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Arrivant de la gare de Sevran (Seine-Saint-Denis), en cheminant vers l’Est à travers le parc de la Poudrerie puis la commune de Vaujours, on accède à la Ferme de Bellevue sur les coteaux de l’Aulnoye, à Coubron.
Les coteaux de l’Aulnoye, l’une des buttes témoins sur substrat gypseux du bassin parisien, ont un potentiel paysager remarquable, dans un contexte francilien plutôt caractérisé par la planitude des reliefs et la dominance de l’urbanisation.
La promenade de la Dhuis est une continuité paysagère et écologique, protégée au titre du réseau européen Natura 2000, irriguant de nature les territoires plus urbanisés qu’elle traverse du Raincy à Dampmart (Seine-et-Marne), à 27 km. La promenade enherbée est constituée de deux bandes en grave naturelle permettant la circulation cycliste et piétonne. Les travaux d’aménagement paysager ont été financés par l’Agence des espaces verts (AEV) de la région Île-de-France, devenue en 2022 Île-de-France Nature.
L’aqueduc de la Dhuis, témoin historique du service public d’adduction d’eau potable voulu par Napoléon III sur les conseils du baron Haussmann à la fin du 19e siècle, acheminait l’eau potable à Paris. Des percées visuelles sur des prairies subsistant sur les coteaux enfrichés ponctuent le déplacement. En situation de promontoire s’offre une lecture d’ensemble du paysage agricole de Coubron. Marqueterie de micro-boisements, champs cultivés, pâtures, anciens vergers… Ces milieux sont favorables à la circulation des espèces et à leur reproduction.
Les coteaux de l’Aulnoye, la promenade de la Dhuis et la forêt régionale de Bondy sont des Périmètres régionaux d’intervention foncière (PRIF), destinés à préserver les espaces naturels, agricoles et forestiers, à travers une veille foncière active et l’acquisition de terrains à enjeux agroenvironnementaux. Ces périmètres protègent des terrains vulnérables au mitage, à la cabanisation, et permettent de constituer des sites cohérents pour une bonne gestion et l’accueil du public.
La promenade de la Dhuis est un projet structurant de la Ceinture verte, un parc linéaire facilitant la pénétration de la nature en milieu urbain. Elle nous guide vers la forêt régionale de Bondy, vestige d’un immense massif qui s’étendait jusqu’à la forêt de Fontainebleau.
Comment l’AEV a-t-elle participé à l’aménagement de liaisons douces dans la Ceinture verte ?
Dans les années 1990, l’AEV a été maître d’ouvrage de la coulée verte du sud parisien. Depuis, elle a aménagé et créé plusieurs continuités : la Végétale, l’Allée royale, le ruban vert de la butte Pinson, le Chemin des Crêtes sur les Buttes du Parisis… La liaison Seine à Seine à partir de la plaine du bois Rochefort (Val-d’Oise) est en cours de finalisation. L’objectif est de tendre vers la multifonctionnalité de ces continuités afin qu’elles jouent un rôle en matière de biodiversité, de réduction de la carence en espaces verts et de mobilité douce.
Le Schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF-E) prévoit l’aménagement et la préservation de 445 kilomètres de liaisons vertes, assurant la fonctionnalité des continuités écologiques et paysagère : les espaces naturels ne se limitent pas à des secteurs cartographiés indépendamment mais sont considérés comme un réseau permettant aux espèces animales et végétales d’accomplir leur cycle de vie. Pour assurer le fonctionnement des écosystèmes, il convient de conserver et de restaurer des espaces en bon état écologique, et d’assurer des liaisons entre eux au moyen de corridors, conformément au Schéma régional de cohérence écologique (SRCE), son aboutissement étant l’ouverture au public.
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Dans les Yvelines, à moins de 20 km de Paris, la forêt de l’Hautil se dévoile dans une des boucles de la Seine sur plus de 1 200 hectares. Située aux portes du Parc naturel régional (PNR) du Vexin français, l’urbanisation n’est pourtant pas loin, avec la ville nouvelle de Cergy-Pontoise. Cette forêt et les terres agricoles alentour constituent un maillon essentiel de la Ceinture verte. Elles appartiennent à la continuité des espaces ouverts de la vallée de la Seine, comme la plaine de Chanteloup-les-Vignes, plus au sud. La balade à travers ces espaces offre de magnifiques belvédères sur les vallées de la Seine et de l’Oise.
Ce grand massif, autrefois refuge contre les invasions vikings ou lors des guerres de religion, a ensuite accueilli du pâturage. Au Moyen-Âge, ses versants ensoleillés servent à la production de vin, mais les vignes disparaissent au début du 19e siècle. En parallèle, à partir du 18e siècle, le sous-sol forestier est exploité pour la production de gypse. De nombreuses carrières sont creusées.
Aujourd’hui, ce massif est composé de la forêt domaniale de l’Hautil, de bois départementaux, de terrains privés et du bois régional de la Barbannerie, géré par Île-de-France Nature pour le compte de la Région Île-de-France.
Ce bois est un petit écrin de près de 50 hectares à l’entrée du massif et en limite du plateau agricole, sur les hauteurs de la commune d’Andrésy. Il s’élève sur une colline culminant à 190 mètres. Acquis par Île-de-France Nature en 2011 (Agence des Espaces verts à l'époque), ce bois appartient au périmètre régional d’intervention foncière de Hautil et Oise, qui s’étend sur 250 hectares. À travers une veille foncière menée par l’agence, ce périmètre permet, depuis sa création en 2009, de protéger les espaces naturels, agricoles et forestiers qui le composent : le bois de la Barbannerie, mais aussi les terres du plateau agricole de Maurecourt.
L’intervention d’Île-de-France Nature a permis de protéger en partie ce bois et les terres agricoles adjacentes appartenant à la Ceinture verte, et non couverts par le PNR du Vexin français.
Île-de-France Nature est née en 1976, au cours d’une période de grandes transformations urbaines visant à relever les défis de la croissance démographique. Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le premier choc pétrolier, les mutations urbaines et paysagères changent profondément la région. Les forêts, les terres agricoles et les espaces naturels, situés notamment dans la Ceinture verte, deviennent alors des espaces convoités pour mener à bien les projets d’infrastructures et résidentiels.
Pour préserver ce patrimoine naturel, Île-de-France Nature intervient par le biais d’un outil unique en France : le périmètre régional d’intervention foncière (PRIF).
Aujourd’hui, Île-de-France Nature gère 57 périmètres régionaux d’intervention foncière, d’une surface de plus de 45 000 hectares. Ceux-ci sont situés principalement au sein de la Ceinture verte, entre 10 et 30 kilomètres autour de Paris, là où la pression urbaine est la plus importante. Au sein de ces PRIF, l’agence réalise des acquisitions, principalement par de la veille foncière, ce qui permet de protéger les espaces forestiers, agricoles et naturels situés au sein de ces périmètres, de les aménager et de les ouvrir au public.
Elle a ainsi acquis près de 15 000 hectares qu’elle gère pour le compte de la Région Île-de-France, dont 40 forêts régionales et 2 300 ha de terres agricoles louées à près de 140 agriculteurs. Elle gère aussi 5 réserves naturelles régionales sur les 12 que compte la Région, et anime 3 sites Natura 2000. Elle peut ainsi préserver des sites avec une biodiversité remarquable et protéger des espèces menacées en Île-de-France.
Photo : Bois de la Barbannerie @IDF Nature
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Cette balade du Randopolitain va nous conduire de la vallée de la Marne au canal de l’Ourcq, en suivant la frontière entre la Seine-Saint-Denis et la Seine-et-Marne. L’itinéraire est une véritable traversée de l’histoire des paysages. Le site de Chelles, occupé depuis 300 000 ans au moins, puis ville gauloise et romaine, est connu pour son abbaye féminine fondée au VIIe siècle par la reine Bathilde, veuve de Clovis II. Le secteur est marqué par les lotissements de l’entre-deux-guerres et les grands ensembles sociaux de l’après-guerre. Il accueillera bientôt les architectures monumentales des futures gares de la ligne 16 Est du Grand Paris Express :
on construit une ligne de métro sous la Ceinture verte, avec un ouvrage de ventilation en plein champ.Certains des espaces naturels que l’on va traverser ont été sauvés de justesse de la destruction par l’abandon, dans les années 1980, du projet d’A87, la grande rocade autoroutière de la région parisienne. En rebord de plateau, les carrières de gypse ont longtemps fourni Paris en plâtre : certaines sont toujours actives, au nord, vers Vaujours, mais la plupart ont été recolonisées par la végétation et parfois reconverties en parcs.
Commençons la balade. Depuis la gare de Chelles, installée dans un ancien méandre de la Marne, le quartier des Abbesses est délimité par le Mont Guichet, que l’on aperçoit à l’horizon. Sous nos pieds, des cours d’eaux enfouis aux noms évocateurs : la rivière des Dames, le ru des Pissottes, le ru de St-Roch… On grimpe une côte pour arriver au parc agricole régional du Mont Guichet. Ce site naturel remarquable de plus 100 hectares domine Chelles et la vallée de la Marne. Il y a 25 ans, en 1997, le site était à l’abandon : les friches agricoles servaient de terrain de motocross et de campement pour les gens du voyage. Le site a été classé en Périmètre régional d’intervention foncière (Prif) et en Espace naturel sensible (Ens). L’Agence
des espaces verts (AEV, devenue Île-de-France Nature) a restauré le site en installant une maraîchère et un vigneron bio, ainsi qu’un éleveur pratiquant l’éco-pâturage.La suite du parcours illustre, à l’est, la diversité des paysages, des usages et des fonctions de la Ceinture verte de la métropole parisienne. Ce projet a été étudié dans le détail dès 1977 par
l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région parisienne (ancêtre de L’Institut Paris Region) et synthétisé en 1987 avec le « projet de Ceinture verte de la métropole parisienne ». En partenariat avec les départements et les communes, il est mis en œuvre par l’Agence des espaces verts, créée en 1976, en même temps que le Ministère de l’environnement.Le projet de Ceinture verte de la métropole parisienne s’inspire de la London Green Belt, conçue en même temps que le plan régional d’après-guerre. Le principe est de contenir
l’expansion du Grand Londres : le développement urbain se passe à l’extérieur de la Green Belt. Ce projet est inscrit dans la loi : c’est une protection très forte. La Ceinture verte d’Île-de-France est un anneau de 10 à 30 km du centre de l’agglomération. Elle comprend une mosaïque d’espaces : des espaces urbanisés, des espaces agricoles, des espaces forestiers et des parcs. Contrairement à celle de Londres, la Ceinture verte d’Île-de-France n’est pas protégée dans la loi. Elle est négociée entre les collectivités locales et l’Agence des espaces verts. La Ceinture verte est à poursuivre.L’accent est mis aujourd’hui sur la nature en ville et notamment sur la création de grandes continuités paysagères, écologiques et de parcours pour les piétons et les vélos, de façon à faire pénétrer la nature jusqu’au cœur de l’agglomération.
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Cet épisode est proposé en partenariat avec Enlarge Your Paris dans le cadre du Randopolitain.
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Le bois Saint-Martin fait partie d’un massif forestier d’environ 630 ha, à cheval sur les départements de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne. Il forme le dernier poumon vert subsistant entre le bois de Vincennes et la ville nouvelle de Marne-la-Vallée. Situé à 20 minutes du centre de Paris en transports en commun (RER E Les Yvris – Noisy-le-Grand), c’est l’un des rares bois desservis directement par une gare. Une chance pour cette zone d’Île-de-France carencée en espaces verts.
Les 280 ha du bois Saint-Martin ont été acquis en 2020, fruit d’un travail mené depuis plusieurs décennies par l’Agence des espaces verts (devenue Île-de-France Nature) pour le compte de la Région. L’enjeu était de taille : cet élément majeur de la Ceinture verte régionale constituait, dans la métropole parisienne, le plus grand bois privé fermé au public.
Pour respecter l’arrêté de biotope, pris en 2006 par l’Etat, Île-de-France Nature, la Région et les communes attenantes se sont engagées à préserver la vocation forestière et naturelle du bois Saint-Martin, et à assurer la sauvegarde et la préservation des espèces animales et végétales protégées. Une partie de sa surface est interdite d’accès au public : un espace de tranquillité pour la faune et la flore.
Privé depuis le 18e siècle, sa fermeture au public a permis de protéger cet espace de toute influence humaine. Il se distingue des autres bois franciliens par une diversité de milieux, comme on en voit rarement dans la région, et autant d’habitats pour la faune et la flore, accueillant des espèces protégées à l’échelle nationale.
L’histoire de l’ouverture au public du bois Saint-Martin montre la difficulté de préserver et valoriser des espaces de nature. Ce projet précis s’inscrit dans un projet plus vaste, la préservation de la Ceinture verte.
La Ceinture verte de la région Île-de-France couvre un anneau compris entre 10 et 30 km des portes de Paris. C’est un territoire périurbain, plus « vert » qu’on ne pense, comprenant encore 60 % d’espaces ouverts (naturels, agricoles et forestiers), dont près de la moitié de bois et forêts. Ainsi, la Ceinture verte offre dix massifs forestiers de plus de 750 ha ouverts au public. La Ceinture verte comporte cependant aussi une grande part de « gris » : les cinq villes nouvelles franciliennes (Marne-la-Vallée, Cergy-Pontoise, Melun-Sénart, Evry et Saint-Quentin-en-Yvelines), les deux principaux aéroports de la région (Roissy-CDG et Orly), les deux principaux sites touristiques de la région hors-Paris (Versailles et Disneyland) et, en matière de transports, la Francilienne et les lignes d’interconnexion TGV.
Aux franges de l’agglomération parisienne, la Ceinture verte est un territoire sous tension en matière d’aménagement. Les espaces de nature, et surtout les espaces agricoles qui la composent, sont une manne foncière pour les projets urbains, du fait de leur proximité et leur accessibilité.
La Ceinture verte, qui fête cette année ses 40 ans, représente un atout à l’heure de la révision du Sdrif, qui devient le Sdrif-Environnemental (Sdrif-E). Les objectifs de la Ceinture verte répondent parfaitement à l’objectif Zéro artificialisation nette (ZAN), qui modifie les modes de production de la ville en reconstruisant la ville sur la ville, et impose, depuis 2021, une réduction drastique de l’urbanisation des espaces naturels, agricoles et forestiers. La Ceinture verte traduit bien le souci de stopper l’extension urbaine tout en assurant complémentarité et solidarité entre les espaces ouverts et les espaces urbains, et d’offrir aux Franciliens des espaces de respiration.
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Au nord-est de la Seine-et Marne, aux confins de la région, Pierre-Marie Tricaud, paysagiste et urbaniste à L'Institut Paris Region, vous emmène à la découverte de coteaux tapissés de vignes, après La Ferté-sous-Jouarre. Dans un méandre de la Marne, les communes de Saâcy, Citry, Nanteuil et Crouttes-sur-Marne (appartenant au département limitrophe de l'Aisne) forment un même ensemble paysager et produisent du vin de Champagne AOC. Cette activité économique dynamique et à haute valeur ajoutée préserve le paysage, qui subit par ailleurs peu de pression foncière en raison de son éloignement de l'agglomération parisienne. Mais le réchauffement climatique va poser un défi aux viticulteurs qui exploitent ce lieu et mettent en valeur ce paysage.
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À l'extrême sud-est de l’Île-de-France, dans le « pays du Sennonais », Manuel Pruvost-Bouvattier, ingénieur agronome à L'Institut Paris Region, vous emmène à la découverte de la Bassée. Il s’agit de la plus vaste vallée fluviale inondable du bassin versant de la Seine supérieure et de la plus importante zone humide d’Île-de-France. En Seine-et-Marne, la partie avale concerne 32 communes et 20 000 ha. La Réserve naturelle nationale (RNN) de la Bassée, plus grande réserve naturelle d’Île-de-France, présente une mosaïque de milieux : plans d’eaux, prairies sèches ou humides, et principalement boisements humides, préservés des carrières. Quand on quitte la RNN à la découverte de la Seine, les anciens méandres vers Port-Moutain offrent un paysage presque de marais lacustre, digne d’un bayou. A proximité de la ferme des Thurets, on traverse le « Canal de dérivation de la Seine de Beaulieu à Villiers ». Non loin, on découvre les casiers SEDA : de longs bassins rectangulaires issus de l’exploitation de carrières, qui pourraient devenir une « future Seine à grand gabarit ». Le système hydraulique et le repérage de la Seine est complexe dans la Bassée, résultat des divagations historiques du fleuve et de ses bras, mais aussi des aménagements successifs qui l’ont transformé ainsi que sa vallée. Les rescindements de méandres et recalibrages successifs ont un impact sur les milieux naturels et sur la dynamique de crue de la Seine. La Bassée constitue naturellement le plus vaste champ d’expansion des crues à l’amont de Paris. C'est un espace stratégique pour l’Île-de-France à d'autres points de vue : plus grand réservoir francilien de matériaux alluvionnaires (sables et granulats, très demandés pour les constructions et infrastructures en béton), la Bassée est aussi la plus importante zone humide de la vallée de la Seine et un réservoir aquifère important et encore peu exploité, constituant une réserve stratégique pour l’alimentation en eau potable de la région. Ce territoire exceptionnel, encore en mutation, apparaît essentiel pour la résilience de l'Île-de-France face aux dérèglements climatiques (inondations et sécheresses).
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Aux confins des Yvelines et de l'Essonne, à l'extrême sud-ouest de l'Île-de-France, Philippe Montillet, historien, vous emmène à la découverte d'une grande ferme à cour carrée, typique de la Beauce, l’un des trois grands plateaux vivriers qui ont toujours alimenté Paris (avec la Plaine de France au nord et la Brie au sud-est). La ferme d’Allainville participe à la mémoire régionale : elle est un exemple des grands corps de ferme sans lesquels l’Île-de-France ne peut pas se comprendre. Elle est devenue région capitale avec Paris en son centre, parce qu’elle pouvait nourrir cette grande ville qui ne demandait qu’à croître. La croissance urbaine est fille des « greniers » des alentours. Au milieu des champs de blé qui s'étendent à perte de vue, la grande ferme d’Allainville est un élément du paysage beauceron tout autant que de l’histoire francilienne. Sa situation en grande couronne rurale, loin du cœur dense de l’agglomération, a préservé le paysage. Si le village, situé désormais à proximité de l’autoroute A10, a évolué, avec des constructions modernes, il demeure néanmoins lisible, grâce à ses deux monuments : la grande ferme et l’église. Par ses grandes proportions, le corps de ferme organise le paysage et le façonne. Associé aux cultures qui l’environnent, ce patrimoine bâti lui donne tout son sens. Témoins de l’histoire vivrière de toute la région, ces grandes fermes telles que celle d'Allainville doivent continuer à scander le paysage pour éviter de connaître des plaines céréalières immenses, sans aucun relief. Ce sont les fermes qui donnent son caractère à la Beauce.
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Au cœur de l'agglomération parisienne, à quelques kilomètres à l’ouest de Paris, dans les Hauts-de-Seine, Emilie Jarousseau, urbaniste à L'Institut Paris Region, vous emmène à la découverte de la cité-jardin de Suresnes, un îlot de verdure en zone dense qui intègre des immeubles de quatre étages, des maisons et des équipements (des groupes scolaires, un théâtre, une église...) mélangeant la brique et le béton. Construite par Henri Sellier, pionnier de l’urbanisme social, entre 1921 et 1939, sur un ancien plateau agricole de 42 ha, pour accueillir près de 10 000 habitants, la cité-jardin de Suresnes est aujourd'hui l'une des plus grandes de France, mais aussi l’une des mieux conservée et des plus visitées. Réhabilitée dans les années 1990, inscrite au titre des sites et protégée par une Zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager, elle offre un cadre de vie très agréable à ses habitants, qui cultivent leurs potagers dans ses jardins familiaux, et un lieu de promenade pour tout un chacun, avec ses espaces extrêmement bien reliés entre eux, calmes, arborés et fleuris. Les cités-jardins bénéficient aujourd'hui d'un fort attachement.
L’association des cités-jardins en Île-de-France, créée en 2015, valorise ce patrimoine, qui compte une quarantaine de cités-jardins dans la région. Celle de Suresnes a été labellisée Patrimoine d’intérêt régional en 2018, comme six autres (Stains, Champigny-sur-Marne, Vanves, Le Pré Saint-Gervais, Argenteuil et Livry-Gargan).
Près d'un siècle après leur création, elles correspondent à un idéal combinant les avantages de la ville et ceux de la campagne, et constituent une référence pour les quartiers durables, qui essaiment en Île-de-France depuis une dizaine d'années.
Voir aussi
Le quartier durable, une réinterprétation de la cité-jardin ? Note rapide de L'Institut Paris Region n° 965, Emilie Jarouss eau, Pierre-Marie Tricaud, Amélie Rousseau
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Dans le Hurepoix, et plus précisément autour de Magny-les-Hameaux (Yvelines), Philippe Montillet, historien, vous emmène à la découverte de la vallée du Rhodon, une vallon vierge de toute pression minérale. Une exception, si proche de Paris et à proximité immédiate de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines et de Trappes. Ce paysage remarquablement préservé, qui s'articule autour de l'ancienne abbaye de Port-Royal des Champs, détruite en 1711 après son basculement dans le jansénisme, semble inchangé depuis des siècles. Un havre de paix au cœur du Parc naturel de la Haute-Vallée de Chevreuse. Il s'en dégage une harmonie rurale, avec des fermes, des prés où paissent encore des bovins, des manoirs et d'étonnantes maisons de plaisance bâties aux XVIIe et XVIIIe siècles.
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Au sud de Montereau-Fault-Yonne, aux confins de l'Île-de-France, Corinne Legenne, paysagiste et urbaniste, vous emmène à la découverte du village de Montmachoux, qui offre un panorama remarquable sur des paysages animés par une forte densité de boisements de taille variée. Le Bocage gâtinais se distingue du Gâtinais voisin par sa géologie et ses paysages plus compartimentés. En 2011, un projet de Parc naturel régional à cheval sur trois régions - l'Île-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté et le Centre-Val de Loire - a été proposé pour protéger ce territoire fragilisé par l'autoroute A6. Ce panorama depuis Montmachoux est en partie protégé dans le cadre de la Réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, créée par l'Unesco en 1998. Comme la vallée de l'Orvanne, classée en 1999 et que l'on devine depuis Montmachoux, ce belvédère mériterait d'être classé pour protéger les paysages de l'implantation d'usines de méthanisation ou d'installations de déchets inertes qui se multiplient dans les territoires ruraux, en particulier la Seine-et-Marne.
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Au cœur de la Ceinture verte d'Île-de-France, Nicolas Laruelle, urbaniste à L'Institut Paris Region, vous emmène à l'arrêt Allée royale du nouveau tramway T13, à la découverte du vallon situé autour du château de Versailles, là où l'ancien « grand parc » accueillait la réserve de chasse de Louis XIV. De part et d’autre du ru de Gally, de larges espaces agricoles relativement plats s’étendent à perte de vue, prolongés par le plateau du Mantois, puis celui de l’Eure, avec, jusqu’à la mer, un continuum d’espaces essentiellement agricoles. Malgré la présence d’équipements divers et de l’autoroute A12, construite en 1950, le site de la plaine de Versailles a été classée par l'État au début des années 2000. La communauté d’agglomération Versailles Grand Parc, créée au même moment, s’est engagée dans la restitution de l'Allée royale de Villepreux, une double allée plantée de 100 mètres de large et 5 kilomètres de long qui prolongeait la perspective du château jusqu’à la limite de la réserve de chasse. De part et d’autre, tous les espaces acquis seront progressivement rendus à l’agriculture et à la biodiversité.
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À l'est de l'agglomération parisienne, entre Lagny et Meaux, dans la Marne meldoise, Pierre-Marie Tricaud, paysagiste et urbaniste, vous emmène à la découverte d'un site singulier. Dans un méandre très étroit de la vallée de la Marne, l'éperon de Chalifert est le point de convergence de nombreuses infrastructures : un canal-tunnel et deux tunnels ferroviaires le traversent. Ce paysage singulier, couvert aujourd'hui par des boisements spontanés, a perdu de sa lisibilité, mais on peut repérer l'éperon de Chalifert de loin comme un promontoire boisé. Un sentier de Grande Randonnée (GR 14A), bordé de marronniers, passe au dessus du canal-tunnel. Si les alentours subissent une forte pression urbaine, avec le développement de l'agglomération parisienne et l'implantation, en 1992, du parc d'attractions Disneyland Paris, la vallée de la Marne reste dans l'ensemble relativement préservée, de part ses pentes difficiles à construire et ses zones inondables, en contrebas.
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Dans le Gâtinais, au sud de la Seine-et-Marne, et plus précisément dans le massif de Fontainebleau, Christian Thibault, ingénieur agronome et directeur du département Environnement de L'Institut Paris Region, vous emmène à la découverte d'un site extraordinaire qui a inspiré Robert Louis Stevenson et Balthus : le cirque de Larchant, vaste amphithéâtre de marais et de forêt d'où émerge le clocher carré monumental de l'église Saint-Mathurin. Inclus dans le Parc naturel régional (PNR) du Gâtinais français, le cirque de Larchant est couvert par de très nombreuses protections, mais des menaces existent : la progression du boisement sur la zone humide, la fréquentation du public et l'érosion, notamment. La gestion de l'eau apparaît aussi comme un enjeu majeur, a fortiori dans le contexte du changement climatique.
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Dans la Seine-Mantoise, Corinne Legenne, paysagiste et urbaniste, vous emmène à la découverte d'un paysage fortement transformé par les activités humaines, que l'on traverse à grande vitesse, sur l'autoroute de Normandie : à droite, l'ancienne centrale thermique de Porcheville, avec son long bâtiment et ses deux cheminées de 220 mètres de haut, signal visuel architectural depuis les années 1960 ; à gauche, l'ancienne carrière de Guerville et son imposante falaise de craie, convertie en installation de stockage de déchets inertes du Grand Paris Express et en cours de réaménagement. Le site accueille une riche biodiversité, en zone de protection Natura 2000.
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Dans le Vexin français, Pierre-Marie Tricaud, paysagiste et urbaniste, vous emmène à la découverte de la Chaussée Jules-César, qui reliait Lutetia (Paris) à Rotomagus (Rouen), il y a 2000 ans. De cette ancienne voie romaine il ne reste que le tracé : un alignement de rues et de chemins ruraux, éléments structurants du paysage. Le Parc naturel régional du Vexin français a restitué sa continuité sur 21 kilomètres entre Puiseux-Pontoise et Magny-en-Vexin, dans le Val-d'Oise : cette belle promenade en ligne droite traverse néanmoins une grande variété de paysages.
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Dans la Brie boisée, au sud de Paris, Nicolas Cornet, écologue, vous emmène à la découverte d'un arbre remarquable : ce chêne était une jeune pousse au moment du sacre de François Ier, en 1515... Épargné par la gestion forestière, il n'en reste pas moins fragile. La forêt est sous pression, menacée par l'urbanisation, la surfréquentation et la sécheresse, dans le contexte du réchauffement climatique.
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Dans l'Orxois, à l'extrême nord-est de l'Île-de-France, Corinne Legenne, paysagiste et urbaniste, vous emmène à la découverte du canal de l'Ourcq, beau ruban vert dont on fête cette année le bicentenaire...
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Dans le Multien, au nord de Meaux en Seine-et-Marne, Philippe Montillet, historien, vous emmène à la découverte de la nécropole française de Chambry et de ses alentours : en septembre 1914, les champs de blé se sont transformés en champs de bataille. Ce grand paysage conserve les traces de la Première Guerre mondiale...
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Dans la Seine melunoise, Amélie Rousseau, géographe et urbaniste, vous emmène à la découverte d'extravagantes villas au bord de l'eau...
L'auteure de cet épisode vous recommande la lecture du livre : Les Affolantes des bords de Seine. Villas du XIXe siècle, de Marie-Françoise Laborde, Puits Fleuri , 2015.
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Dans la vallée de l'Oise, Laurent Perrin, architecte et urbaniste, vous emmène à la découverte de l'Axe majeur de Cergy-Pontoise, trait d'union entre la ville et son paysage...
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