Episodi
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Ma petite sĆur m'Ă©pate.Elle fait ce que j'ai souvent rĂȘvĂ© de faire sans en avoir le courage. Elle aquittĂ© son travail pour se consacrer entiĂšrement Ă sa petite entreprise d'enseignement du français. Vous la connaissez peut-ĂȘtre dĂ©jĂ ? En quelques mois elle s'est constituĂ© une solide communautĂ© sur Instagram, et elle a rĂ©cemment lancĂ© sa newsletter. Pour l'encourager, je m'y suis abonnĂ©. Il a fallu casquer (il faut bien qu'elle mange, la pauvre petite), mais je dois dire que je ne le regrette pas.
Mes chers amis, pour la premiÚre fois dans l'histoire de French Through Stories, une page de publicité.Je me permets cette entorse parce que je le fais par amour !
La newsletter (ou infolettre, comme disent les puristes) d'AurĂ©lie est remarquablement bien ficelĂ©e, autant par son contenu (j'ai dĂ©vorĂ© les cinq premiĂšres et attends impatiemment les suivantes) que par sa forme. La petite se distingue de songrand frĂšre par une traduction non pas "par petits morceaux", mais par paragraphe. Chaque paragraphe est lu de façon claire et articulĂ©e (la voix radiogĂ©nique doit ĂȘtre un trait de famille), Ă vitesse normale.
Je ne vous en dis pas plus, je vous laisse faire connaissance avec sĆurette. Vous la trouverez sur internet sous le nom Your Best French. C'est prometteur hein ?
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LâĂ©pisode dâaujourdâhui est dĂ©diĂ© Ă Sara, qui mâa Ă©crit pour me dire que « ce serait sympa dâavoir des histoires drĂŽles » dans mon podcast. Câest vrai que lâhumour se fait rare ces derniers temps !
Jâai dĂ» me creuser un peu la tĂȘte pour trouver une histoire qui convienne Ă tous publics, car je sais que de jeunes oreilles innocentes mâĂ©coutent. Finalement, je me suis rappelĂ© lablague du mexicain qui va Ă lâĂ©glise.
Je vais dâabord la raconter en français sans interruption, puis je la dirai en anglais.
Câest donc lâhistoire dâun mexicain qui, par une journĂ©e Ă©crasante de chaleur, va Ă lâĂ©glise. Il monte les quelques marches du perron, pousse les lourdes portes et entre, sombrero sur la tĂȘte et guitare en bandouliĂšre.
Ă lâintĂ©rieur, une pieuse atmosphĂšre rĂšgne. Quelques fidĂšles prient en silence sur les bancs.
Alors que le mexicain avance d'un pas calme et sĂ»r dans la nef, des tĂȘtes se lĂšvent sur son passage, et des murmures montent dans la salle : "señor, el sombrero!". Mais il continue de marcher vers l'autel, imperturbable. Autour de lui les murmures se font plus insistants : "el sombrero, señor!"
Le mexicain est Ă prĂ©sent arrivĂ© au pied de lâautel. Il monte les deux marches qui le sĂ©parent du pupitre, se retourne face Ă l'assemblĂ©e. Avec un grand sourire, il saisit sa guitare, gratte quelques accords et lance de sa voie forte et dĂ©cidĂ©e : « Señoras y señores, Ă la demande yĂ©nĂ©rale, El Sombrero ! »
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Episodi mancanti?
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Quand jâai lu Cent ans de Solitude il y a quelques annĂ©es, les noms de certains personnages mâavaient Ă©tonnĂ©.Pilar est une diseuse de bonne aventure, et son nom signifie pilier. Jâai dĂ» faire quelques recherches pour comprendre que câest un prĂ©nom donnĂ© en rĂ©fĂ©rence Ă Notre-Dame du Pilier, que je ne connaissais pas mais qui est cĂ©lĂ©brĂ©e dans le monde hispanophone.
Un autre personnage central du livre est Remedios la belle, dont la beautĂ© est quasi surnaturelle. Je trouvais ce prĂ©nom Ă©trange, avant dâapprendre quâil se rapporte en fait Ă Notre-Damedes RemĂšdes.
Câest Ă cette Ă©poque que jâai compris le sens de nombreux prĂ©noms espagnols tes que Dolores, ConcepciĂłn,Mercedes, CarmenâŠ
Je vous raconte cette histoire car câest aujourdâhui lâanniversaire de MarifĂ©. Comme beaucoup de Philippins et de Philippines, elle porte un nom espagnol, un mĂ©lange de Maria et "fĂ©'âŠ,Marie et foi. Lorsquâelle mâa dit son prĂ©nom, lâunivers fantastique de Cent Ans de Solitude mâest revenu Ă lâesprit.
Joyeux anniversaire Marifé, et merci pour ce voyage dans mes lectures passées.
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Aujourd'hui, je brode.
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Mon frĂšre est un sacrĂ© travailleur. En plus de son travail Ă plein temps, il a une passion pour le jardinage. Je ne parle pas de quelques marguerites plantĂ©es dans une jardiniĂšre, non. Quand il sây met, il dĂ©place dâĂ©normes rochers, et creuse des trous larges et profonds pour y planter toutes sortes dâarbres : des bananiers, des manguiers, des ramboutans, des citronniers, des pamplemoussiers, âŠ
Souvent, le samedi ou le dimanche aprĂšs le dĂ©jeuner, il disparait avec ses outils pendant plusieurs heures, pour aller amĂ©nager des terrasses dans la montagne, transporter des brouettes pleines de terre, Ă©difier des murets en pierre⊠Il revient Ă la nuit tombante, sa pelle sur une Ă©paule et sa pioche sur lâautre, couvert de terre et de sueur.
Parfois, il mâemmĂšne faire un tour sur son lopin de terre ; je regarde en silence tous les arbres plantĂ©s et lui lance : « dis-donc, regarde tous les arbres fruitiers qui ont surgi de terre depuis la derniĂšre fois ; ça pousse comme de la mauvaise herbe ! »
Il sourit. Entre frĂšres, on aime se taquiner.
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Demain, dĂšs lâaube, Ă lâheure oĂč blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu mâattends.
Jâirai par la forĂȘt, jâirai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.Je ne regarderai ni lâor du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand jâarriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyÚre en fleur.Victor Hugo, extrait du recueil «Les Contemplations» (1856)
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Quand je me prépare pour un voyage, que ce soit pour quelques jours seulement ou pour plusieurs semaines, je fais toujours mes valises à la derniÚre minute.
La veille du dĂ©part, mon sac est vide, car je suis toujours persuadĂ© dâĂȘtre suffisamment rapide et efficace pour empaqueter tout ce dont jâaurai besoin en quelques minutes avant de partir. La nuit, je dors peu car lâexcitation du voyage me tient Ă©veillĂ© jusque tard, et me tire du sommeil bien tĂŽt, aux aurores. Le matin venu, je ne mange pratiquement pas car jâaime voyager lâestomac lĂ©ger.
Enfin, il arrive un moment oĂč je rĂ©alise que le temps presse, et quâil faut que je me dĂ©pĂȘche. Alors je deviens une espĂšce de feu follet, je me mets Ă courir un peu partout, Ă jeter des vĂȘtements dans mon sac, Ă faire des listes que je perds dans mon agitation, Ă charger mon tĂ©lĂ©phone, Ă choisir un livre dans ma bibliothĂšqueâŠ
Bien Ă©videmment, jâai systĂ©matiquement lâimpression dâoublier quelque chose. Pourtant, aujourdâhui je pense mâĂȘtre bien prĂ©parĂ© : je suis sur une petite Ăźle dans lâocĂ©an Pacifique, loin de tout, mais jâai bien pensĂ© Ă emporter un cahier et un stylo pour Ă©crire cet Ă©pisode.
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Chère Nanna-Émilie,
C’est aujourd’hui ton dix-huitième anniversaire, je voulais donc faire quelque chose d’extra-spécial pour toi, et te dire tout ce que j’aime dans notre amitié, mais en
français !
J’aime chanter à tue-tête les chansons de Taylor Swift avec toi, et j’aime quand tu t’entraînes à mémoriser les paroles avec moi, pour que je ne me trompe pas pendant le concert.
J’aime quand tu me recommandes des livres géniaux à lire, et la façon dont tu t’enflammes quand tu en parles, parce que tu connais tous les personnages par cœur.
J’aime quand nous rentrons ensemble à la maison à vélo presque tous les jours, bien que ça te fasse faire un petit détour.
J’aime quand tu apportes ton aide en maths, à moi ou à quiconque en a besoin.
J’aime aussi ta tortue, quelle championne, même si elle ne sait pas faire la différence entre le bien et le mal.
J’aime que tu sois, pas seulement de temps en temps mais en permanence, un être humain bien étrange. Tu es affectueuse et fofolle, mais la plupart du temps tu es tout simplement chaotique.
Les derniers exemples en date sont la fois où as mangé une grosse tomate avec les doigts au restaurant, et le fait que tu traînes toujours ta veste par terre.
Mon amie chérie, c’est tout en toi que j’aime.
- Sofie -
Il y a quelque temps, jâai reçu un trĂšs gentil message de Janette, qui vit dans le nord-ouest de lâAngleterre et qui me propose de semer des indices sur lâendroit oĂč je visâŠ
Eh bien laissez-moi vous raconter ce que jâai vu lâautre jour, alors que je faisais des courses en ville, Ă vĂ©lo. La ville nâest pas spĂ©cialement jolie ni intĂ©ressante, et il y fait chaud : il y a peu de jardins et beaucoup de bĂ©ton, peu dâarbres et beaucoup de panneaux de signalisation.
PĂ©daler dans la ville sous une chaleur Ă©crasante nâest pas une activitĂ© trĂšs rĂ©jouissante, et pourtant, alors que je tournai dans une petite ruelle, je levai la tĂȘte et je vis un panneau qui me fit sourire : Ces mots y Ă©taient inscrits : « Attention chute de mangues ».
Je me suis dit : « Quel avertissement étrange ; ils auraient tout aussi bien pu écrire Attention, de délicieux fruits tombent du ciel ».
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Mon neveu, cet adorable petit garçon, est dans une phase très amusante.
A deux ans et demi, il commence quasiment toutes ses phrases par « pourquoi ». Cela nous mène parfois à des discussions comiques. L’autre jour, alors que je mettais un pansement sur mon doigt, que j’avais égratigné en écaillant un poisson, il m’a demandé :
« Tu t’es fait mal ?
_ Oui, je me suis blessé
_ Pourquoi tu t’es blessé ?
_ Parce que je suis maladroit
_ Pourquoi tu es maladroit ?
_ Parce que je n’ai pas réfléchi.
_ Pourquoi tu n’as pas réfléchi ?
_ Parfois, je suis idiot
_ Pourquoi tu es idiot ? »
Là, je n’ai pas su quoi répondre, et je lui ai dit d’aller mettre un tricot pour ne pas qu’il attrape froid.
Ce matin encore, il m’a fait beaucoup rire. J’étais assis sur la terrasse, je mangeais une tartine de fromage en le regardant jouer dans le sable. Il a couru vers moi et m’a demandé :
Qu’est-ce que c’est ?
- Du pain
- Je veux du pain
- Non
- Pourquoi je veux pas de pain ?
J’ai souri. Décidément, cet enfant a l’esprit bien vif. -
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Je vous souhaite un joyeux Noël.
Il y a plusieurs mois, en aoĂ»t, Daria mâavait demandĂ© de lire Le Petit Prince. Alors jâai lu et enregistrĂ© les deux premiers chapitres.
Et puis je me suis arrĂȘtĂ©. Vous lâavez remarquĂ©, ça mâarrive parfois.
Aujourdâhui pour NoĂ«l, je voudrais vous offrir ce prĂ©sent : le premier chapitre du Petit Prince. JâespĂšre que les autres suivrontâŠ
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Hier, jâĂ©tais invitĂ© au mariage dâun couple dâamis. La fĂȘte avait lieu sur un beau terrain en bord de mer, suffisamment prĂšs du rivage pour quâon entende les vagues sây briser.
La mariée avait préparé un spectacle de danse traditionnelle avec les femmes de sa famille ; un petit groupe de musiciens les accompagnaient en chantant et en jouant du ukulele.
AprÚs ce régal pour les yeux, notre appétit a été réveillé par de ravissants plateaux de fruits tropicaux, et par des pùtisseries faites maison.
Soudain lâun des invitĂ©s, qui Ă©tait parti manger sa part de gĂąteau prĂšs de la mer, nous a fait de grands signes de la main : il voulait nous montrer quelque chose. Nous nous sommes ruĂ©s sur la plage ; et lĂ , me croirez-vous ?
Une baleine et son baleineau nageaient non loin, Ă environ 200 mĂštres de la plage, juste derriĂšre le rĂ©cif. Avec leurs grandes nageoires qui battaient la surface des flots, ils semblaient donner leur bĂ©nĂ©diction aux mariĂ©s. Nous sommes restĂ©s de longues minutes Ă guetter leurs apparitions furtives entre les vagues. Puis ils se sont Ă©loignĂ©s, et il nây eut plus rien que la mer.
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https://www.youtube.com/watch?v=zuISJycFBo8
La place Rouge Ă©tait vide
Devant moi marchait Nathalie
Il avait un joli nom, mon guide
Nathalie
La place Rouge Ă©tait blanche
La neige faisait un tapis
Et je suivais par ce froid dimanche
Nathalie
Elle parlait en phrases sobres
De la révolution d'Octobre
Je pensais dĂ©jĂ
Qu'aprĂšs le tombeau de LĂ©nine
On irait au café Pouchkine
Boire un chocolat
La place Rouge Ă©tait vide
J'ai pris son bras, elle a souri
Il avait des cheveux blonds, mon guide
Nathalie, Nathalie...
Dans sa chambre à l'université
Une bande d'Ă©tudiants
L'attendait impatiemment
On a ri, on a beaucoup parlé
Ils voulaient tout savoir
Nathalie traduisait
Moscou, les plaines d'Ukraine
Et les Champs-ĂlysĂ©es
On a tout mélangé
Et l'on a chanté
Et puis ils ont débouché
En riant Ă l'avance
Du champagne de France
Et l'on a dansé
Et quand la chambre fut vide
Tous les amis Ă©taient partis
Je suis resté seul avec mon guide
Nathalie
Plus question de phrases sobres
Ni de révolution d'octobre
On n'en Ă©tait plus lĂ
Fini le tombeau de LĂ©nine
Le chocolat de chez Pouchkine
C'est, c'Ă©tait loin dĂ©jĂ
Que ma vie me semble vide
Mais je sais qu'un jour Ă Paris
C'est moi qui lui servirai de guide
Nathalie, NathalieNathalie, Gilbert Bécaud et Pierre Delanoë, 1964
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Fredrik et son vélo sont deux amis inséparables. Avec prÚs de six mille kilomÚtres au compteur, ils ont déjà fait une longue route ensemble, dans la région de Stockholm et sur les routes de SuÚde.
DĂšs lâaube, vers six heures, il se rĂ©veille, jette un bref coup dâĆil par la fenĂȘtre, puis sâhabille. Quâil vente ou quâil pleuve, câest en pĂ©dalant quâil ira travailler. Rares sont ceux qui font de mĂȘme ! Les courageux cyclistes, dans le blizzard, se comptent sur les doigts de la main. La neige, le vent glacial, le verglas ne sont pas des obstacles anodins !
Quand il y pense, il se dit quâil est un peu tĂ©mĂ©raire dâaller affronter des conditions mĂ©tĂ©orologiques pareilles. Il pourrait prendre le bus, câest vrai. Mais le trajet prendrait beaucoup plus de temps, et puis⊠Fredrik a le sens de lâaventure. Sâil fait deux fois plus froid, qu'Ă cela ne tienne ! Il mettra deux manteaux, enfilera deux paires de gants et deux paires de chaussettes !
En ce moment, câest lâĂ©tĂ©, le temps est clĂ©ment. Fredrik en profite, car il sait que lâhiver qui sâapproche sera rudeâŠ
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Jâai de la chance dâavoir un cocotier dans mon jardin, car la noix de coco est un fruit formidable, un fruit incroyablement gĂ©nĂ©reux.
Quand la noix de coco est verte, elle est remplie dâune eau dĂ©licieuse, trĂšs lĂ©gĂšrement pĂ©tillante, et merveilleusement rafraĂźchissante. Ă lâintĂ©rieur de la noix, la chair est fine, translucide et sa consistance est un peu gĂ©latineuse.
Puis la noix de coco sĂšche, elle devient brune et tombe du cocotier. Elle contient toujours de lâeau, dont le goĂ»t a subtilement changĂ© : elle est plus douce, et elle a perdu le pĂ©tillant de sa jeunesse, pour ainsi dire. La chair en revanche, est beaucoup plus Ă©paisse et plus ferme ; presque dure. Câest cette chair que lâon rĂąpe puis que lâon presse pour faire du lait de coco, qui ajoute une saveur exotique Ă nâimporte quel plat. Jâaime en mettre un peu dans mon cafĂ©, parfois, par gourmandise. Mais ne me parlez pas de lait de coco en boite de conserve, jâai horreur de ça !
Enfin, il y a encore une chose⊠Si on laisse la noix de coco par terre, des racines vont pousser, et de minuscules palmes vont commencer Ă sortir. Alors, câest le signe quâil y a un germe, un embryon de cocotier Ă lâintĂ©rieur. Une petite boule qui ressemble Ă une Ă©ponge cotonneuse. Son goĂ»t est sublime ; câest ce que je prĂ©fĂšre dans la noix de coco.
Malheureusement, on ne peut pas avoir Ă la fois le germe du cocotier, et le cocotier !
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Mes dauphins nagent depuis plus de deux heures autour de Joshua. Les dauphins que j'ai rencontrés ont rarement joué plus d'une quinzaine de minutes avant de continuer leur chemin. Ceux-là resteront plus de deux heures, au complet.
Quand ils sont partis, tous ensemble, deux d'entre eux sont restés prÚs de moi jusqu'au crépuscule, cinq heures pleines au total. Ils nagent avec l'air de s'ennuyer un peu, l'un à droite, l'autre à gauche.
Pendant trois heures ils nagent, comme ça, chacun sur son bord, sans jouer, en réglant leur vitesse sur celle de Joshua, à deux ou trois mÚtres du bateau. Jamais je n'avais vu ça. Jamais je n'ai été accompagné si longtemps par des dauphins. Je suis sûr qu'ils avaient reçu l'ordre de rester prÚs de moi jusqu'à ce que Joshua soit absolument hors de danger.
Je ne les regarde pas tout le temps, parce que je suis un peu épuisé par cette journée, cette tension énorme qu'on ne sent pas sur le moment, quand on doit mettre toutes ses tripes pour passer dans un nouvel océan.
Je descends m'Ă©tendre un peu, je remonte, je relĂšve l'indication du loch. Mes deux dauphins sont toujours lĂ , Ă la mĂȘme place. Je descends porter la derniĂšre distance parcourue sur la carte, je me recouche un moment. Quand je reviens sur le pont et grimpe au mĂąt pour la dixiĂšme fois afin de voir plus loin, mes deux dauphins sont encore lĂ , semblables Ă deux fĂ©es dans la lumiĂšre qui baisse. Alors je redescends m'allonger un moment.
C'est la premiĂšre fois qu'il y a une telle paix en moi, car cette paix est devenue une certitude, une chose qu'on ne peut pas expliquer, comme la foi. Je sais que je rĂ©ussirai, et je trouve ça absolument naturel, cette certitude absolue oĂč il n'y a ni crainte, ni orgueil, ni Ă©tonnement. Toute la mer chante, simplement, sur une octave que je ne connaissais pas encore, et cela me remplit de ce qui est Ă la fois la question et la rĂ©ponse.
La longue route, Bernard Moitessier, 1968
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« Bonjour Franzi, je souhaite te proposer mes services en tant que tuteur de français. Jâai appris que tu veux apprendre cette belle langue, et je suis convaincu dâavoir la compĂ©tence nĂ©cessaire pour ce travail.
- Merci Ămile ; câest vrai, jâai pour ambition dâapprendre Ă parler français couramment, car jâai de la famille en France. Jâai lâintention de leur rendre visite, et il me semble important dâĂȘtre capable de mâexprimer correctement dans la langue de mon pays dâaccueil.
- Tu as tout Ă fait raison. Câest essentiel de faire lâeffort de parler la langue du pays que tu visites. Dâautre part, tu seras en mesure de profiter davantage de ton sĂ©jour, tu comprendras ce que les gens te disent, tu pourras discuter avec les marchandes de lĂ©gumes, tu pourras lire les enseignes des magasins⊠tu vivras une expĂ©rience dâimmersion agrĂ©able.
- Ăa me parait fantastique ! Et toi, tu peux mâenseigner le français ?
- Bien sĂ»r, je serais ravi de travailler avec toi. On peut Ă©tudier des textes littĂ©raires, des articles de journaux, faire des exercices de grammaire, apprendre du vocabulaire, discuter des sujets qui tâintĂ©ressentâŠ
- Super ! Jâai hĂąte de commencer mes cours de français avec toi !
- Je tâen prie, je reste Ă ta disposition ! Si tu as des questions, des commentaires ou des suggestions, envoie-moi un email sur [email protected]. »
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Les villages français ont un charme particulier, avec leurs maisons en pierre jaune, leurs toits en tuiles rouges et leurs volets en bois. Souvent, une petite fontaine en pierre orne la place principale ; un clair filet dâeau y coule, et les tourterelles y trempent leur bec.
Devant la mairie, un monument aux morts est Ă©rigĂ© en hommage aux combattants de la PremiĂšre Guerre mondiale : câest la statue en bronze dâun soldat qui porte son fusil en bandouliĂšre. Quelques bouquets de fleurs sont disposĂ©s au pied de la statue.
Ă lâombre des platanes, des villageois sont assis sur des bancs vieillissants. Les enfants courent entre les arbres, sous lâĆil vigilant des vieux, qui discutent. Ils parlent de chasse et de pĂȘche, car quand ils parlent de politique, ils ne sont pas dâaccord et se sĂ©parent fĂąchĂ©s.
Heureusement, ça ne dure jamais longtemps. Le lendemain dâune dispute, les dĂ©saccords sont oubliĂ©s ; nos braves amis se retrouvent autour dâune bouteille de vin, et ils parlent du prochain championnat de pĂ©tanque.
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