couverts d'une banderole « Soldats français de l'Ukraine »... « Bienvenue en Europe, cible de toutes les ingérences étrangères », ajoute l'Express, qui au titre des coupables présumés, cite « la Russie, la Chine, l'Iran, le Qatar, la Turquie ou encore l'Azerbaïdjan ». « Derrière ces attaques », poursuit l'hebdomadaire, « le même dessein : affaiblir l'Europe démocratique que ces États autoritaires abhorrent et cherchent, par tous les moyens, à déstabiliser ».

    Le Point s'intéresse lui aussi aux ingérences étrangères... Une photo de Vladimir Poutine souriant est en Une de l'hebdomadaire. Avec ce sous-titre : « Son programme pour l'Europe : guerre, ingérence déstabilisation ». Bien placée pour en parler : la Première ministre estonienne, Kaja Kallas, que le Point a interviewée. Car « en février, elle a été placée sur la liste noire du Kremlin ». C'est à dire qu'elle est officiellement recherchée par la police russe. Quelle a été sa réaction ? « Je n'ai pas été surprise », dit-elle, « je connais les méthodes russes d'intimidation. C'est une manière pour Poutine de dire qu'il ne reconnaît pas l'Estonie comme un pays libre ». « À ce moment-là », ajoute la Première ministre estonienne, « mon nom circulait pour prendre la direction de l'OTAN, ou un haut poste à l'Union Européenne. Certains leaders occidentaux ont-ils refusé de me soutenir, car ils redoutaient que cela soit perçu comme une provocation envers Poutine ? Poutine a-t-il tué ma candidature à l'OTAN en me mettant sur cette liste noire ? J'espère que ce n'est pas le cas », répond Kaja Kallas, « car si ça l'est, cela prouve qu'il a encore beaucoup trop de pouvoir sur nos institutions et sur la façon dont nous désignons nos chefs ».

    Correspondance originale dans le Nouvel Obs

    L'hebdomadaire a eu l'idée de faire dialoguer, par écrit, Tala et Michelle. « Elles ne se sont jamais rencontrées », pourtant ces deux étudiantes « ne vivaient qu'à une dizaine de kilomètres l'une de l'autre », la première à Gaza, la seconde en Israël. Après le 7 octobre, elles ont dû quitter leur domicile « Tala habitait Gaza City avant de fuir à Deir al-Balah, dans le centre de l'enclave pour échapper aux bombardements ». « Lors de l'attaque du 7 octobre, Michelle habitait Sdérot, la ville la plus proche de la frontière avec Gaza ». Que se disent-elles ? Tala explique : « Michelle, ici on est élevées pour vous haïr. Vous n'êtes que des voleurs de maisons, des auteurs de massacres.(...). Ecrire cette lettre me demande un effort colossal. Michelle, que fais-tu pendant que mon peuple meurt sous les bombes ? » Et Michelle lui répond : « J'habite à quelques kilomètres de Gaza, mais je n'ai jamais parlé avec quelqu'un de là-bas (...) Lors de l'attaque du 7 octobre, enfermés avec mon petit ami dans notre abri antimissiles, nous entendions des coups de feu et des roquettes, sans comprendre ce qui arrivait. Quand je suis sortie, j'ai vu des corps sur le sol. As-tu entendu entendu parler de ce qui s'est passé en Israël ce jour-là ? ». Dans sa réponse, Tala explique qu'elle « a eu de la peine pour les innocents tués le 7 octobre. Ni notre religion ni nos coutumes ne nous autorise à maltraiter les civils », dit-elle. Mais elle ajoute : « cela fait dix-huit ans que nous subissons un siège à Gaza. Et ces agressions inhumaines qui tuent des milliers de femmes et d'enfants, sans l'ombre d'un remord. Comment leur reprocher d'avoir commis en retour des crimes contre tes concitoyens ? ».

    Azahriah

    M, le supplément du Monde dresse le portrait d'un musicien hongrois de 22 ans, devenu une star...« Un musicien qui inquiète le pouvoir », nous dit M. « Il est devenu plus populaire que le premier ministre Viktor Orban. Elevé dans un quartier populaire, il a appris à composer seul sur Internet et incarne une jeunesse lasse d'être gouvernée depuis quatorze ans par les mêmes dirigeants nationalistes ». Azahriah vient de remplir « trois soirs de suite », le stade Puskas, à Budapest, 130 000 spectateurs sont venus l'écouter. « Azahriah », précise M, « est devenu suffisamment célèbre pour se permettre de dire ce qu'il veut, sans craindre les pressions du pouvoir ». Au point de « faire paniquer la Fidesz, le parti d'Orban, inquiet qu'il plaise tant à ses propres électeurs, à la manière du phénomène Taylor Swift avec l'électorat trumpiste aux Etats-Unis ».

  • « Rafah, l'horreur de trop », titre L'Express. Pour l'hebdomadaire, « les frappes sur un camp de réfugiés, le 26 mai, illustrent le cynisme et la cruauté du gouvernement de Netanyahu ». Netanyahu, poursuit l'Express, qui « entraîne neuf millions d'Israéliens dans sa chute. Il sait bien que les massacres commis par le Hamas le 7 octobre et les dizaines d'otages toujours captifs dans la bande de Gaza ont rendu une partie d'Israël aveugle à la violence infligée aux civils palestiniens et sourde aux critiques de ses alliés. Les conséquences seront écrasantes ».

    « Israël face au monde », titre de son côté le Nouvel Obs. Le journaliste et éditorialiste Pierre Haski s'interroge : « Les Israéliens réalisent-ils l'étendue du désastre ? Ils ont perdu la bataille des opinions publiques mondiales, alors que le 7 octobre, la planète partageait leur choc face à l'ampleur et la barbarie de l'attaque du Hamas sur des civils et leur émotion face aux images des jeunes filles et des personnes âgées emmenées en otage à Gaza. Près de huit mois plus tard, poursuit Pierre Haski, l'État hébreu accuse le coup, face à des décisions humiliantes de la justice internationale, à la clameur hostile des mouvements étudiants aux États-Unis et en Europe... Le premier réflexe (...) est de blâmer un monde par nature hostile, un antisémitisme renaissant. Mais cette attitude, ajoute Pierre Haski, s'accompagne d'un refus de voir la raison, sans doute dominante de cette hostilité croissante : la révulsion que suscitent les images sorties de Rafah, les témoignages des rares humanitaires qui s'y sont rendus, l'ampleur de la catastrophe tout simplement humaine qui s'y déroule. »

    Une catastrophe dont Paris-Match se fait l'écho en publiant des images sorties de Gaza. Des corps ensanglantés, une mère qui fuit en criant les bombardements, serrant dans ses bras une petite fille apeurée, ou encore une famille qui prend son repas, assise au milieu des ruines. Des photos prises par le photographe palestinien Ali Jadallah. « Deux jours avant de perdre une partie de sa famille », explique Paris-Match, il déclarait : « Pendant des années, j'ai documenté la douleur de mon peuple. Aujourd'hui, c'est ma propre histoire, de tragédie et de peine, que je dois raconter. »

    Fin des élections en Inde

    Des élections dans le pays le plus peuplé du monde, et dont le Premier ministre Narendra Modi va, sans surprise, sortir gagnant, à l'issue « d'une campagne étrange, souligne le Nouvel Obs, une campagne étrange où tout semble joué, les sondeurs annonçant depuis des mois, la victoire de Modi pour son troisième mandat ». Il faut dire que tout est fait pour assurer la popularité du Premier ministre, jusqu'à la création d'un musée qui lui est en grande partie consacré. « Il doit être le seul dirigeant au monde à avoir, en plein exercice, érigé un musée qui contribue à sa propre gloire. » L'Inde qui présente deux visages, dont l'hebdomadaire dessine le profil. « D'un côté, l'Inde de demain qui a fait atterrir une sonde sur la Lune en 2023, ne jure que par le libéralisme effréné et la vie téléguidée par appli sur smartphone (...). Et de l'autre, l'Inde millénaire des castes qui s'emploie à réécrire l'Histoire à l'aune d'un mythique "âge d'or hindou", et veut effacer l'apport culturel des musulmans, cette minorité qui représente 15 % de la population. » Une minorité discriminée, pourchassée, qui est, nous dit-on, « le bouc émissaire », « le seul ennemi impur ».

    Une femme présidente au Mexique

    M, le supplément du Monde, dresse le portrait de la grande favorite à l'élection présidentielle au Mexique, Claudia Sheinbaum, « la féministe en chef du Mexique. À 61 ans, l'ex-maire de gauche de Mexico est portée par ses actions en faveur du droit des femmes, dans un pays où le nombre de féminicides bat des records. Ma position a toujours été celle de notre mouvement "Pour le bien de tous, les pauvres d'abord." Mais je suis consciente que nous avons une dette envers les femmes de ce pays et que nous devons entendre les revendications. » La présidente du Parquet de Mexico témoigne : « Avant Claudia Sheinbaum à la tête de Mexico, toute une série de meurtres de femmes avaient été classés comme des suicides, alors qu'il s'agissait de féminicides. J'ai obtenu un soutien total, financier et politique, de sa part, afin de créer un véritable bureau d'investigation. »

    « Éternel »

    « Les intouchables », titre l'Équipe, pour saluer la victoire du Real Madrid en Ligue des champions face à Dortmund. Une nouvelle victoire, une quinzième, avec un scénario toujours identique, résumé par le journal : « C'est un film de série, toujours le même, avec le générique "We are the Champions", un virage qui chante Campeones, et une coupe aux grandes oreilles qui rentre à la maison. » Pour l'Équipe, le Real Madrid est « éternel ».

  • « C'est l'histoire d'une cocotte minute qui siffle, qui siffle et qui finit par exploser », annonce L'Express. Pourtant, les signaux d'alerte ne manquaient pas. « Fin avril, une odeur d'insurrection flotte à Nouméa », alors qu'un député loyaliste est « nommé comme rapporteur du projet de loi sur la modification du corps électoral », ce qui est perçu « comme une nouvelle provocation pour les indépendantistes. On croyait les armes enterrées depuis plus de trente ans, elles parlent à nouveau sur ce Caillou du bout du monde, écrit le Nouvel Obs, elles parlent et réveillent les sombres souvenirs de la quasi-guerre civile des années 1980, entre indépendantistes – le plus souvent kanaks – et loyalistes – le plus souvent "caldoches" comme on appelait les descendants d'Européens ».

    De son côté, Aujourd'hui en France Dimanche, a interrogé Emmanuel Macron, dans l'avion qui le ramenait de Nouméa à Paris. Le président français espère toujours « un accord global », alors que les indépendantistes du FLNKS « continuent de poser comme "préalable à la sortie de crise" le retrait de la réforme électorale dont ils jugent qu'elle risque de "minoriser encore plus le peuple autochtone kanak" ». Aujourd'hui en France Dimanche précise qu'Emmanuel Macron n'écarte pas l'idée d'un « référendum, au terme du processus parlementaire » sur cette réforme électorale contestée.

    L'ingérence d'une ancienne république soviétique

    « Le maléfique soutien de l'Azerbaïdjan », titre l'Express, qui ajoute : « Bakou, dont les relations avec Paris se sont détériorées, attise la révolte sur le territoire français d'Océanie. (...) Depuis des mois, l'Azerbaïdjan ne cesse d'appuyer les groupes indépendantistes de l'archipel du Pacifique. Certains manifestants kanaks arborent des tee-shirts avec le logo du groupe d'Initiative de Bakou, une ONG azerbaïdjanaise qui s'est fait championne de la "lutte contre la décolonisation", avec la France en ligne de mire. » Qui plus est, l'Azerbaïdjan, allié de la Russie, et suspecté de vouloir faire payer à la France son soutien à l'Arménie, ne manœuvre pas seulement en Nouvelle-Calédonie. « Ainsi en Polynésie française, un groupe indépendantiste a signé début mai, un mémorandum de coopération avec des officiels azerbaïdjanais. Même en Corse, précise l'Express, lors de la visite d'Emmanuel Macron en février, des journalistes azerbaïdjanais couvrant les manifestations du mouvement indépendantiste Nazione, ont livré un portrait de l'île de Beauté au bord de l'explosion. »

    En Une du Point, la photo d'un homme en treillis avec ce sous-titre : « Ilham Aliev, le dictateur qui en veut à la France. [...] L'autocrate d'Azerbaïdjan multiplie les opérations de déstabilisation de la France en Nouvelle-Calédonie et ailleurs. » Pour preuve, Viginum, la cellule de détection des ingérences numériques en France, a identifié une « opération de diffusion de contenus trompeurs sur les réseaux sociaux. Un montage de photos montrant d'un côté, un homme armé, et de l'autre un manifestant kanak tué avec, en commentaire, "la police française est meurtrière, les meurtres des Algériens continuent". La crédibilité du discours n'est pas l'objectif de Bakou dans cette manœuvre, poursuit le Point. Sa campagne de désinformation vise à occuper le terrain, à faire du bruit. La dénonciation du colonialisme français est une stratégie de déstabilisation déjà utilisée par le président turc Recep Tayyip Erdogan en Afrique. »

    Appel à la justice

    Le Nouvel Obs publie un appel à la justice « pour l'environnement ». Il est signé de plus de 70 personnalités, avec en tête le magistrat François Molins et la militante écologiste Camille Etienne. « Ces personnalités réclament davantage de juges et la création d'un service de police judiciaire environnementale, pour lutter contre les atteintes à la nature. » Car, explique le Nouvel Obs, « alors que notre maison brûle chaque jour un peu plus, la justice, elle, semble de moins en moins efficace ». Exemple : « En 2023, Lactalis, la multinationale du lait, n'a eu à payer qu'une amende de 100 000 euros, pour avoir gravement pollué un cours d'eau dans le Doubs. Pas de quoi dissuader les contrevenants », estime l'hebdomadaire et rien à voir avec les « centaines de millions d'euros d'amendes » infligées à des sociétés comme Airbus ou McDonald's « dans des affaires économiques et financières ».

    Les « nettoyeurs du Toit du monde »

    C'est Aujourd'hui en France Dimanche, qui s'est intéressé à ces nettoyeurs, car « les pentes de l'Everest sont souillées par le tourisme (emballages, équipements, piles, excréments). Une petite expédition est partie nettoyer les routes qui mènent au plus haut sommet de la planète », explique le journal. Des routes très fréquentées. « L'an dernier, 480 personnes ont tenté l'ascension du toit du monde. Et les tentes, les bouteilles, etc. sont abandonnées en cours de route. Personne ne veut redescendre les poubelles. » Résultat : les « nettoyeurs du Toit du monde », ont ramassé au total, « 50 kilos de plastique ». Et eux n'ont pas oublié de les redescendre pour qu'ils soient recyclés.

  • Qui a promis l'énergie nucléaire à l'Afrique ? Un homme dont les ambitions semblent sans limite : un certain Vladimir Poutine. « Moscou s'active pour vendre au continent africain son rêve atomique. Au prix de décennies de dépendance pour ses États clients », titre L'Express, qui ajoute « c'est la promesse d'un avenir radieux pour un continent encore largement privé d'électricité ». En Égypte, la construction d'une centrale nucléaire a déjà commencé... Le coût : « 25 milliards de dollars, qui doivent être remboursés sur trente-cinq ans », une somme « qui sera financée à 85 % par un prêt d'État russe », précise L'Express, qui conclut : « En clair, Le Caire est pieds et poings liés à la Russie pour les trente-cinq prochaines années ». Qu'en est-il en Afrique de l'Ouest ? L'hebdomadaire prend l'exemple du Mali, où un accord a été signé fin 2023. Le Mali où les « Russes comptent se rémunérer en minerais », explique un expert. Alors qu'au Burkina Faso, un accord a été passé avec la Russie en octobre dernier, malgré « l'instabilité chronique du pays, dont 40 % du territoire échappe au contrôle de l'armée, sous la menace des groupes djihadistes », ajoute l'Express. Pourtant, la construction d'une centrale nucléaire nécessite une certaine stabilité. L'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique, estime ainsi que « le lancement d'un programme d'énergie nucléaire est une entreprise majeure qui nécessite une planification minutieuse, impliquant dix à quinze ans de travaux préparatoires et un engagement pour une centaine d'années ».

    Et toujours l'ombre de Vladimir Poutine...

    Cette fois-ci, il s'agit de la guerre en Ukraine. Le Point publie un reportage de son envoyé spécial qui, nous dit-on, « était aux premières loges quand Vladimir Poutine a lancé ses troupes en direction de Kharkiv, ouvrant un nouveau front dans sa croisade contre l'Occident ». Ce reportage commence par une scène poignante. « Une babouchka », (une grand-mère) qui « attend de monter dans un véhicule pour être évacuée ». La vieille dame « a toutes ses affaires à ses pieds, dans des sacs en plastique soigneusement noués et des paquets entourés de ficelle », raconte Le Point. « Elle garde dans ses mains les deux cartons les plus précieux : des poussins dans le premier, des chatons dans le deuxième. Elle a décidé, bon gré mal gré d'abandonner sa maison, ses chiens et les porcelets, à cause des combats qui se rapprochent de son petit village... ». L'envoyé spécial de l'hebdomadaire raconte aussi la « tactique de la guerre brûlée », utilisée par les Russes. Un militaire ukrainien explique : « Nous avons intercepté des communications radio. Leur chef donnait l'ordre d'avancer sans ramasser ni les morts ni les blessés. Quand on repousse une vague d'assaillants, une autre suit, comme des zombies ». Un reportage qui se termine avec la photo d'une autre vieille dame, Liudmila 88 ans, évacuée elle aussi. Elle porte encore son tablier, s'appuie sur sa canne, soutenue par des secouristes. « Son mari, précise Le Point, a été tué dans leur maison par une frappe aérienne russe ».

    ... La Russie en filigrane

    La Tribune Dimanche donne la parole à Salomé Zourabichvili, la présidente de la Géorgie, qui lance un appel à Emmanuel Macron et aux Européens. « Qu'ils viennent ici, dit celle qui est en rupture avec un gouvernement en pleine dérive autoritaire ». « Depuis plus de quarante jours, rappelle La Tribune Dimanche, des milliers de Géorgiens manifestent dans la capitale Tbilissi et d'autres villes de l'ancienne république soviétique, contre la loi sur l'influence étrangère, adoptée le 14 mai. Jugée incompatible avec les valeurs européennes, cette loi risque de compromettre le processus d'intégration à l'Union européenne de ce petit pays du Caucase, de 3,7 millions d'habitants ». Salomé Zourabichvili, dont le rôle est essentiellement honorifique, en appelle donc à l'Europe et notamment à Emmanuel Macron qui, dit-elle, « m'a promis pratiquement depuis mon élection en 2018, qu'il viendrait »... Et elle ajoute : « Ce n'est pas seulement de la Géorgie dont il est question, il s'agit de sortir définitivement le Caucase des mentalités du joug soviétique et de l'influence russe ».

    Résilience

    Aujourd'hui en France Dimanche, publie un reportage sur les enfants blessés de Gaza. En Une du journal, la photo d'une petite fille souriante, sur une balançoire, souriante même si elle n'a plus qu'une jambe. C'est un reportage « exclusif », précise Aujourd'hui en France Dimanche. « Nous avons rencontré des familles palestiniennes évacuées et soignées depuis fin 2023 dans les hôpitaux de Doha, au Qatar ». La petite fille palestinienne a cinq ans, elle s'appelle Fatma. Elle a été blessée lorsque trois roquettes ont atteint l'immeuble où elle vivait avec sa famille. « Dès qu'elle rentre de l'école, elle joue dehors toute la journée », explique sa mère, qui admire : « les enfants sont si résilients ». Une autre mère palestinienne, endeuillée, explique « qu'elle pense malgré tout aux jeunes victimes du 7 octobre. Le peuple palestinien souffre depuis des années, dit-elle, Mais un enfant est un enfant. Israélien ou Palestinien, il ne devrait pas souffrir ».

  • C'est à Sciences-Po Paris que la mobilisation pro-palestinienne s'est le plus manifestement exprimée... même si les forces de l'ordre sont intervenues à plusieurs reprises. « Sciences-Po : la dérive antisioniste », titre Le Point, sans que l'article qui suit étaye véritablement cette affirmation. Même si l'on comprend entre les lignes, que la France Insoumise et son leader Jean-Luc Mélenchon, sont accusés d'avoir infiltré Sciences Po et d'avoir opté pour une ligne antisioniste, voire antisémite.

    Autre angle d'attaque pour Le Journal du Dimanche, qui nous annonce que « les Frères Musulmans sont à l'assaut »de Sciences Po. Dans le viseur cette fois-ci, une association pro-palestinienne qui serait proche des Frères Musulmans, et « qui aurait », nous dit-on, « joué un rôle majeur dans le déroulé des manifestations ». Le JDD publie aussi une tribune de Marek Halter, écrivain français, juif d'origine polonaise, une tribune intitulée : « A ceux qui occupent les universités en soutien au Hamas », accuse-t-il. Marek Halter dit craindre que « demain ou d'ici un mois, des synagogues et des écoles juives flambent en France », « au cri de Allah Akbar ».

    De son côté, l'hebdomadaire Marianne, a tenté de savoir ce que les jeunes pensent de la guerre à Gaza. Tout d'abord en province, à Rennes, dans l'ouest de la France, où certaines voix s'élèvent contre les accusations d'antisémitisme. « Des accusations malhonnêtes », estime une étudiante en histoire de l'art : « Nous on se soulève pour la Palestine, pour dénoncer la colonisation israélienne et le massacre qui se déroule là-bas. Il n'y a pas de haine. On ne fait pas de lien direct entre Israël et les juifs, on ne mélange pas tout ». Marianne s'est aussi rendu dans une banlieue dite « sensible », à Sarcelles, en région parisienne. « Pas de slogan antisémite ou antisioniste sur les murs de la ville », raconte l'hebdomadaire, « pas d'autocollant appelant au boycott d'Israël. Ici, le Palestinien n'est pas une icône musulmane ». Dans cette banlieue surnommée « la petite Jérusalem », « du fait de son importante communauté Juive », poursuit Marianne, « les habitants sont surtout soucieux de joindre les deux bouts ».

    Mission impossible

    C'est en Argentine que l'hebdomadaire Le Point a envoyé le journaliste et écrivain Olivier Guez, dans l'espoir d'une rencontre avec l'ultra libéral et fantasque président argentin, Javier Milei. Un envoyé spécial bien à la peine... Étant passé, en vain, par le service de presse du président, il arrive tout de même à se faire inviter chez « un richissime homme d'affaires », qui lui « conseille d'écrire au président sur les réseaux sociaux. Karina (la soeur et collaboratrice du président), te répondra peut-être, elle et son frère y passent une partie de leur journée », lui conseille-t-il. « Autant jeter une bouteille à la mer dans l'Atlantique Sud », remarque l'envoyé spécial du Point, dont la quête sert de prétexte à la découverte de l'Argentine, qui nous dit-on, « affronte un de ces psychodrames dont elle raffole : elle est au bord du précipice, comme tous les dix à vingt ans ». On apprendra aussi de Javier Milei qu'il a fait cloner son chien Conan, que sa soeur Karina, est une « ancienne vendeuse de gâteaux sur Instagram », et qu'elle « fait régulièrement le ménage dans l'entourage du président ». Président que le journaliste du Point, vous l'aurez deviné, ne rencontrera jamais.

    Président TGV

    Paris Match est allé à la rencontre d'Andry Rajoelina, le président malgache, visiblement beaucoup plus accessible que son homologue argentin. Andry Rajoelina que l'hebdomadaire, visiblement conquis, surnomme « Le président TGV ». « J'ai toujours eu un esprit de leader », affirme le président malgache. « À 20 ans, j'ai créé ma société d'évènementiel ». « À 34 ans, poursuit Paris Match, il devenait le plus jeune chef d'État africain ». Aujourd'hui, Andry Rajoelina tire un bilan élogieux de son premier mandat, assurant avoir construit « 30 centres hospitaliers universitaires en cinq ans », « bâti plus de 4 000 salles de classe, et goudronné plus de 500 kilomètres de routes ». Interrogé sur l'extrême pauvreté à Madagascar, il répond : « On peut toujours critiquer, mais dans d'autres pays, ce type de projet pourrait prendre une dizaine d'années ». « Quelles sont ses relations avec la France ? Très bonnes », répond Andry Rajoelina. « Je suis fréquemment en contact avec le président Macron ». « Mais selon moi, la France ne s'engage pas suffisamment avec Madagascar ».

    Les adieux à Killian Mbappé.

    Killian Mbappé est à la Une d'Aujourd'hui en France Dimanche, avec ce titre : « Le Parc perd son prince, la star du PSG joue ce dimanche, son dernier match sur la pelouse du stade parisien. Les supporters (...), regrettent déjà le meilleur buteur de l'histoire du club ». « Il va laisser un grand vide », déplore le journal, qui égrène les regrets. « Mbappé a tout donné, mais ce n'était pas assez aux yeux de certains (...) Ce dimanche, le PSG reçoit son trophée de champion de France, et rien n'est prévu pour la star qui va tirer sa révérence sans hommage particulier. C'est triste. Même s'il est brouillé avec son président, il mérite mieux qu'un adieu sans larmes », conclut Aujourd'hui en France-Dimanche.

  • Disons le d'emblée, le mouvement pro-palestinien ne trouve aucun soutien dans les hebdomadaires français. Il n'est même souvent jamais nommé. Ainsi, l'Express, parle « d'activisme anti-Israël », sous la photo d'étudiants de la Sorbonne à Paris, brandissant une banderole sur laquelle on peut lire : « Sionistes, hors de nos facs. » Depuis le 7 octobre 2023, poursuit l'hebdomadaire, « l'activisme virulent et perturbateur prend une place grandissante, même s'il émane d'une infime minorité d'étudiants ». La charge est plus lourde dans le Point, dont l'éditorialiste Franz-Olivier Giesbert, estime que« ce sont des fascistes de gauche qui ont pris le pouvoir des deux côtés de l'Atlantique ». Et il s'en prend aux étudiants, « antisémites et ignares », qui, dit-il, « considèrent sans doute que la lecture d'un livre d'histoire est au-dessus de leurs forces. Sinon, ils sauraient que la politique suicidaire du Hamas est pour beaucoup dans l'actuelle tragédie palestinienne, et qu'Israël a toujours été une terre juive, bien avant la naissance de Mahomet ». Dans le Point encore, un article sur « l'honneur perdu de Sciences-Po Paris », dont la direction a accepté de dialoguer avec les étudiants, « plein de bons sentiments », ironise l'hebdomadaire, « et qu'on n'entend pas, bien sûr, réclamer la libération des otages, encore moins condamner ou regretter le pogrom du 7 octobre ».

    Dans un éditorial intitulé « La Fabrique des crétins étudiants », la directrice de la rédaction de Marianne, Natacha Polony, fustige « le simplisme de jeunes gens obsédés par la "domination", au point de glisser d'une défense légitime des droits des Palestiniens à une dénonciation plus que douteuse d'un supposé privilège d'Israël et, par un glissement plus douteux encore, une dénonciation des Juifs en général. Cela a, dit-elle quelque chose de consternant et, plus encore, d'effrayant ». Dans le Figaro Magazine, Guillaume Roquette, éditorialiste lui aussi, s'en prend également à Sciences Po, qui serait « infiltrée par les islamistes » et il fustige « une minorité d'étudiants pro-palestiniens fanatisés ».

    Apologie du terrorisme

    De son côté, le Nouvel Obs a choisi de dialoguer avec un juriste du droit des libertés. Non pas pour parler du mouvement étudiant, mais des convocations devant la police de Mathilde Panot, députée de La France insoumise, et Rima Hassan, candidate insoumise aux élections européennes, et par ailleurs d'origine palestinienne. Toutes deux sont accusées « d'apologie du terrorisme », pour des propos jugés par certains trop cléments vis-à-vis du Hamas. Le Nouvel Obs a donc interviewé un juriste, Nicolas Hervieu, qui ne se prononce pas sur le cas particulier de Mathilde Panot et Rima Hassan, mais dégage une ligne générale. « Ce qui pose question, dit-il, c'est la définition et l'identification des propos "d'apologie du terrorisme". Elle doit être appréciée et analysée dans chaque affaire particulière, par un examen des mots proférés et du contexte dans lequel ils ont été prononcés. La véritable difficulté, ajoute-t-il, vient du fait que cet exercice de qualification doit se conjuguer avec le principe de la liberté d'expression. »

    Banalisation

    Aujourd'hui en France Dimanche publie les résultats d'un sondage sur l'antisémitisme.« L'antisémitisme : une haine banalisée », titre le journal, pour qui « les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre et la riposte à Gaza, ont libéré une hostilité anti-juive nourrie de celle contre Israël. Ce fléau se répand dans les discours et les actes ». Que dit le sondage publié par Aujourd'hui en France Dimanche ? « Que 92% des juifs français ont le sentiment que l'antisémitisme est un "phénomène répandu", 94 % estiment qu'il est "en augmentation" ». Pour le journal, « l'antisémitisme se banalise et se camoufle derrière la haine d'Israël. Or, poursuit-il, "s'il est légitime d'interroger et de critiquer la politique israélienne, de dénoncer la tragédie vécue par la population civile de Gaza, il est insupportable de voir l'antisémitisme infuser les esprits. Les intellectuels et les étudiants en sciences politiques devraient comprendre qu'on ne joue pas avec le feu, quand les plus radicaux se réjouissent ».

    Enfin, la Tribune Dimanche publie une longue interview d'Emmanuel Macron, dans laquelle il est notamment question du Proche-Orient. Le journal a demandé au président, « s'il condamne le blocage d'établissements d'enseignement supérieur par des étudiants défendant la cause palestinienne ». Emmanuel Macron répond, qu'il le condamne, « avec la plus grande fermeté. Je suis pour qu'il y ait des débats, dit-il. C'est tout à fait légitime et même sain et rassurant que notre jeunesse puisse dire que l'actualité internationale la touche et qu'elle en débatte, mais intimer l'ordre à un établissement d'avoir telle ou telle politique par la force et le blocage, empêcher d'autres étudiants d'accéder à un amphithéâtre sous prétexte qu'ils sont juifs, ce n'est pas la République ». La Tribune Dimanche a aussi demandé à Emmanuel Macron si, de son point de vue, « ces étudiants étaient manipulés ». Réponse du président : « Ils sont politisés. Certaines formations comme la France insoumise ont considéré que c'était une manière pertinente de mener le combat. Il est simplement contreproductif et inacceptable qu'au nom de leurs combats, ils empêchent le débat », conclut Emmanuel Macron.

  • Omar Sy, souvent présenté comme l'une des personnalités préférées des Français, est en Une du Nouvel Obs, et d'Aujourd'hui en France-Dimanche. Le héros du film Intouchables, et de la série Lupin, sort un livre d'entretiens intitulé Viens, on se parle. Est-il un « symbole » ? lui demande le Nouvel Obs. Il se présente comme « fils d'immigrés d'Afrique de l'Ouest, grandi en banlieue, noir et musulman ». « Si on combine tout ça », ajoute-t-il,« cela fait ce cocktail que vous appelez symbole et cela devient politique. (...) Ce sont les gens qui en font quelque chose de politique, je n'y peux rien ».

    Ce qui amène Aujourd'hui en France-Dimanche à faire ce commentaire : « Omar Sy sait ce qu'il veut dire et surtout ce qu'il ne veut pas dire. Parce que sa parole compte, mais qu'elle peut être retenue contre lui, star hexagonale désormais installée aux États-Unis, qui donne son avis sur la France, alors qu'il n'y vit plus beaucoup ». « Est-ce pour ne plus être sans cesse assimilé à une couleur de peau qu'il a établi sa famille aux États-Unis ? » interroge le Nouvel Obs. « C'est surtout lié à mon succès », répond-il. « Je voulais protéger mes enfants (...) voilà pourquoi les États-Unis sont devenus un endroit intéressant, pour les élever dans l'anonymat ».

    Aya Nakamura

    Même s'il se défend de faire de la politique, Omar Sy ne renonce pas pour autant à tout commentaire. C'est le cas lorsqu'il est interrogé sur Aya Nakamura, dont la possible participation à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris, a suscité des commentaires désobligeants de la part de l'extrême droite. « Je ne juge rien », assure Omar Sy.

    « Je fais le constat désolant qu'on en est là en France. Qu'en 2024 il y ait encore un débat sur une artiste comme Aya Nakamura, dont je salue le parcours et le grand talent. Mon optimisme est mis à rude épreuve ». Est-il inquiet de la montée de l'extrême droite en France ? « Je n'ai pas de commentaire à faire », répond l'acteur de 46 ans, « ce serait beaucoup trop long. On verra où en sera la France aux prochaines élections ».

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    « Ressentiment »

    Dans Le Journal du Dimanche, Omar Sy est interpellé par la journaliste antillaise Christine Kelly, qui s'adresse à lui, et assure que le « racisme, elle connaît ». Mais elle ajoute : « La France donne, je crois, sa chance à chacun ». Et elle énumère les noms de personnalités connues et reconnues, qui ont beaucoup de succès en France, dont Aya Nakamura, se gardant bien toutefois d'évoquer les propos de l'extrême droite à son égard.

    Revenant à Omar Sy, Christine Kelly assène : « La France, ceux qui la critiquent sont souvent ceux qui ont réussi, comme s'ils fermaient la porte derrière eux, au lieu de montrer la voie ». « Le racisme d'aujourd'hui », assure aussi la journaliste, « c'est celui qui nuit réellement aux personnes dites "racisées", c'est celui qui consiste à installer des millions de personnes dans la victimisation ».

    Malgré toutes ses précautions pour éviter les sujets trop politiques, Omar Sy se retrouve donc sur le banc des accusés et se voit même suspecté par le JDD de « fournir à la jeunesse "racisée" un prétexte au ressentiment ».

    Grande-Bretagne, Canada, USA

    « La France donne sa chance à chacun », peut-on lire dans le JDD, la réalité serait toutefois plus complexe. C'est ce qu'il ressort d'une enquête réalisée par trois sociologues et intitulée : « La France, tu l'aimes mais tu la quittes. Enquête sur la diaspora française musulmane ». « On estime à près de 200 000 le nombre de musulmans expatriés », nous dit le Nouvel Obs, « et tout porte à croire qu'il serait en augmentation depuis 2015, à la suite des attentats et de leurs conséquences ».

    Qui sont-ils ? « Ils sont souvent nés ici », explique l'hebdomadaire, « ont presque tous la nationalité française, ils sont d'origines variées, mais surtout maghrébine (...) ils viennent de la France entière, pas seulement des banlieues. Certains ont des parents qui appartenaient déjà à la classe moyenne. Et beaucoup d'entre eux pouvaient y aspirer, ayant fait de très bonnes études. Mais ils ont fait un autre choix, celui de partir ».

    Beaucoup vivent désormais dans des pays anglophones, comme la Grande-Bretagne, le Canada et les États-Unis. Pourquoi ont-ils quitté leur pays ? « C'est souvent une goutte d'eau qui fait déborder le vase », apprend-on dans cette enquête. « Et le plus souvent, le déclic est professionnel. Il est produit par le sentiment de se heurter à un "plafond de verre", dans la progression au sein de l'entreprise. Parfois, c'est une simple opportunité : eux qui "avaient tout bien fait" ne trouvent pas de stage en France, mais on leur répond ailleurs, où ils découvrent une autre manière de vivre, puis trouvent un emploi à la hauteur de leur qualification ». Et le Nouvel Obs de conclure : « Qu'en est-il de tous ceux et toutes celles, musulmans français qui partagent cette quête respectable d'une vie digne et paisible (...) qui ont l'impression qu'elle est impossible à vivre ici, et qui n'ont pas les moyens de partir ? »

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  • « Moyen-Orient, le scénario du pire », titre l'Express en Une, avant de faire le bilan des forces en présence. « Une armée iranienne d'un autre âge », « une aviation iranienne surclassée », mais « l'Iran puissance aérobalistique » explique l'hebdomadaire : « pour pallier la faiblesse de leur aviation, les Iraniens ont investi dans les technologies non embarquées et conçu des dizaines de types de missiles de croisière et balistiques, ainsi que des drones ». De son côté, Israël mise sur son « bouclier du ciel », le « Dôme de fer », pour intercepter « les drones et les roquettes ». Il y a aussi l'arme nucléaire même si, nous dit l'Express, les autorités israéliennes ont toujours « nié posséder des armes atomiques ». L'Express qui a interrogé la chercheuse américaine Barbara Slavin : elle prédit un avenir sombre, et redoute « une nucléarisation du conflit au Moyen-Orient », assurant, par exemple, que « si les réacteurs iraniens de Bouchehr étaient touchés par Israël, les radiations se propageraient à travers le Golfe Persique jusqu'aux voisins arabes de l'Iran, entraînant ainsi des pertes humaines massives ».

    De son côté, Le Point fait sa Une sur le Hezbollah, « bras armé de l'Iran », et publie une enquête qui nous conduit notamment en Amérique latine où, nous dit-on, « le Hezbollah contrôle une partie du trafic de drogue ». « Rien que le trafic de cocaïne, qu'il a investi, dépasserait les 100 milliards de dollars par an ». Ce serait « la deuxième source de revenus du Hezbollah, après les subsides fournis par l'Iran », estime Le Point qui s'est aussi rendu au Liban, où explique-t-il, « le Hezbollah a supplanté l'État ». L'hebdomadaire prend notamment l'exemple du Sud-Liban, et d'une famille de déplacés acquise à la cause du Hezbollah, à qui l'on a fourni un logement disposant de tout le confort et « dont le loyer est intégralement pris en charge ». Enfin, l'hebdomadaire s'intéresse au « réseau discret », « surveillé mais toléré » tissé par le Hezbollah en France, citant le cas d'une association de Montreuil, en banlieue parisienne, « dont la proximité avec le Hezbollah est avérée », et qui « entretient des liens étroits avec l'Iran ».

    « C'est donc toi »

    « Salman Rushdie, la mort en face » : c'est le titre choisi par le Nouvel Obs pour nous parler de Salman Rushdie (condamné à mort par l'Iran en 1989) et de son dernier livre, « Le couteau ». L'auteur des Versets sataniques, rappelle l'hebdomadaire, « a été victime d'une tentative d'assassinat le 12 août 2022 aux États-Unis ». Et c'est cette agression que l'écrivain raconte dans son livre. « Un récit qui n'est pas seulement le compte rendu minutieux des faits », précise l'hebdomadaire, « c'est aussi une œuvre littéraire au sens propre ». « Lorsqu'il raconte comment le couteau de l'assaillant pénètre dans sa chair, on entend presque le bruit que ça fait. On est à la fois la peau et le métal, le corps qui tombe et la foule qui se précipite, le meurtrier ceinturé et l'hélicoptère qui s'empresse de venir chercher la victime ». Le Nouvel Obs publie plusieurs extraits du livre, notamment celui où Salman Rushdie explique qu'il n'a pas tenté de fuir face à son agresseur. « J'étais pétrifié, raconte-t-il. Il s'était écoulé trente-trois ans et demi, depuis la fameuse condamnation à mort prononcée par l'ayatollah Khomeini (...) et pendant ces années, je l'avoue, j'ai parfois imaginé mon assassin se lever, de quelque assemblée publique ou autre et foncer vers moi exactement de cette façon. Aussi, ma première pensée, quand je vis cette silhouette meurtrière se précipiter vers moi, fut : ' C'est donc toi, te voilà ' ». « Le Couteau, poursuit le Nouvel Obs, est le témoignage d'un écrivain qui n'a jamais varié, jamais tremblé, jamais failli ». Il se dit « fier du travail qu'il a accompli », « et cela, dit-il inclut bien évidemment 'Les Versets sataniques'. Si quelqu'un s'attend à ce que j'exprime des remords, il peut arrêter immédiatement de me lire ».

    Bardellamania

    Le Journal du Dimanche consacre à interviewé Jordan Bardella, la tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes du mois de juin. Il est le favori des sondages, et peut-être bien celui du JDD, selon lequel Jordan Bardella « semble taillé pour assumer son nouveau statut ». Dans une longue interview, le candidat d'extrême droite est interrogé, comme souvent, sur la délinquance et l'immigration. « Quand on disserte des heures sur la violence des mineurs et la montée de la barbarie dans la société française, sans jamais aborder la question de l'immigration, on passe à côté de l'essentiel », assure-t-il. Le journal du Dimanche a suivi le candidat du Rassemblement national dans l'un de ses déplacements, hier, à la foire de Montereau. « L'occasion, nous dit le JDD, de mesurer le phénomène de la Bardellamania ». On voit le candidat, tout sourire, poser pour un selfie. Un monsieur de 76 ans trouve « le jeune homme intéressant, il parle clairement, il a du charme, il s'exprime bien ». Le JDD a aussi rencontré une ancienne électrice de gauche convertie au RN. « Mélenchon a trahi la gauche, dit-elle, avec Bardella on a l'impression d'être écouté ».